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Tribunaux médiatiques, dénis de justice

Il ne se passe pas une journée sans que des accusations sordides viennent mettre à mal la réputation de personnalités, mais pas qu’elles. La mode étant aux "lanceurs d’alerte", il faut reconnaître que, derrière ce principe qui se veut d’utilité générale, se sont engouffrés bon nombre de personnages, peu scrupuleux pour la plupart, dont le but est avant tout de faire le buzz pour leurs propres comptes et/ou réseaux sociaux. Comme le disait maître Renard, "tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute", et, de nos jours, il faut bien être conscient qu’il en est de même pour le délateur, que les faits soient vérifiés ou non.

Cette généralité fait tache d’huile, et c’est désormais en appelant au jugement du "vulgum pecus" que se règlent des affaires dont la plupart sont du ressort exclusif de la justice. Si on écoute ces braves gens, il n’y a qu’un pas pour que l’on rétablisse le lynchage.

Il y a encore peu, la nation se recueillait derrière la dépouille de maître Badinter, ancien garde des Sceaux et porteur de la loi supprimant la peine de mort en France, et pourtant, il est déplorable de constater que la peine capitale médiatique prend force et vigueur, et s’impose comme un jugement sans appel avec exécution immédiate devant les principes fondamentaux de droit et de justice, notamment la présomption d’innocence.

Il est bon de se rappeler la sagesse du législateur et de prendre un minimum de recul… Quelle que soit la gravité des faits invoqués, le grand public n’a rien à faire, sinon laisser passer la justice et la lecture du droit. Malheureusement, la réalité est tout autre, et les réseaux sociaux sont devenus de véritables fosses d’aisance où se déverse le pire de la nature humaine, détruisant implacablement les réputations, les familles et l’honneur de personnes atteintes avec la cruauté la plus imbécile, remarquable et persistante.

Pour autant, la présomption d’innocence est l’un des droits les plus fondamentaux de notre système de justice criminelle. "Tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable"… Ce qui signifie que l’accusé n’a pas à prouver qu’il est innocent. De même, il est décliné dans l’article préliminaire du Code de Procédure Pénale (CPP) que : "Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été établie."

Ainsi, cette présomption se décline en plusieurs degrés. La présomption absolue ou irréfragable qui, par la loi, ne peut être contestée. La présomption simple, lorsque l’une des parties peut apporter la preuve contraire. La présomption mixte, lorsque les moyens de preuve nécessaires pour renverser la présomption sont ceux définis par la loi.

Si nous évoquons ce sujet aujourd’hui, c’est qu’il déborde amplement de la catégorie des "peoples", pour atteindre notamment l’univers funéraire… Nous faisons le constat que les diverses instances et parquets sont envahis de dossiers pour "harcèlement" physique et/ou moral, ce qui laisse à penser que d’aucuns ont bien compris la manœuvre pour obtenir des indemnités supplémentaires et parfois stratosphériques, en invoquant des motifs qui font recette et dont la véracité reste à établir. Nous assistons à un effet pervers d’une mode venue d’outre-Atlantique où la lecture du droit anglo-saxon est lointaine du droit français et qui imprègne de façon perverse nos quotidiens. Panurgisme, quand tu nous tiens…

Si des cas d’atteinte à l’intégrité physique et morale des personnes, à des degrés divers, sont malheureusement une réalité inacceptable qui doit être punie par les tribunaux, ce n’est pas une généralité, loin de là, et le droit et la justice sont là pour séparer le bon grain de l’ivraie. Si nous abandonnons le principe de la présomption d’innocence pour nous projeter dans la dénonciation calomnieuse tous azimuts, nous aurons rapidement des rues transformées en champs de bataille où les règlements de comptes se substitueront à l’analyse raisonnée des faits de façon contradictoire, ainsi qu’à la lecture du droit qui en découle. Notre société est malade, nous en faisons le constat chaque jour. N’oublions jamais que la progression du mal qui nous ronge est l’inaction des gens de bien. Alors, ensemble, réagissons !
 
Steve La Richarderie
Rédacteur en chef

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations