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Jacques Kossowski, président du SIFUREP (Syndicat Intercommunal Funéraire de la Région Parisienne), député-maire de Courbevoie a inauguré le 25 septembre dernier le nouveau système de filtration au crématorium de Champigny-sur-Marne, en présence de Marinette Bache, présidente de la Société Anonyme d’Économie Mixte funéraire de la ville de Paris (SAEM funéraire de la ville de Paris), Christian Fautré, premier maire adjoint de Champigny-sur-Marne et vice-président du SIFUREP, François Michaud Nérard, directeur général des SFVP (Services Funéraires de la Ville de Paris) et Philippe Berchon, président directeur général de ATI Environnement.

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L’équipe du crématorium, Samuel et Martial, entoure
Jacques Kossowski, président du SIFUREP, Marinette Bache,
présidente de la SEM qui gère le crématorium et Pierre Fautré,
1er adjoint au Maire de Champigny.

Le crématorium de Champigny-sur-Marne est un exemple

 

Pour anticiper sur l'arrêté du 28 janvier 2010 qui impose une mise aux normes des équipements de crémation avant février 2018, le crématorium de Champigny-sur-Marne, créé par le SIFUREP et dont la gestion a été déléguée à la SAEM funéraire de la Ville de Paris en 2005, a réalisé d’importants travaux, pour la mise en place de son système de filtration.

Confié aux soins de la société ATI Environnement et du cabinet d'architecture APUI, tous deux étant à l'origine de l'ensemble des installations existantes, ce système de filtration se veut aussi compact que performant. Cette installation complexe permet aujourd'hui au crématorium de Champigny-sur-Marne, de répondre aux normes… voire mieux ! Ainsi, les poussières, acides et autres métaux lourds sont neutralisés par des bases, puis absorbés par du charbon actif, et, pour finir, filtrés sur des filtres en céramique.

L'installation a bénéficié d’une subvention de 100 000 € de la Région Île-de-France via la participation de la SAEM funéraire de la Ville de Paris à l’appel à projets pour l’amélioration de la qualité de l’air francilien lancé par le Conseil régional.
 
Il est important de souligner que le  crématorium de Champigny-sur-Marne et les Services Funéraires - Ville de Paris, s'étaient fixés pour objectif, en termes de rejets, d'être très au-dessous des limites réglementaires ; les premiers résultats obtenus ont dépassé leurs espérances.
 
Un équipement exemplaire et unique en France

Les Services Funéraires - Ville de Paris et le crématorium de Champigny-sur-Marne ont décidé d'apporter des engagements supplémentaires en matière de récupération d'énergie. Comme le bâtiment a été conçu dans une démarche HQE (Haute Qualité Environnementale), avec notamment un chauffage par pompes à chaleur, une récupération basique des calories de refroidissement des fumées pour le chauffage n'était pas rentable.
C'est dans cet esprit que la société ATI Environnement, outre la mise en place au crématorium de Champigny-sur-Marne d'une ligne de filtration des plus performantes, a élaboré, et c'est une première en France, un système de récupération de la chaleur des appareils de crémation qui permet de préchauffer la chambre de combustion. L'objectif de 20 % minimum d'économie de gaz par rapport à une installation classique est d'ores et déjà largement atteint.
 
Ailleurs, en Europe, de nombreux pays, dans une démarche environnementale assumée, exploitent la chaleur produite pour la réutiliser à des fins collectives comme le chauffage d'une piscine municipale par exemple.

Jacques Kossowski, président du SIFUREP (Syndicat Intercommunal Funéraire de la Région Parisienne) s’est félicité qu’à Champigny, comme dans les trois autres crématoriums du syndicat (Mont-Valérien à Nanterre, Parc à Clamart et Val-de-Bièvre à Arcueil), la mise aux normes des systèmes de filtration intervienne avec 4 ans d’avance sur les exigences légales.

Services Funéraires (5 fmtLe crématorium de Champigny-sur-Marne.


Quel coût ?

Le coût total du projet s’élève à 928 k€, travaux d’adaptation du bâtiment compris. Le SIFUREP a négocié avec les Services Funéraires - Ville de Paris, délégataire de la concession de service public, pour que cette mise aux normes se fasse, avant l'échéance imposée de 2018, comme pour les trois autres crématoriums qu'il gère. Afin de respecter cette réglementation et l'équilibre financier des contrats de concession, un avenant au contrat a été signé. Il est prévu une augmentation progressive des tarifs sur 5 ans, sans allongement de la durée du contrat initial signé en 2005 pour 20 ans.

Au terme de cet ajustement, en 2017, une hausse cumulée de 114 € en valeur 2013 aura été appliquée. Pour les familles, cela se traduira "in fine" par une augmentation d'environ 2 % du coût des obsèques (sur la base d'une moyenne d'un peu plus de 4 000 €), négligeable par rapport aux hausses des prix qui ont affecté le secteur funéraire ces 20 dernières années.

DSCN2594 fmtExplication du système de filtration par François Michaud Nérard, directeur général.

Jacques Kossowski a attiré l’attention des participants sur les nombreux projets de crématoriums en Île-de-France, une multiplication qui pourrait remettre en cause l’économie de ceux déjà en fonctionnement et surenchérir le prix de la crémation pour les familles. Afin de continuer à offrir à celles-ci un service public funéraire de qualité à des prix maîtrisés, il soutient la création d’un schéma directeur régional des crématoriums telle qu’inscrite dans le projet de loi(1) votée par le Sénat le 27 mai 2014 qui prévoit que la création, l’implantation géographique et l’extension de crématoriums soient conformes à un schéma régional arrêté par le préfet de région.

Présentation par François Michaud Nérard, avec un rappel :

- sur le développement spectaculaire de la crémation en France
Il y a 35 ans, la crémation était quasiment inconnue des Français. En 2013, plus d'un tiers des obsèques sont passées par un crématorium. Chaque année, l'évolution du taux de crémation est fulgurante. L'enquête Ipsos/Services Funéraires-Ville de Paris 2013 a révélé que 57 % des personnes âgées de 60 ans et plus privilégient la crémation pour elles-mêmes. Cette progression est visible partout en Europe. Nos voisins suisses sont à 85 % et Londres ou Copenhague, par exemple, connaissent des taux de crémation supérieurs à 90 %.

- sur ce qu’est un crématorium
La France compte 167 crématoriums, soit environ 1 crématorium pour 407 000 habitants.
Chez nous, c'est avant tout un lieu de cérémonies et de recueillement qui permet à chacun un adieu personnel au défunt. À Champigny-sur-Marne, par exemple, 59 % des obsèques en 2013 ne sont pas passées, avant, par un lieu de culte (83 % au Père-Lachaise). Un crématorium est un espace qui accueille des cérémonies civiles ou religieuses, toutes religions confondues.
Ce lieu doit donc être irréprochable sur le plan environnemental.

- sur la question de la pollution liée aux crématoriums
Certes, les études de risque sanitaire démontrent que les crématoriums, même non encore équipés de système de filtration, ne sont pas dangereux et que "leurs rejets n'ont pas un impact significatif en termes de cancers en France"(2). Mais un crématorium produit effectivement des polluants dans les gaz rejetés dans l'atmosphère. 50 % des crématoriums en France ont eu des problèmes de conformité pour les poussières. Ils rejettent par ailleurs dioxine et monoxyde de carbone, oxydes de soufre, oxydes d'azote, composés organiques volatils, acide chlorhydrique, acide sulfurique. Enfin, la crémation était devenue une source significative de pollution au mercure avec les amalgames dentaires.

- sur ce que dit la réglementation
Un arrêté de janvier 2010(3) fixe "les quantités maximales de polluants contenus dans les gaz rejetés à l'atmosphère" Cet arrêté implique à toute installation neuve et aux crématoriums en fonctionnement de mettre en place de nouveaux systèmes de filtration avant le 16 février 2018.

cpchampigny25sept2014. fmtGraphique sur les polluants et les limites autorisées et les objectifs de rejets maximum.

"L'arrêté a été publié, mais nous attendons toujours le décret ! Les crématoriums s'équipent actuellement dans la plus grande insécurité juridique. Mais, même en anticipant, tous les crématoriums français ne seront pas équipés en février 2018", s'alarme François Michaud Nérard, directeur général des Services Funéraires – Ville de Paris (SFVP). Sur les 167 crématoriums recensés au 1er juillet 2014, 82 crématoriums n'ont toujours pas passé commande, alors que les procédures sont très longues et que les constructeurs sont surchargés de travail. Les exploitants et les collectivités locales doivent prendre leurs responsabilités en termes d'environnement et d'éthique, d'autant plus que la France se situe loin derrière les autres pays européens, déjà largement équipés de systèmes de filtration.

François Michaud Nérard

Directeur général des SFVP est l’auteur de "La Révolution de la mort" (Vuibert, 2007) et de "Une révolution rituelle - Accompagner la crémation" (Éditions de l'Atelier, 2012).

Nota :
(1) Proposition de loi déposée le 18 décembre 2013 par le sénateur Jean-Pierre Sueur, président de la commission des lois.
(2) Caractérisation des émissions atmosphériques d'un échantillon représentatif du parc français des crématoriums en vue d'une évaluation globale du risque sanitaire. Convention ADEME n° 04-74-C0021. Mars 2006
(3) Arrêté du 28 janvier 2010 relatif à la hauteur de la cheminée des crématoriums et aux quantités maximales de polluants contenus dans les gaz rejetés à l’atmosphère.

cpchampigny25sept2014 fmt1Installation technique réalisée par ATI.

 

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations