C'est en Dordogne, près de Périgueux, berceau de sa famille maternelle, que Sébastien Boukhalo a décidé de poser ses valises de thanatopracteur. À tout juste 40 ans, ce spécialiste de la restauration faciale, membre du jury national depuis 2010, a suivi un parcours sans faute.
Sébastien Boukhalo.
Depuis ses débuts en région parisienne au sein d'Hygeco en 1997, ce fils de thanatopracteur a marché sur les traces de son père Daniel avant de créer sa propre société en 2007. Étudiant, il avait travaillé l'été comme porteur aux pompes funèbres.
D'abord vendeur d'assurance-vie, puis pompiste, il se souvient : "Très vite, je me suis orienté vers la thanatologie, parce que je voyais mon père partir le matin au travail et ça me donnait envie. C'est lui qui m'a emmené voir mon premier soin, c'était un dimanche après-midi, j'avais 20 ans. Il m'a demandé si je voulais voir, et malgré les protestations de ma mère horrifiée, j'y suis allé. J'avais déjà vu des morts auparavant mais j'ai éprouvé une sensation étrange à voir un corps se faire traiter. Cela ne m'a pas fait fuir, bien au contraire, et dès ce jour-là j'ai eu envie de faire ce métier. Ma grand-mère disait toujours que si je ne réussissais pas mes études, je ferais thanato comme mon père. Elle n'avait pas tort".
Son père lui propose alors d'intégrer l'entreprise où il travaille, Hygeco. "J'habillais et je présentais les corps qui n'avaient pas de soins et j'appliquais de la glace carbonique au domicile.
De plus, par moments, j'allais chercher les matelas souillés et je faisais les désinfections dans les habitations en région parisienne. J'ai côtoyé d'anciens thanatos à cette époque et je me souviens en particulier de Jacques Marette avec son cigare".
À l'époque, il fallait être dégagé des obligations militaires pour s'inscrire à l'IFT. Sébastien part donc faire son service militaire dans les transmissions. C'est lors d'une mission en Corse durant laquelle il survole le maquis, à la recherche d'indépendantistes, que naît sa deuxième passion : le pilotage. "Je suis entré à l'IFT à Garges-les-Gonesses en janvier 1996, pour préparer le premier diplôme national de thanatopracteur. Mes maîtres de stage ont été Anne-Hélène Hubert, Huguette Amargé, Marie Humbert et Bruno Gérard. Je suis également parti pour l'Angleterre, surtout dans le but d'apprendre comment traiter les corps autopsiés. Une fois mon Diplôme en poche, j'ai passé 2 ans chez Hygeco, toujours en région parisienne, ce qui est une formidable école du métier et surtout de la conduite, à part 3 mois passés en Normandie".
Sébastien décide ensuite de partir s'installer en Dordogne, où il est né et où il a rencontré Lætitia, son épouse. Il travaille alors pour une entreprise familiale de Corrèze, Dubresson. "À Paris, le travail était plus complexe et les relations avec les clients plus distantes, tandis qu'en province c'est plus simple car on intervient généralement dans la journée et les contacts sont plus chaleureux. C'est Philippe Dubresson qui m'a enseigné l'art de la restauration faciale, je lui en serai toujours reconnaissant, même si en 2007 j'ai eu envie de voler de mes propres ailes en créant ma société. J'ai depuis construit ma clientèle en profitant de mes acquis mais sans cesser de me former. J'ai appris la gravité avec Claire Sarazin et le moulage avec Christophe Taillieu et Sébastien Mousse. J'ai également suivi un séminaire de reconstruction à Nice avec le professeur Quatrhomme et pour être tout à fait complet, j'ai fait mon niveau 6 à l'IFFPF avec Dominique Arotcarena".
Membre historique de l'ATF, Sébastien s'implique aussi dans la profession. Il a rejoint le jury national en 2010. Il a formé également plusieurs stagiaires.
"Nous travaillons pour faciliter le travail de deuil. J'espère que la nouvelle génération de thanatopracteurs en est consciente. Il faut continuer à œuvrer dans ce but-là car les familles sont au sommet de la pyramide et j'espère qu'un jour, nous serons enfin tous solidaires autour de cette profession".
Claire Sarazin,
thanatopracteur.
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