Des mots et des maux…
La France est une exception sociale tant en Europe que dans le monde. Notre système de redistribution est l’un des plus actifs, et notre protection sociale s’inscrit dans la même veine, quoi que l’on en pense. Comme pour tous ces principes protecteurs, un arsenal législatif et réglementaire vient garantir aux citoyens et aux travailleurs que ces dispositions s’appliquent à tous leurs bénéficiaires, mais, comme dans tout système, aussi vertueux soit-il, les failles peuvent exister…
Conséquence logique d'une crise sanitaire éprouvante et d'une montée en puissance des démarches Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) tous secteurs confondus, la prévention des risques professionnels devient un sujet central au sein de nos entreprises. Aussi, parmi ces risques, il en est certains qui sont plus sournois que d'autres et qui ne sont pas traités d'égale façon en fonction de la taille de la structure… je veux bien sûr parler des Risques Psycho-Sociaux (RPS).
Tout d'abord, force est de constater que la prévention des RPS en milieu professionnel n'est pas chose aisée. Non seulement le mal-être d'un collaborateur peut s'avérer être difficilement identifiable, mais il faut également tenir compte du fait que toutes les entreprises ne sont pas sur un même pied d'égalité quant à leur capacité à prévenir et à gérer ces RPS. Alors que les grosses structures ont les ressources nécessaires pour mettre en place un soutien psychologique dédié et adapté aux salariés en détresse, pallier leur absence et optimiser leur retour au travail, les TPE-PME sont, quant à elles, complètement désarmées face à ces problématiques.
Ensuite, nous le savons tous, œuvrer dans le secteur funéraire, c'est côtoyer la Faucheuse au quotidien… Pour autant, sommes-nous tous égaux face à cette charge émotionnelle ?
Sans vouloir remettre un instant en cause la protection sociale des travailleurs sur leur lieu de travail, dispositif auquel nous sommes particulièrement attentifs, le législateur serait toutefois bien inspiré de donner de réels moyens à son Administration afin de vérifier l'ampleur de ces maux. Si effectivement il y a parfois matière à redire pour certains abus au sujet des conditions de travail, ce n’est en aucun cas une généralité dans notre filière, loin s'en faut.
Aussi, il serait souhaitable, si nous voulons faire œuvre de réelle protection sociale et pérenniser celle-ci, de commencer par donner aux petites entreprises les mêmes moyens que les grosses structures... et de mettre, métaphoriquement parlant, un bon coup de pied dans l’arrière-train de celles et ceux qui sabordent l’esprit et la lettre d’années d’acquis sociaux dont nous sommes les premiers à nous honorer de l’existence et à œuvrer pour leur maintien. Qu’on se le dise !
Steve La Richarderie
Rédacteur en chef
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