Les "Journées Méditerranéennes Prélèvements et Greffes" sont organisées par la Coordination Hospitalière des Prélèvements d'organes et de tissus du CHU de Nice, en partenariat avec la Faculté de Médecine de Nice et l'Agence de la Biomédecine.
Loïck Rodde, président fondateur du groupement
POINT FUNÉPLUS lors de son intervention.
Ces journées scientifiques et de formation du réseau de prélèvement PACA-Est / Haute-Corse réunissent chaque année tous les acteurs de santé impliqués dans l'identification et le prélèvement des donneurs potentiels d’organes et de tissus, et dans la greffe.
Depuis leur 1re édition en 2006, elles constituent un rendez-vous régional, national et international incontournable, dont l’objectif est d’initier une véritable culture du don, du prélèvement et de la greffe, en réunissant des professionnels de terrain unanimement reconnus dans le domaine.
Sensibiliser, informer, former, mobiliser : telles sont les ambitions de ces journées.
Dans le droit fil des objectifs des "JMPG", les 2es Rencontres Éthiques en Avignon, organisées le jeudi 25 octobre 2012 par l’association "Don et Éthique en Avignon" avait pour thème : "La mort, un tabou, un obstacle au don d’organes et de tissus ?"
Il est rare qu'un organisme issu du monde médical et soignant aborde le sujet de la mort dans ses travaux alors même qu'il la côtoie au quotidien. Il est encore plus rare qu'il fasse appel à des acteurs du monde funéraire.
Au cours de cette journée du 25 octobre dernier, parmi les intervenants, tous plus passionnants les uns que les autres (un docteur en philosophie, M. Baptiste Morizot, une réanimatrice, le Dr Laurence Delapierre, un artiste, M. Carbonet, des cinéastes, M. et Mme Dal Molin), Cynthia Mauro, docteur en psychologie, vice-présidente de la Société de Thanatologie, membre du Comité National d’Éthique du Funéraire est intervenue sur le thème de la charge émotionnelle des soignants face aux mourants.
Enfin, pour ce qui nous concerne, nous, organe de presse à destination du secteur funéraire, l'intervention la plus intéressante fut celle de M. Loïck Rodde, président fondateur du groupement POINT FUNÉPLUS qui était interpellé sur le thème :
"Faut-il souhaiter une continuité entre professionnel de santé et pompes funèbres ?
Cas du don d’organes".
Le fait que le monde médical se pose la question à propos de l'intégration des pompes funèbres dans la démarche d'accompagnement des familles en deuil et plus particulièrement dans le cas du don d'organes doit être salué comme une véritable avancée des mentalités.
Ce fait a été souligné par Loïck Rodde, qui constatait toutefois que le monde médical et le monde funéraire s'ignoraient totalement et qu'avant de pouvoir parler de continuité, il convenait avant tout d'y réfléchir ensemble en faisant le chemin pour mieux se connaître et mieux se comprendre.
Loïck Rodde a posé la question de l'attente des familles sur ce sujet. Ont-elles envie de bénéficier de cette continuité ? Préfèrent-elles qu'il y ait rupture (comme actuellement) ? Cette continuité pourrait être aussi l'opportunité pour l'entreprise de pompes funèbres d'améliorer son soutien à la famille en évitant de commettre des maladresses avec les familles en deuil : le débat est ouvert.
Le cas du don d'organes étant particulier, puisque le don d'organes s'opère généralement dans le cadre d'un décès inattendu, c'est peut-être par là que la continuité médical/funéraire pourrait être expérimentée.
En revanche, l’on n’ignore pas que le nombre des donneurs d'organes ou de tissus est insuffisant. Les pompes funèbres pourraient être utiles sur ce point, car au moment de la conclusion d'un contrat obsèques, la question du don pourrait être posée... En effet, contrairement aux idées reçues, dans ce domaine et dans beaucoup de cas, l'âge du donneur n'a pas d'impact sur la qualité de l'organe ou du tissu.
Cela semble une piste à suivre, pour que les pompes funèbres fassent œuvre utile et ouvrent par leur action une voie partenariale avec le milieu médical et soignant.
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