Bien connue des thanatopracteurs depuis l’époque où elle officiait chez Makeup forever, avant de créer sa propre ligne de maquillage spécifiquement dédiée aux défunts, HB – Hélène Brunelle – opère un nouveau virage dans sa carrière professionnelle.
Hélène Brunelle. |
Titulaire d’un diplôme de maquilleuse professionnelle, c’est dans le monde artistique qu’Hélène fait ses débuts, à la télévision mais aussi à l’Opéra de Paris, dans les défilés de mode et les films publicitaires. Après s’être orientée peu à peu vers le conseil en maquillage et en produits de soins esthétiques, elle voyage alors à travers le monde en tant qu’ambassadrice de grandes marques mondiales de cosmétiques telles que Dior, Lancôme ou encore Helena Rubinstein, pour qui elle crée en 1989 une ligne de maquillage intitulée “Opéra“ dans le cadre du bicentenaire de la Révolution française au Brésil.
En Corée, au Mexique, au Brésil, en Pologne, au Liban et aux Émirats arabes unis, elle fait des démonstrations de maquillage et dispense ses conseils personnalisés à leurs clientes. Sa mission englobe également la formation des conseillères de beauté, auxquelles elle enseigne l’art de présenter des nouvelles gammes de maquillage et de nouveaux soins de visage, ainsi que les relations avec la presse, pour des articles, des conférences de presse et la télévision.
Malgré sa réussite, Hélène souhaite évoluer dans sa profession et passe son CAP d’esthétique. Elle se voit alors confier différentes missions au sein d’instituts de beauté en tant qu’esthéticienne, qui lui permettent de maîtriser les différentes techniques et de découvrir une autre approche de l’esthétisme auprès des femmes : celle apportée par les soins esthétiques du visage et du corps. Sa fonction de formatrice et animatrice en maquillage et soins esthétiques itinérante sur toute la France chez Labiana confirme sa passion pour l’enseignement.
Cette approche par le toucher, révélée par les soins esthétiques et cette envie de transmettre son savoir-faire, lui donne envie d’aller plus loin en aidant les personnes à lutter contre leurs difficultés, à surmonter une dégradation physique et psychique, à restaurer l’estime de soi et à sortir de l’exclusion. Afin de donner une dimension plus humaine à son travail, elle suit des cours de socio-esthétique. Dès lors, les formations qu’elle dispense au personnel soignant des maisons de retraite et des associations lui permettent d’évoluer dans ce sens.
Au cours de ces dernières années, Hélène s’est peu à peu intégrée au milieu du funéraire, par le biais des formations de cosmétique qu’elle dispense aux thanatopracteurs, notamment. La découverte de la passion qu’ils nourrissent pour leur métier et l’attention qu’ils portent aux finitions avant de présenter les défunts, font germer en elle l’idée de créer une gamme de produits de maquillage spécifiquement dédiée aux défunts.
Elle se lance dans l’aventure en 2009, avec la ligne HB, conçue pour répondre au plus près aux besoins et aux attentes des thanatopracteurs. Elle met également au point une méthode de maquillage post mortem, afin de guider ces derniers dans l’application des différents types de produits tout en s’adaptant le mieux possible aux différentes situations auxquelles ils sont confrontés.
En 2012, elle décide de prendre une autre orientation professionnelle, et arrête la commercialisation des produits de maquillage HB pour se consacrer à la formation, mais ajoute aussi une nouvelle corde à son arc en devenant assistante funéraire : “La dimension humaine que je donne à travers les soins esthétiques, je la retrouve dans le métier de conseiller funéraire, c’est ce qui m’a poussée à passer mon diplôme en 2014.“
Depuis, elle propose ses services en tant que remplaçante dans les entreprises de pompes funèbres : “Lors de mes échanges avec les familles, lorsqu’il s’agit d’une défunte, je les questionne sur ses habitudes esthétiques et les teintes qu’elle utilisait. Le maquillage beauté s’adapte alors à la femme coquette pour la mettre en valeur en me rapprochant de la manière dont elle-même se maquillait. Le but est avant tout de respecter la personnalité du défunt tel qu’il était de son vivant et, par là même, de respecter la famille en lui présentant l’être cher tel qu’elle le connaissait. Il faut veiller à ne pas transformer une personne en appliquant un maquillage qui ferait perdre toute vraisemblance avec son image passée.“
Hélène prend également en compte l’âge du défunt et ses habitudes vestimentaires pour coller au plus près à la réalité : “Une personne âgée ne sera pas maquillée de la même manière qu’une personne jeune ou qu’une femme coquette qui se maquillait de son vivant.“
Les techniques de maquillage diffèrent aussi selon qu’elles concernent les morts ou les vivants : “Il faut s’adapter à la position allongée, aux paupières fermées et à la texture de la peau.“ Pour elle, il ne s’agit pas d’une prouesse technique, mais plutôt d’une adaptation au cas par cas, car “chaque cas est particulier“.
En quête d’une vie plus saine, cette ex-Parisienne vit à présent dans les Hautes-Pyrénées, près de Tarbes, ce qui ne l’empêche en rien de se déplacer à travers toute la France, tant pour enseigner l’art de la cosmétique ante et post mortem, que pour effectuer des remplacements dans les pompes funèbres.
Membre d’un club de vélo de route, c’est dans le sport qu’Hélène puise son énergie et son équilibre en profitant pleinement de cette magnifique région, notamment pendant l’ascension des cols des Pyrénées.
Je la laisse conclure cet article avec ces mots sincères et justes dans lesquels nous sommes sans doute nombreux à nous reconnaître : “L’important, dans ma vie, c’est de me sentir utile pour les autres et de transmettre mon savoir-faire pour faire du bien.“
Claire Sarazin,
thanatopracteur et formatrice en thanatopraxie.
Bibliographie d’Hélène Brunelle “Le b.a-ba du maquillage“. “L’art du maquillage“ dans le Guide pratique de la beauté, paru aux éditions Odile Jacob. |
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