Dans son fief de Périgueux, entouré de ses collègues et amis, c’est un anniversaire important que Sébastien Boukhalo s’apprête à fêter. 20 ans déjà qu’il exerce son art au service des familles endeuillées avec la même passion chevillée au corps.
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| Sébastien Boukhalo, thanatopracteur. |
Sur les traces de son père Daniel, thanatopracteur depuis 1979 jusqu’à son décès en 2006, c’est en 1996, année de la mise en place du tout premier diplôme national, que Sébastien intègre l’Institut Français de Thanatopraxie. Il y côtoie entre autres des personnalités reconnues de la profession : Olivier Muller, David Vincent, Grégory Olivier ou encore Johann Guillard. "Nous avons eu d’excellents enseignants, tels le professeur Orcel en anapath, le docteur Feltz en médecine légale et bien sûr Pierre Larribe en thanat."
À l’époque, la reconstruction faciale est au programme, et c’est M. Maury, professeur d’arts plastiques qui est chargé des cours. "Que de souvenirs, nous sculptions mutuellement nos visages dans la terre glaise avec les autres élèves pour apprendre à travailler les volume et les traits."
Le cursus comprenait aussi un stage pratique de 15 jours dans diverses régions de France : "J’ai fait le mien à l’athanée de Cannes avec Nathalie Banovic, qui m’a enseigné le drainage veineux, qui était alors obligatoire à l’examen pratique."
Les élèves partaient également en Angleterre pour y apprendre les protocoles de soins sur corps autopsiés : "J’en garde un très bon souvenir, car nous avons eu la chance de rencontrer de formidables professionnels, comme TW Knight." Tout en se remémorant ces années, il feuillette, ému, les pages jaunies de son livret de stage et me lit le commentaire en anglais que ce dernier lui a laissé : "Sébastien has progressed very well and he’s a competent embalmer. His autopsy work is especially good."
Il évoque avec nostalgie, et non sans humour, les thanatopracteurs qui ont eu "la patience de lui apprendre le métier" : "Je ne remercierai jamais assez Anne-Hélène Hubert, Bruno Gérard, Nathalie Banovic, Jean Monceau, Jean-Claude Schedelbauer et Huguette Amarger, ainsi que Pierre Larribe, pour son enseignement."
Une fois diplômé, c’est en région parisienne que Sébastien fait ses armes, au sein de l’entreprise qui emploie également son père : Hygéco, dirigée à l’époque par Jacques Marette, notre père à tous : "Je me rappelle lorsque j’attendais dans ma voiture avec mon bip et ma radio, porte de Vincennes, que le planning me passe des soins. Nous faisions beaucoup de domiciles et j’ai de grands souvenirs des moments passés à chercher une place pour me garer en plein Paris. Je parcourais souvent plusieurs centaines de mètres avec mes valises."
Après la capitale, c’est en Normandie qu’il est envoyé : "À Cherbourg, une ville magnifique. Une parenthèse iodée après l’agitation parisienne." Mais finalement, il décide de renouer avec ses racines périgourdines et quitte Hygéco pour rejoindre l’entreprise Dubresson. "Avec Philippe Dubresson, j’ai appris l’art de la restauration à la cire. Je lui en suis très reconnaissant."
En 2007, Sébastien se lance dans l’aventure de la thanatopraxie indépendante en créant sa propre société, toujours prospère aujourd’hui. Très demandé, il fait appel en 2010 à José Ruel, un apôtre de la gravité, qu’il pratique lui-même depuis 8 ans, pour le seconder.
Membre du jury national depuis 6 ans, Sébastien est devenu une personnalité reconnue dans le milieu de la thanatopraxie, qui a également transmis son savoir à plusieurs thanatopracteurs de la nouvelle génération.
Je conclurai, un verre de champagne à la main : "Sébastien, je te souhaite encore une longue et belle carrière, continue à défendre les valeurs de notre beau métier."
Claire Sarazin,
thanatopracteur et formatrice en thanatopraxie
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