Ainsi qu’il était annoncé en septembre dernier, Olivier Zaniol a été nommé président du Groupe HYGECO. Venant du secteur industriel, l’une de ses principales missions est de donner une nouvelle impulsion au Groupe emblématique autour de ses trois métiers : le service, la vente de produits et la fourniture d’équipements et de solutions pour le funéraire et le médical. Nous venons de traverser une crise sanitaire sans précédent et cela a indéniablement impacté ce que le Groupe HYGECO désirait mettre en place. Olivier Zaniol nous fait partager ces moments où l’engagement de tous n’a pas failli et où les projets se mettent en place.
"Il y a eu toute la gestion de cette crise qui a impacté notre plan stratégique. Quand j’ai pris mes fonctions en septembre, c’était dans la continuité d’un plan de transformation du Groupe autour de deux axes. Le premier concerne le développement de nos activités dans le respect de l’environnement, et le second consiste à prendre en compte le phénomène de digitalisation qui se produit dans tous les secteurs d’activité, notamment dans le funéraire. Nous nous sommes totalement investis dans ce plan. Autour de celui-ci, nous avions défini un certain nombre de chantiers à réaliser qui nous permettrait de repositionner HYGECO en tant que leader sur ses trois cœurs de métier que sont le service (thanatopraxie, transport de corps), la vente de produits, la fourniture d’équipements et de solutions pour le funéraire et le médical."
Aujourd’hui, le premier concerne principalement le territoire national, le deuxième a un rayon d’action européen et le troisième est tourné tant vers l’Hexagone qu’à l’international. Ce projet de redynamisation a été établi avec un ensemble d’initiatives et d’actions à mener, et la nomination d’Olivier Zaniol a pour objectif de les mettre en œuvre. "C’est mon profil plutôt industriel, étant passé notamment par la sidérurgie, qui a intéressé les actionnaires pour mettre en place une méthodologie et un process que l’on retrouve habituellement dans l’industrie. Si on nous connaît pour notre offre de services en France, on sait moins que nous avons une grande part de notre business qui repose sur le négoce de produits à l’international, avec des filiales en Grande-Bretagne, Allemagne et Espagne ; et des unités de production dans ces deux derniers pays."
Découvrir une société à l’ADN bien identifiable
"Mon arrivée chez HYGECO m’a fait découvrir des métiers et des pratiques que je ne connaissais pas. Deux choses m’ont particulièrement interpellé, tout d’abord l’engagement des gens dans ce milieu. Ils ont tous compris le sens et les enjeux de nos professions, à savoir la gestion au mieux d’une sépulture, inhumation ou crémation, vis-à-vis des familles. Et, d’autre part, de cela découle toute une industrie, ce que l’on n’imagine pas lorsqu’on n’est pas impliqué dans ce domaine particulier qu’est le funéraire. On s’aperçoit qu’il y a beaucoup d’entreprises très anciennes, avec un ADN très marqué. C’est le cas d’HYGECO, qui a plus de 130 ans. Cela nécessite, quand on intègre un tel groupe, de bien comprendre les us et coutumes, son fonctionnement, d’assimiler l’ADN de l’entreprise."
"Bien que nous soyons en "B to B", en ne nous adressant qu’aux pompes funèbres, aux hôpitaux, etc., on se rend compte que nos collaborateurs sont suffisamment engagés pour se projeter sur le client final qu’est la famille. Par exemple, j’ai été surpris par l’empathie et la bienveillance dont font preuve nos thanatopracteurs envers les défunts. C’en est troublant, positivement bien sûr, quand on sait le niveau de qualité qui est exigé, et qu’ils maintiennent en permanence. Et cela est valable pour tous nos salariés."
Une crise riche d’enseignements
Par rapport à cela, le confinement et surtout la décision d’arrêter les soins de thanatopraxie ont eu un impact négatif du point de vue humain. Il ne faut pas oublier que la mission des thanatopracteurs est à la fois sanitaire – présenter aux familles et aux personnels des pompes funèbres un corps aseptisé et avec un risque minimisé – et esthétique – pouvoir exposer un défunt au visage reposé, qui semble serein. Ce fut pour eux une réelle déception, bien que connaissant l’obligation de mesures de précaution dans le cas de la pandémie.
"L’autre dimension de cette crise est sanitaire et économique, nous avons perdu plus de 70 % de notre activité principale de services. Il a fallu en très peu de temps analyser la situation afin de pouvoir maintenir un dispositif avec un bon niveau sécuritaire et qualitatif des prestations restantes à savoir le transport de corps, les toilette et les retraits de pacemaker. Sur la partie vente de produits, d’équipements, nous avons été très sollicités et avons dû répondre dans l’urgence d’une situation crise. Par exemple, nous avons mis en place pour nos clients des solutions temporaires de stockage de cercueils, pour certain, nous avons pu répondre en moins de 72 heures. Cela a été fait pour les régions les plus touchées comme l’Île-de-France, le Nord et le Grand Est. Mais n’oublions pas que, dans ces périodes difficiles, on navigue souvent en eaux troubles, et qu’il faut garder beaucoup d’humilité. C’est important pour prendre les bonnes décisions. Cela impose aussi de jouer la transparence et la communication auprès des salariés, des fournisseurs et des clients."
"Si nous n’avons pas été consultés sur les premières décisions, on a profité du mois d’avril pour préparer un ensemble d’arguments pour que les soins soient rétablis dès le 1er mai. L’implication des syndicats professionnels, très actifs eux aussi, a sans doute pesé dans les options adoptées début mai."
Constater et en tirer les leçons
Le déconfinement étant effectif, les objectifs d’Olivier Zaniol reprennent leurs places prioritaires, et les leçons tirées de la période la plus critique de l’épidémie génèrent de nouveaux challenges à accomplir. "Comme toute période de crise, celle-ci est riche d’enseignements, et cela révèle quelles sont les améliorations à apporter dans notre organisation et nos actions. Dans le cadre de cette reprise progressive (dans la partie service), nous avons tiré les conclusions de certaines faiblesses qui ont pu apparaître durant la crise. Et cela va sans doute accélérer des décisions que nous devions prendre avec une échéance plus lointaine, notamment sur les parties environnementales et la digitalisation."
Cela touche aussi la chaîne logistique et la production. Du fait de la forte demande liée à la crise – tout à fait compréhensible –, il y a eu parfois des failles dans les approvisionnements, il est aujourd’hui indispensable de revoir notre modèle de production et d’approvisionnement en diversifiant nos fournisseurs et nos sites de production pour éviter les ruptures. Nous devons également mener une réflexion sur les stocks de sécurité qui ont parfois manqués. Ces transformations ne doivent pas également nous faire oublier l’impact environnemental avec un objectif d’articles de plus en plus biodégradables.
"Cela est stimulant, et ces constats initient de nouveaux développements et solutions, de nouvelles innovations, et nous faire agir sur de réels besoins que nous avions déjà identifiés, mais qui se sont vus confirmés. Pour ce qui est de la digitalisation, nous allons la déployer par le biais du "Webshop" (numérisation du point de vente). Nous lançons prochainement une deuxième version encore plus performante et pratique. Concernant le service, nous réfléchissons pour optimiser géographiquement nos interventions en rapport aux demandes de nos clients en optimisant notamment les distances parcourues et par conséquent notre empreinte carbone. Tout cela augmente notre champ d’études et de chantiers à mettre en place et à finaliser. Nous envisageons aussi dans les mois à venir une refonte totale de notre site Internet, avec une communication adaptée et également orientée à l’international (français, anglais, espagnol et allemand)."
Aujourd’hui, le premier concerne principalement le territoire national, le deuxième a un rayon d’action européen et le troisième est tourné tant vers l’Hexagone qu’à l’international. Ce projet de redynamisation a été établi avec un ensemble d’initiatives et d’actions à mener, et la nomination d’Olivier Zaniol a pour objectif de les mettre en œuvre. "C’est mon profil plutôt industriel, étant passé notamment par la sidérurgie, qui a intéressé les actionnaires pour mettre en place une méthodologie et un process que l’on retrouve habituellement dans l’industrie. Si on nous connaît pour notre offre de services en France, on sait moins que nous avons une grande part de notre business qui repose sur le négoce de produits à l’international, avec des filiales en Grande-Bretagne, Allemagne et Espagne ; et des unités de production dans ces deux derniers pays."
Découvrir une société à l’ADN bien identifiable
"Mon arrivée chez HYGECO m’a fait découvrir des métiers et des pratiques que je ne connaissais pas. Deux choses m’ont particulièrement interpellé, tout d’abord l’engagement des gens dans ce milieu. Ils ont tous compris le sens et les enjeux de nos professions, à savoir la gestion au mieux d’une sépulture, inhumation ou crémation, vis-à-vis des familles. Et, d’autre part, de cela découle toute une industrie, ce que l’on n’imagine pas lorsqu’on n’est pas impliqué dans ce domaine particulier qu’est le funéraire. On s’aperçoit qu’il y a beaucoup d’entreprises très anciennes, avec un ADN très marqué. C’est le cas d’HYGECO, qui a plus de 130 ans. Cela nécessite, quand on intègre un tel groupe, de bien comprendre les us et coutumes, son fonctionnement, d’assimiler l’ADN de l’entreprise."
"Bien que nous soyons en "B to B", en ne nous adressant qu’aux pompes funèbres, aux hôpitaux, etc., on se rend compte que nos collaborateurs sont suffisamment engagés pour se projeter sur le client final qu’est la famille. Par exemple, j’ai été surpris par l’empathie et la bienveillance dont font preuve nos thanatopracteurs envers les défunts. C’en est troublant, positivement bien sûr, quand on sait le niveau de qualité qui est exigé, et qu’ils maintiennent en permanence. Et cela est valable pour tous nos salariés."
Une crise riche d’enseignements
Par rapport à cela, le confinement et surtout la décision d’arrêter les soins de thanatopraxie ont eu un impact négatif du point de vue humain. Il ne faut pas oublier que la mission des thanatopracteurs est à la fois sanitaire – présenter aux familles et aux personnels des pompes funèbres un corps aseptisé et avec un risque minimisé – et esthétique – pouvoir exposer un défunt au visage reposé, qui semble serein. Ce fut pour eux une réelle déception, bien que connaissant l’obligation de mesures de précaution dans le cas de la pandémie.
"L’autre dimension de cette crise est sanitaire et économique, nous avons perdu plus de 70 % de notre activité principale de services. Il a fallu en très peu de temps analyser la situation afin de pouvoir maintenir un dispositif avec un bon niveau sécuritaire et qualitatif des prestations restantes à savoir le transport de corps, les toilette et les retraits de pacemaker. Sur la partie vente de produits, d’équipements, nous avons été très sollicités et avons dû répondre dans l’urgence d’une situation crise. Par exemple, nous avons mis en place pour nos clients des solutions temporaires de stockage de cercueils, pour certain, nous avons pu répondre en moins de 72 heures. Cela a été fait pour les régions les plus touchées comme l’Île-de-France, le Nord et le Grand Est. Mais n’oublions pas que, dans ces périodes difficiles, on navigue souvent en eaux troubles, et qu’il faut garder beaucoup d’humilité. C’est important pour prendre les bonnes décisions. Cela impose aussi de jouer la transparence et la communication auprès des salariés, des fournisseurs et des clients."
"Si nous n’avons pas été consultés sur les premières décisions, on a profité du mois d’avril pour préparer un ensemble d’arguments pour que les soins soient rétablis dès le 1er mai. L’implication des syndicats professionnels, très actifs eux aussi, a sans doute pesé dans les options adoptées début mai."
Constater et en tirer les leçons
Le déconfinement étant effectif, les objectifs d’Olivier Zaniol reprennent leurs places prioritaires, et les leçons tirées de la période la plus critique de l’épidémie génèrent de nouveaux challenges à accomplir. "Comme toute période de crise, celle-ci est riche d’enseignements, et cela révèle quelles sont les améliorations à apporter dans notre organisation et nos actions. Dans le cadre de cette reprise progressive (dans la partie service), nous avons tiré les conclusions de certaines faiblesses qui ont pu apparaître durant la crise. Et cela va sans doute accélérer des décisions que nous devions prendre avec une échéance plus lointaine, notamment sur les parties environnementales et la digitalisation."
Cela touche aussi la chaîne logistique et la production. Du fait de la forte demande liée à la crise – tout à fait compréhensible –, il y a eu parfois des failles dans les approvisionnements, il est aujourd’hui indispensable de revoir notre modèle de production et d’approvisionnement en diversifiant nos fournisseurs et nos sites de production pour éviter les ruptures. Nous devons également mener une réflexion sur les stocks de sécurité qui ont parfois manqués. Ces transformations ne doivent pas également nous faire oublier l’impact environnemental avec un objectif d’articles de plus en plus biodégradables.
"Cela est stimulant, et ces constats initient de nouveaux développements et solutions, de nouvelles innovations, et nous faire agir sur de réels besoins que nous avions déjà identifiés, mais qui se sont vus confirmés. Pour ce qui est de la digitalisation, nous allons la déployer par le biais du "Webshop" (numérisation du point de vente). Nous lançons prochainement une deuxième version encore plus performante et pratique. Concernant le service, nous réfléchissons pour optimiser géographiquement nos interventions en rapport aux demandes de nos clients en optimisant notamment les distances parcourues et par conséquent notre empreinte carbone. Tout cela augmente notre champ d’études et de chantiers à mettre en place et à finaliser. Nous envisageons aussi dans les mois à venir une refonte totale de notre site Internet, avec une communication adaptée et également orientée à l’international (français, anglais, espagnol et allemand)."
Résonance n° 160 - Mai 2020
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