Les lois entravent-elles nos libertés ?
Bonne et intéressante question me direz-vous… penchons-nous ensemble sur ce sujet délicat par les temps qui courent. Tout d’abord il convient d’effectuer le distinguo entre les lois naturelles et les lois morales, qu’elles soient d’essences politiques ou juridiques.
La loi naturelle renvoie aux sciences de la nature et définie ce qui est ou advient dans la nature. Einstein avec sa théorie de la relativité générale n’écrit pas un texte, il clarifie ce qui est et que jusqu’à présent nous ignorions. La loi dans son acceptation juridique ou politique, prescrit, énonce un devoir ou une obligation. Bien évidemment si tout le monde appliquait le même sens et les mêmes valeurs morales, il n’y aurait pas besoin de créer des lois. Ce qui est intéressant, c’est que les lois ne sont pas des obstacles à la liberté. Nous sommes en effet en mesure d’enfreindre ces dispositions à nos risques et périls, s’entend.
Si l’on estime que le concept de liberté s’entend en l’absence de toutes lois ou de tous règlements, il est essentiel de distinguer la contrainte de l’obligation. La contrainte suppose une force à laquelle nous ne sommes pas en mesure de nous soustraire, qu’elle soit physique ou morale, et qui annihile notre capacité de faire et d’assumer nos choix. Une dictature s’apparente à cette description contextuelle de la contrainte.
A contrario, l’obligation suppose la liberté, nous ne sommes pas en dictature, la loi morale ou juridique n’évolue pas dans un contexte de contrainte.
Bien sûr, nous avons l’exemple chaque jour d’entorses aux lois les plus élémentaires et c’est justement parce qu’il faut appliquer ces lois que nous pourrons jouir de nos libertés de façon pérenne. S’affranchir de ce constat nous propulsera dans un univers que nous ne souhaitons pas, celui où le choix n’existera plus. Donc, la non application de la loi est un danger liberticide.
Abolir la loi serait rétablir celle de la nature à savoir la loi du plus fort. Dans le "Pacte Social" de Rousseau il y a une véritable urgence à quitter cet état de nature, car c’est un état de guerre et d’injustice. Or donc, vivre sans lois c’est ne supporter personne au-dessus de soi, c’est ne suivre que son propre, bon vouloir, non celui des autres… ce qui revient à se détourner, à se passer d’autrui. De toute évidence, renier la loi revient donc à renier la dimension politique qui fait l’homme en tant que tel, un tenant de cette fameuse humanité qui tend au perfectionnement d’elle-même et de la société dans laquelle elle évolue. Rien n’est parfait certes, mais il vaut cent fois mieux une liberté sous l’égide des lois qu’une dictature sous le règne du plus fort.
En conclusion, au lieu de chercher en permanence le moyen de contourner les lois dès qu’une est votée, penchons-nous sur l’esprit qui a présidé à sa rédaction et qui est inspiré par le bien commun et l’intérêt général. Pour ce qui nous concerne, nous, professionnels du funéraire, nous avons des instances telles le CNOF où nous sommes en capacité de prendre en main notre destin, d’en être les artisans actifs, c’est ce que nous faisons et c’est ce que nous devons entretenir avec force et vigueur. Alors, appliquons ces textes, ces lois, il en va de notre liberté individuelle et collective…
Maud Batut
Rédactrice en chef
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