"La peur n’écarte pas le danger"
Nous connaissons tous cette citation et, bien souvent, nous la complétons nous-mêmes par un définitif "alors ça ne sert à rien d’avoir peur", qui ne doit rien à l’auteur Misha Defonseca née Monique De Wael, écrivaine belge contemporaine, qui défraya la chronique par son ouvrage "Survivre avec les loups" retraçant son incroyable périple pendant la Seconde Guerre mondiale et vendu à plus de 200 000 exemplaires avant que l’auteure ne reconnaisse la non-authenticité de ses propos.
La citation en revanche est valide et intéressante à plus d’un titre, surtout si elle est considérée dans son ensemble : "La peur n’évite pas le danger, le courage non plus. Mais la peur rend faible et le courage rend fort." En qualité de responsables au sein d’entreprises ou dirigeants de celles-ci, nous sommes confrontés chaque jour à la prise de décisions et à l’inévitable doute qui accompagne notre réflexion. "Le doute est le commencement de la sagesse" est une citation d’Aristote. En effet, Aristote rappelle que le doute est la première étape vers une possible acquisition de la sagesse. Celui-ci conduit-il vers une connaissance meilleure ou bien vers un flou encore plus vaste ? Son origine commence par l’ignorance. En effet, douter débute par une non-connaissance d’un fait ou d’un sujet qui va conduire vers une remise en question de la personne. On peut donc faire le lien entre ignorance et doute parce que la première conduit au second. Lorsque ce dernier surgit, l’hésitation prend le relais. Douter, c’est en effet s’apercevoir qu’on manque de certitude.
Nous le savons tous, nous traversons une période de turbulences économiques et sociales et, bien souvent, cet état d’esprit s’installe dans nos quotidiens et vient perturber nos prises de décisions.
Persévérer dans le doute conduit rapidement au défaitisme face à la connaissance. Utilisons-le donc comme un ressort inévitable à toute forme de progrès, mais également comme une posture intellectuelle salutaire qui nous permettra de ne pas nous laisser abuser par des vérités toutes faites ou trop souvent relevant d’un bruit de fond urbain : la rumeur.
En un mot, positivons résolument face au doute !
Baisser les bras devant le premier obstacle, renoncer au premier avis de coup de vent n’est pas le bon exemple que nous, capitaines de nos navires entrepreneuriaux, devons donner à notre environnement. "Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles", Sénèque a raison sur toute la ligne.
La meilleure des réponses que nous puissions apporter aux incertitudes et remises en cause d’où qu’elles viennent est bien justement une forme de pédagogie positive que vous connaissez. Communiquez, expliquez, rétablissez les vérités, opposez aux caricatures toutes faites un discours transparent et loyal, battez-vous, ne laissez pas la morosité et le doute faire le lit du soupçon accusateur, procureur opportuniste qui, à force d’anathèmes, vous réduira bientôt à l’impuissance.
Nous n’avons à rougir de rien. Ce n’est pas parce que quelques oiseaux de mauvais augure se distinguent et défraient la chronique que l’amalgame doit s’appliquer à une profession tout entière. Très prochainement, notre profession se rassemblera lors du Salon du Funéraire de Paris. Il vous appartient au préalable de dire haut et clair la réalité de vos actions. Le scepticisme n’est qu’une façon de nier cette réalité et de faire de nous tous les victimes d’une paralysie de l’esprit, de la pensée et de l’action. L’heure n’est plus au vague à l’âme, mais bien à la lutte, aussi, les hésitations pénalisantes doivent être mises de côté sans attendre. Parlez, dites ce que vous avez à dire, osez, communiquez, expliquez, convainquez, luttez, résistez… Retrouvez votre âme de combattant d’entreprise, elle vous va si bien.
Maud Batut
Rédactrice en chef
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