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Parcourir le monde est souvent la source d’enchantement, mais aussi de découvertes… parfois déconcertantes. Voici ce qui s’est passé.


De passage dans une commune rurale, une personne m’aborda et me demanda si j’avais quelques instants à lui accorder. Je me suis assis et je l'ai écoutée.

Elle me raconta que sa sœur était décédée dernièrement. Cette dernière de son vivant était tombée sous le charme d’un voisin qui lui accordait une attention dont elle n’avait que trop peu bénéficié dans sa vie. Le charmeur prodiguait son attention, motivé par les plus hauts sentiments humains et par l’envie de mettre la main sur la propriété de famille où habitait cette personne.

Notre grand charmeur, prodiguait les sentiments les plus doux au maire de la commune et aux quelques "notables" qui y habitaient. Ne pouvant pas aimer tout le monde, chacun étant soumis à quelques limites tout de même, les personnes dépourvus d’intérêts économiques ou administratifs n’entraient pas dans son spectre affectif.

Cette dame me raconta que le "charmeur" avait manifesté au maire son intention de rendre hommage à sa défunte voisine par des "modifications" à la concession de famille où allait être inhumée la défunte. Mon interlocutrice, sous le coup de l’émotion et de la colère, lança que toute modification à la concession était interdite et que toute modification du monument ferait l’objet d’une remise en état à l’identique.

Le maire a aussitôt rédigé à mon interlocutrice un courrier, sur papier à en-tête de la commune, pour lui rappeler que les propos violents et le "vandalisme" étaient interdits par la réglementation, et qu’il interviendrait avec vigueur en cas de détérioration du monument par mon interlocutrice.

Le monde est déconcertant

Trois éléments me sont venus à l’esprit :
1. Le maire dénonce la violence de la réaction de mon interlocutrice alors que lui commet un acte de violence en soutenant qu’il protégera un acte illégal si le charmeur en posait un. Qui est le plus violent, ici ? Celui qui se défend en invoquant la réglementation ou celui qui protège un malfaiteur ?
2. Le maire interprète à sa façon la réglementation en confondant les termes et la signification des verbes. Est-ce la meilleure façon d'affirmer son autorité et promouvoir la concorde ? On se croit parfois face à des réactions d’une époque où certains groupes sociaux pensaient pouvoir impressionner facilement les "petites gens".
3. Le maire sait-il qu’il est le premier magistrat de sa commune et qu’il est le maire de tous les citoyens, et non seulement de ceux qui lui reflètent une image séduisante ? Nous dénonçons tous les violences ambiantes, mais, de grâce, ne les suscitons pas.

La vie dans un État de droit implique la possibilité d’agir du citoyen. Montesquieu, qui a vécu à une centaine de kilomètres de la commune dont je vous parle, l'a bien exposé dans ses écrits.
 
Yves Messier
Intervenant auprès des collectivités territoriales

Résonance n° 207 - Septembre 2024

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