Mais voilà, eh bien figurez-vous qu’en plus de faire l’acteur, d’avoir sa compagnie de théâtre, de mettre en scène, cet homme-là écrit et il écrit même plutôt bien. Il a commis un Poulpe, le Poulpe c’est Gabriel Lecouvreur, on lui a flanqué ce surnom car il a de très longs bras, aussi longs que des tentacules de poulpe, il est plus ou moins détective de gauche, a été créé par Jean-Bernard Pouy, et depuis des auteurs différents se collent à narrer une de ses aventures, des auteurs de tout milieu, du polar, du roman noir, des chroniqueurs, bref des personnes qui ont la plume alerte, ce qui fait que l’on trouve du bon et du mauvais dans cette collection.
Et quand Gabriel Lecouvreur est entre les mains de Christian Rauth, cela nous donne un Poulpe vindicatif et vengeur.
Pascal Bassier, journaliste à France 3 est retrouvé mort, une balle en plein cœur, dans une camionnette de la chaîne télé, avec, à ses côtés, le cadavre d’un môme torturé, défiguré et ayant subi des sévices sexuels. L’affaire est vite classée, Bassier étant homosexuel, il aurait eu des attirances pour l’adolescent, et se serait suicidé après son horrible méfait.
Mais ce n’est pas du goût du Poulpe, qui était un ami d’enfance de Bassier et qui décide d’enquêter sur cette affaire. Car son pote n’était pas porté sur les enfants, loin de là et en plus un gaucher qui se suicide de la main droite, c’est assez rare.
Un Poulpe fluide, sympathique, une bonne intrigue, car Rauth a une imagination assez fertile. Sous cette trame de bétonnage de la vallée de la Brie, nous allons croiser un moine pédophile, une directrice d’école nymphomane, un puma, quelques commerçants pas piqués des vers et pas mal de détraqués en tout genre. Bref, ce Poulpe est un bon Poulpe et surtout il est la preuve qu’il ne faut pas coller d’étiquette aux gens. Christian Rauth n’est pas seulement un acteur et un scénariste de série télévisée, c’est avant tout un auteur qui mérite d’être lu !
Rencontre avec l’auteur
Sébastien Mousse : Bonjour Christian, tout d’abord merci de m’accorder un peu de ton temps, ma première question est assez bête, tu as dû y répondre des masses de fois : Tu n’en as pas marre d’être surtout reconnu pour la série "Navarro", non pas qu’elle soit mauvaise, mais lorsque l’on écrit, on doit aimer que l’on s’intéresse à son travail ?
Christian Rauth : Marre, non ! Mais un peu surpris, oui… vu que j’ai commencé cette série en 1989 et terminé il y a dix ans… C’est un peu le sparadrap du capitaine Haddock cette histoire de Navarro. Ça me colle à la peau. Mais bon… il y a pire comme fardeau. Le seul problème c’est sans doute pour les auteurs de polars qui me le posent. Il y en a pas mal qui se demandent encore pourquoi je viens marcher sur leurs plates-bandes. Quelle est ma légitimité ? C’est assez marrant, en même temps. On accepte qu’un auteur de romans soit flic, soit procureur, professeur ou ancien taulard, mais acteur… ça passe moins bien. On manque peut-être de diplômes ? Heureusement qu’il y a des gens qui ne s’arrêtent pas à l’étiquette. Comme Gérard Collard, par exemple, qui a parlé de mon livre magnifiquement ou un critique du Canard Enchaîné. De toute façon, la France c’est le pays des étiquettes. Chacun son pré carré…
SM : Aborder l’écriture directement par un Poulpe, c’est quand même assez osé, osé, mais aussi un bon tremplin, c’est une série assez lue et collectionnée… Le résultat est là, le pari est réussi, mais tu n’as pas eu le trac quand tu as livré ton manuscrit ?
CR : Le Poulpe était mon premier roman. J’avais écrit pour le théâtre, pour le cinéma et la télévision, mais je n’osais pas me lancer dans la littérature. Le genre polar m’a paru être une entrée en matière possible. Et le fait d’avoir un cahier des charges avec l’obligation de respecter certains Codes, ça m’a rassuré. Et puis, je dois te faire un aveu : j’ai travaillé ce texte comme un malade. J’ai mis plus d’un an pour l’écrire. Je voulais écrire un numéro 164 du Poulpe à la hauteur des premiers numéros, ceux de J.B. Pouy ou Daeninckx ou Patrick Raynal.
SM : Tu fais aussi de la mise en scène, tu écris des scénarios, faire de ton Poulpe un film, ou un téléfilm, cela ne t’a jamais effleuré l’esprit ?
CR : Impossible de faire un film de mon Poulpe ! Trop barré ! Personne ne financerait un film qui traiterait d’une sorte d’affaire Dutroux, avec un pédophile qui finit bouffé par les tigres d’un cirque.
SM : Tu as participé à la folle aventure de "L’Exquise Nouvelle" (CF Résonance,n° 69), que gardes-tu comme souvenir de cette expérience ?
CR : Un souvenir "bref" vu le peu de signes que chaque auteur avait pour écrire. Mais ce que j’ai apprécié surtout c’est la rencontre avec des auteurs très différents lors de la sortie du livre. Une belle soirée… Ce livre est un OVNI.
SM : Quelle est ton actualité littéraire ou cinématographique du moment, Christian ?
CR : En ce moment j’écris mon troisième roman. Une histoire d’amour mortel… Et je ne désespère pas de trouver un producteur pour mon dernier livre Fin de Série. Alain Chabat est en train de le lire et Dujardin l’a sur sa table de nuit. Croisez les doigts pour moi !
SM : Je te remercie de cette entrevue pour les lecteurs du magazine Résonance, c’est très sympathique de ta part Christian.
Et quand Gabriel Lecouvreur est entre les mains de Christian Rauth, cela nous donne un Poulpe vindicatif et vengeur.
Pascal Bassier, journaliste à France 3 est retrouvé mort, une balle en plein cœur, dans une camionnette de la chaîne télé, avec, à ses côtés, le cadavre d’un môme torturé, défiguré et ayant subi des sévices sexuels. L’affaire est vite classée, Bassier étant homosexuel, il aurait eu des attirances pour l’adolescent, et se serait suicidé après son horrible méfait.
Mais ce n’est pas du goût du Poulpe, qui était un ami d’enfance de Bassier et qui décide d’enquêter sur cette affaire. Car son pote n’était pas porté sur les enfants, loin de là et en plus un gaucher qui se suicide de la main droite, c’est assez rare.
Un Poulpe fluide, sympathique, une bonne intrigue, car Rauth a une imagination assez fertile. Sous cette trame de bétonnage de la vallée de la Brie, nous allons croiser un moine pédophile, une directrice d’école nymphomane, un puma, quelques commerçants pas piqués des vers et pas mal de détraqués en tout genre. Bref, ce Poulpe est un bon Poulpe et surtout il est la preuve qu’il ne faut pas coller d’étiquette aux gens. Christian Rauth n’est pas seulement un acteur et un scénariste de série télévisée, c’est avant tout un auteur qui mérite d’être lu !
Rencontre avec l’auteur
Sébastien Mousse : Bonjour Christian, tout d’abord merci de m’accorder un peu de ton temps, ma première question est assez bête, tu as dû y répondre des masses de fois : Tu n’en as pas marre d’être surtout reconnu pour la série "Navarro", non pas qu’elle soit mauvaise, mais lorsque l’on écrit, on doit aimer que l’on s’intéresse à son travail ?
Christian Rauth : Marre, non ! Mais un peu surpris, oui… vu que j’ai commencé cette série en 1989 et terminé il y a dix ans… C’est un peu le sparadrap du capitaine Haddock cette histoire de Navarro. Ça me colle à la peau. Mais bon… il y a pire comme fardeau. Le seul problème c’est sans doute pour les auteurs de polars qui me le posent. Il y en a pas mal qui se demandent encore pourquoi je viens marcher sur leurs plates-bandes. Quelle est ma légitimité ? C’est assez marrant, en même temps. On accepte qu’un auteur de romans soit flic, soit procureur, professeur ou ancien taulard, mais acteur… ça passe moins bien. On manque peut-être de diplômes ? Heureusement qu’il y a des gens qui ne s’arrêtent pas à l’étiquette. Comme Gérard Collard, par exemple, qui a parlé de mon livre magnifiquement ou un critique du Canard Enchaîné. De toute façon, la France c’est le pays des étiquettes. Chacun son pré carré…
SM : Aborder l’écriture directement par un Poulpe, c’est quand même assez osé, osé, mais aussi un bon tremplin, c’est une série assez lue et collectionnée… Le résultat est là, le pari est réussi, mais tu n’as pas eu le trac quand tu as livré ton manuscrit ?
CR : Le Poulpe était mon premier roman. J’avais écrit pour le théâtre, pour le cinéma et la télévision, mais je n’osais pas me lancer dans la littérature. Le genre polar m’a paru être une entrée en matière possible. Et le fait d’avoir un cahier des charges avec l’obligation de respecter certains Codes, ça m’a rassuré. Et puis, je dois te faire un aveu : j’ai travaillé ce texte comme un malade. J’ai mis plus d’un an pour l’écrire. Je voulais écrire un numéro 164 du Poulpe à la hauteur des premiers numéros, ceux de J.B. Pouy ou Daeninckx ou Patrick Raynal.
SM : Tu fais aussi de la mise en scène, tu écris des scénarios, faire de ton Poulpe un film, ou un téléfilm, cela ne t’a jamais effleuré l’esprit ?
CR : Impossible de faire un film de mon Poulpe ! Trop barré ! Personne ne financerait un film qui traiterait d’une sorte d’affaire Dutroux, avec un pédophile qui finit bouffé par les tigres d’un cirque.
SM : Tu as participé à la folle aventure de "L’Exquise Nouvelle" (CF Résonance,n° 69), que gardes-tu comme souvenir de cette expérience ?
CR : Un souvenir "bref" vu le peu de signes que chaque auteur avait pour écrire. Mais ce que j’ai apprécié surtout c’est la rencontre avec des auteurs très différents lors de la sortie du livre. Une belle soirée… Ce livre est un OVNI.
SM : Quelle est ton actualité littéraire ou cinématographique du moment, Christian ?
CR : En ce moment j’écris mon troisième roman. Une histoire d’amour mortel… Et je ne désespère pas de trouver un producteur pour mon dernier livre Fin de Série. Alain Chabat est en train de le lire et Dujardin l’a sur sa table de nuit. Croisez les doigts pour moi !
SM : Je te remercie de cette entrevue pour les lecteurs du magazine Résonance, c’est très sympathique de ta part Christian.
Sébastien Mousse,
thanatopracteur.
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