Stéphane Beurton, Portusien de 39 ans, est à la tête d’une entreprise de nettoyage un peu particulière. Cet ancien agent hospitalier, qui fut pompier, employé de pompes funèbres et qui songea un temps à devenir thanatopracteur, a créé en 2009 "Stéphane Beurton nettoyage de tombes", activité à laquelle il a ajouté il y a quelques mois le nettoyage et la désinfection funéraires.
Stéphane Beurton. |
Il travaille en partenariat avec Sandrine Quedec, gérante des Pompes Funèbres Broggi de Sequanie (70), qui l’épaule et le soutient en permanence". Ce père de deux enfants, amateur de bons petits plats et passionné par les reptiles, raconte :
"J’adorais embêter les couleuvres dans la nature, ce qui m'a d’ailleurs valu une bonne morsure en tentant d’en attraper une par la queue à l’âge de 10 ans ! Comme je ne lâche jamais rien, j’ai donc décidé d’en apprivoiser… Et ainsi j’ai cohabité douze ans avec Marcel, mon python, qui vient de décéder récemment". Il affirme "croquer la vie à pleines dents", et revient sur son dur parcours.
"Depuis tout petit, j’ai toujours été quelqu’un de protecteur, toujours prêt à rendre service, attiré par les sports de combat comme le karaté, que j'ai pratiqué pendant quelques années. J’ai découvert les métiers de la mort tout jeune, puisque je suis fils d’agent hospitalier. Je me suis d’abord lancé en tant que porteur, avant de connaître la thanatopraxie. Découverte grandiose : J’ai fait un stage de quelques semaines au sein de "La Belfortaine de Thanatopraxie", à l’époque, mais malheureusement, j’ai eu un accident sur la route qui m’amenait à Lyon pour passer les tests d’entrée à l’école. J’ai fini ma route dans un fossé, ma voiture était hors service. C’en était fini pour moi. Mais je garde toujours la thanatopraxie ancrée dans un coin de ma tête et j’espère finir un jour ce que j’ai commencé."
À partir de ce jour, ce passionné travaille le relationnel. "Dès que je voyais une personne âgée en difficulté, pour porter des fleurs au cimetière par exemple, je filais l’aider. C’est ce qui m’a poussé à monter mon affaire", précise-t-il.
Après avoir obtenu un diplôme d’agent des services mortuaires et de désinfection au CHU de Besançon, puis d’Orléans, il s’est lancé dans le nettoyage spécialisé, comme celui des scènes de suicide ou de crime, par exemple : "Nous ne sommes que neuf à exercer en France en tant que professionnels qualifiés et je couvre toute la Franche-Comté, ne traitant que des situations extrêmes. J’ai démarré mon activité de nettoyage de tombes tout seul et sans rien. À présent, nous sommes trois et je prévois une nouvelle création de poste dans l’année à venir", dit-il fièrement.
Lors d’une intervention.
Depuis peu, il travaille également en étroite collaboration avec les autorités, qu’il rencontre lors des interventions. Il tient particulièrement au "côté soutien des familles". Stéphane décrit son travail comme "enrichissant et toujours différent", ses moteurs fondamentaux sont "discrétion, rigueur, rapidité, psychologie de la mort et soutien des proches".
Ce métier, qu’il pratique par passion et conviction, est méconnu car nouveau. Il est pourtant en lien avec les pompes funèbres, les familles et parfois les collectivités. L’entreprise de Stéphane Beurton se développe et son chiffre d’affaires est croissant, même s’il reconnaît qu’il faudrait "sensibiliser davantage les pompes funèbres sur la sécurité. Les familles et les personnes intervenantes sont exposées aux biorisques. Nous les éliminons. Il est nécessaire de décontaminer les funérariums et le matériel". Son expérience le pousse "toujours plus loin, toujours plus haut", au point qu’il s’est même mis à l’aviation l’an dernier.
On ne peut que lui souhaiter une bonne ascension.
Claire Sarazin,
thanatopracteur
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