Alors que l’ensemble des médias aborde le sujet dans tous les sens et à toutes heures, nul n’est besoin de préciser que personne ne parle de nous…
Pas de réunion de crise rue Duquesne
Alors que des dispositions sont prises pour les soignants, que certains préfets interdisent les rassemblements en milieux fermés et que des familles se sont vu refuser l’accès à la cérémonie funéraire, il nous a encore fallu agiter un drapeau pour aller à la pêche aux informations.
Et pour que notre profession soit entendue, il sera nécessaire de parler d’une seule voix, sans étiquette politique ou en termes de taille d’entreprises, mais avec la seule casquette de la protection des populations et des salariés de notre secteur professionnel.
C’est dans ce sens que nous, funéraires, nous sommes rappelés au souvenir de notre nouveau ministre de tutelle, monsieur Olivier Véran, et lui avons demandé de nous classer dans les listes prioritaires de distribution des équipements de protection individuelle, et plus particulièrement des masques FFP2. Ce même courrier a été routé à tous nos contacts à la Direction Générale de la Santé (DGS) ainsi qu’au Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP).
À ce jour, et il faut le saluer, seule la Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) a écrit aux membres du Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF), afin que nous puissions relayer les consignes et recommandations :
"Information – Mesdames et Messieurs les membres du CNOF,
Compte tenu des questions posées par les opérateurs funéraires aux services de préfecture, afin de savoir comment traiter les corps des personnes décédées suite au coronavirus SARS-CoV-2, voici les éléments d’information que nous souhaitons également porter à votre connaissance :
Le HCSP a émis des recommandations relatives à la prise en charge du corps d’un patient décédé infecté par le coronavirus SARS-CoV-2. Son avis complet a été mis en ligne le 27 février 2020 sur le lien suivant : https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=764
Le HCSP recommande pour le personnel funéraire que :
- le corps dans sa housse recouverte d’un drap soit transféré en chambre mortuaire ;
- la housse ne soit pas ouverte ;
- les précautions standard soient appliquées lors de la manipulation de la housse ;
- le corps soit déposé en cercueil simple, répondant aux caractéristiques définies à l’article R. 2213-25 du Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) et qu’il soit procédé sans délai à la fermeture définitive du cercueil ;
- aucun acte de thanatopraxie ne soit pratiqué.
Ces préconisations n’impactent pas le choix des obsèques, inhumation ou crémation.
En outre, et pour mémoire, vous trouverez facilement sur Légifrance
l’arrêté du 12 juillet 2017 fixant les listes des infections transmissibles prescrivant ou portant interdiction de certaines opérations funéraires mentionnées à l’art. R. 2213-2-1 du CGCT, et prévoyant l’évolution de la liste, notamment en fonction des maladies émergentes infectieuses transmissibles telles que le syndrome respiratoire aigu sévère, après avis du HCSP.
Si ces consignes ont le mérite d’exister, il n’en demeure pas moins que de nombreuses questions restent sans réponse, à titre d’exemple :
" - Qui retire le pacemaker si le défunt est atteint du virus ?
- Quel est délai de contamination post-mortem ?
- Comment nous protéger et protéger nos salariés ? Quid du droit de retrait ?
- Quelles dispositions pour les défunts dans un domicile ?... "
Tous les jours, on nous rebat les oreilles de consignes du style "lavez-vous les mains régulièrement". C’est certes un fondamental, pandémie ou pas, lorsqu’on manipule des défunts, mais clairement, cela ne suffira pas !
Gageons que, cette fois-ci, nos autorités, lorsqu’on traite du funéraire, ne s’en lavent pas les mains…
Florence Fresse
Déléguée générale de la FFPF
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