Civisme et solidarité, des valeurs aux actes
En ces temps incertains où la pandémie occupe le centre de nos préoccupations quotidiennes, il est beaucoup question de l’opinion des Français, à grands coups d’éditoriaux. Nous ne céderons pas à la tentation statistique mais nous saluerons au contraire les grands vainqueurs de cet épisode, contre toute attente… le civisme et la solidarité.
Solidarité : Notre personnage central (femme ou homme) est un être solidaire, attaché à un projet commun où le partage s’impose. N’oublions pas que la France est le pays des Restos du Cœur, du Téléthon et de bien d’autres actions toutes plus louables les unes que les autres. Cette posture solidaire est une ouverture à autrui et elle illustre parfaitement le principe républicain de fraternité. Ces temps troublés confirment cet attachement généreux et sensible qui caractérise le français souvent considéré pourtant comme un individualiste patent.
Civisme : Cette valeur "impose" au citoyen de respecter et de faire respecter les lois et les règles en vigueur. Cette prise de conscience éveille l’individu à la prise en compte de ses devoirs envers la société. Cette conscience est constitutive du respect des autres et de soi-même, de son environnement, de ses codes de vie, d’un ensemble de normes sociales qui n’existent que pour réguler la vie en groupe. Les clés de l’évolution et de la transformation sont en résumé un savant dosage de civisme et de solidarité.
On parle beaucoup de citoyenneté mais il convient de ne pas mélanger les genres. Celle-ci n’exprime que la condition du citoyen a contrario du civisme qui exprime la condition du citoyen conscient de ses devoirs. Ainsi, lorsque vous entendrez à nouveau des propos où il est question "d’actions citoyennes", veillez à remplacer ce dernier mot par "civiques", vous serez alors plus proches de la réalité.
Notre profession est justement un savant dosage de solidarité et de civisme. La très grande majorité des opérateurs et acteurs de la filière professionnelle du funéraire, possèdent une conscience aiguë de ce qu’est la solidarité, ne serait-ce que par sa pratique quotidienne de la souffrance des familles et de l’empathie qu’elle provoque même aux plus endurcis.
Le civisme est également au cœur de nos actes. La connaissance des textes législatifs et réglementaires, et notamment leur diffusion auprès des familles, mais également la prise en compte des droits et des devoirs en situation de crise… beaucoup d’entre vous se reconnaîtront dans cette esquisse. À l’heure de la Covid-19, il semblerait que la course au profit ralentisse quelque peu au bénéfice d’un intérêt général et d’un bien commun nettement plus humaniste que les cours de la Bourse.
Méditons sur cette tradition civique qui affirme également que "l’homme est un animal politique". Morale de l’histoire, il n’y a pas de logos sans Philia (on ne peut penser et parler seul). Le civisme n’est que la capacité politique qui permet à l’homme de penser avec son semblable. Même s’il a été supplanté par le terme de "citoyenneté", notre époque et la communauté dans laquelle nous évoluons nous imprègnent profondément et nous n’échappons pas à la règle.
"L’art qui s’occupe de l’âme s’appelle politique" citait Platon dans le Gorgias, et c’est bien là notre vocation à toutes et à tous, prendre soin des âmes des vivants mais également des corps des disparus. C’est bien cette prise en compte des plus humanistes - et hautement politique - qui est le ciment de notre activité. Quels que soient les environnements, les circonstances et les contextes ponctuels ou récurrents, nous sommes toujours bien présents et discrets, opératifs et dévoués pour transmettre à ceux qui restent, ce supplément d’âme qui fait tout l’honneur et toute la singularité de nos métiers. Nous sommes femmes et hommes politiques !
Maud Batut
Rédactrice en chef
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