Avec une année 2019 très positive et une participation au salon FUNÉRAIRE PARIS riche de rencontres, l'EFFA* innove encore avec la possibilité de suivre ses formations par "classe virtuelle". Nous avons échangé avec Yves Messier, responsable de l'EFFA, sur cette nouveauté et l'avenir de la formation professionnelle. L'occasion de suivre l'actualité de ce centre de formation dont la notoriété ne se dément pas et qui se positionne, dans les faits, comme le précurseur en matière de modernisation des modes de formation dans le secteur funéraire.
Actuellement, le catalogue de l'EFFA comprend toutes les formations réglementaires telles que conseiller funéraire, maître de cérémonie, personnel d'accueil, porteur et personnel d'exécution, dirigeant ou gestionnaire et thanatopracteur. Viennent compléter celui-ci des formations sur mesure pouvant avoir trait aux connaissances réglementaires générales, à la réglementation liée aux cimetières, aux rites et religions, au Code du commerce, au management d'une équipe de travail, ou encore concernant les mairies et leurs opérations funéraires ainsi que la gestion du cimetière.
Multiplicité des formations et des modes d'apprentissage
Si les durées des sessions de formations réglementaires diplômantes sont clairement définies (140 heures pour conseiller funéraire ou 70 pour maître de cérémonie, par exemple), pour celles "à la carte", qui sont personnalisées et bien ciblées, elles sont fonction du besoin de la collectivité territoriale ou de l'acheteur de la prestation. "À l'EFFA, la souplesse étant dans notre ADN, nous définissons le programme en amont afin de répondre aux besoins de notre client. Nous élaborons le déroulé qui convient et qui est en parfaite cohérence avec les actions qu'il souhaite mettre en place et adapté aux personnes qui vont être formées.
Aujourd'hui, la formation, suivant la teneur des savoirs et des compétences à transmettre (réglementation, contenu théorique ou apprentissage de la conduite d'une cérémonie ou du port d'un cercueil, par exemple), peut se dérouler en présentiel, en classe virtuelle ou en e-learning. "La classe virtuelle et le e-learning qui se sont énormément développés, vont prendre à l'avenir une place de plus en plus importante. La preuve de leur efficacité fut prouvée très récemment avec la grève des transports parisiens. Nous avions plusieurs stagiaires dans l'impossibilité de rejoindre nos locaux dans le Ve arrondissement. La classe virtuelle a été utilisée les étudiants qui ont pu poursuivre leur formation".
La classe virtuelle, une solution dynamique
Cette classe a accueilli des étudiants lors de grèves, mais accueille également les étudiants originaires des différentes régions françaises ne pouvant pas quitter facilement leur domicile. Yves Messier en a profité pour faire une évaluation de ce type de mode de transmission des savoirs en interrogeant les participants. Le retour d'expérience fut positif. Aucun participant ne s'est senti isolé, ils (ou elles) ont réussi à suivre les cours sans problème, à porter leur attention sur ce qui était dit. Ils ont pu participer aux exercices de mises en situation tant pour la partie animation d'une cérémonie que pour l'organisation des funérailles. Par exemple, Corine V., une étudiante habitant dans le midi, rapportait qu'elle se sentait comme si elle était en classe. Le fait d'être en communication avec les autres participants et de poser à tout moment toutes les questions qui lui venaient a créé une grande proximité qui a éloigné toutes les appréhensions éprouvées au départ.
"Jusqu'à présent le pari est réussi. La recherche en andragogie (formation des adultes) a identifié depuis près de 25 ans l'angoisse, l'ennui et le sentiment d'isolement comme facteur de décrochage (physique ou mental). Nous avons mis au point une organisation efficace qui évite aux participants de se retrouver face à de tels sentiments. Les documents de cours, les conversations formelles et informelles, la possibilité de s'interpeler et discuter les positions des uns et des autres a instauré un fonctionnement fluide et cohérent.
La classe virtuelle et le e-learning : des avantages concrets
La classe virtuelle est amenée à se développer dans les prochaines années car elle peut être appliquée à tous les types de formations. L'e-learning se prête bien à des domaines très "pointus" où le temps de réflexion sur l'information est profitable à l'étudiant. "Certaines formations ont une part d'apprentissage en e-learning. Par exemple, pour le stage de conseiller funéraire, sur 147 heures, nous en proposons 63 en ligne et 84 en présentiel ou en classe virtuelle ; pour maître de cérémonie, sur 77 heures, 28 en ligne et 49 en présentiel ou en classe virtuelle. L'e-learning va connaître lui aussi un développement, car il est de plus en plus demandé.
La classe virtuelle est synonyme de collaboration et d'interactions, le e-learning, c'est l'exercice de l'autonomie où l'étudiant a une occasion inespérée de mettre à l'épreuve ses propres méthodes de travail et de les faire évoluer. Lorsque l'on a besoin de temps pour réfléchir et apprendre, l'e-learning est, dans ce cas-là, parfaitement efficient, notamment dans le cas de la réglementation où il y a tant de choses à apprendre… et à intégrer.
Une ingénierie de formation bien accordée
Les formateurs de l'EFFA connaissent et utilisent la classe virtuelle. "La classe virtuelle offre une pratique dynamique de l'apprentissage, mais demande une organisation particulière. Ils ont été prévenus en amont de sa mise en place. Le principe a été expliqué et les appréhensions du départ ont fait place à un grand enthousiasme. Aujourd'hui, et ce n'est qu'un début, les participants sont cinq maximum, mais l'expérience acquise permet de pouvoir passer à dix ou quinze assez rapidement.
Structurer les séquences afin de maintenir, soutenir l'attention des auditeurs et faire en sorte que jamais personne ne se sente isolé est essentiel. C'est tout l'art du formateur (en ligne comme en présentiel) et de sa capacité à concevoir une ingénierie de formation efficace et adaptée. Être attentif et réactif sont aussi les qualités requises. Il faut en permanence équilibrer les interactions entre présence et virtuel pour que chacun s'y retrouve dans la relation de groupe, et pour une bonne conduction des savoirs".
Les avantages des solutions électroniques
"Elles permettent de réduire les coûts pour l'entreprise et offrent beaucoup de flexibilité, ce qui est souvent le souhait des adultes en formation professionnelle et des collectivités territoriales".
La formation funéraire et évolutions sociales
Enfin, l'une des préoccupations de l'EFFA est la prise en compte de l'évolution des pratiques funéraires, de l'organisation des obsèques et du choix de sépultures. Ainsi, les formations délivrées actuellement, notamment celles de conseiller funéraire, de maître de cérémonie, de dirigeant ou gestionnaire, prennent en compte la croissance du choix fait par les familles pour la crémation, l'augmentation des cérémonies laïques, etc.
"Depuis mon arrivée en 2010, j'ai pu constater que le cadre traditionnel ne parle plus forcément à tout le monde, et que de nouvelles pratiques émergeaient, de nouvelles manières de penser, d'envisager les funérailles, avec la cérémonie qui peut être vue comme un rappel de la vie, de la personnalité du défunt ou encore avec des demandes particulières et différentes de ce qu'elles auraient pu être il y a quelques décennies. Tout cela est assimilé depuis longtemps dans nos formations. Le maître mot reste l'apprentissage de la souplesse pour répondre aux besoins spécifiques de chaque client".
Gil Chauveau
Nota :
*Créée en 1981 par la CPFM (Confédération des Pompes Funèbres et de la Marbrerie), EFFA signifie École de Formation Funéraire Alyscamps.
Résonance n° 157 - Février 2020
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