Deux proverbes peuvent s’appliquer aux règlements de cimetière. Dernièrement, pour une des associations des maires de France, la chose est devenue claire à mon esprit. Le premier est : mieux vaut prévenir que guérir, et le second est : ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. Je ne pensais pas pouvoir établir un lien entre ces proverbes et la rédaction d’un règlement de cimetière, mais il existe, croyez-le ou non.
Mieux vaut prévenir que guérir
Actuellement, j’interviens auprès d’une commune dans la gestion de son cimetière, et surtout la gestion de sa pérennité. Notre objectif : éviter la création d’un nouveau cimetière par une gestion adéquate et réglementaire de l’existant. Le règlement de cimetière dans tout ceci ? Il passe d’un document abstrait et ennuyeux au statut d’un "outil" pour encadrer ce renouveau. L’utilité d’un règlement de cimetière devient dans ce cadre un sujet du plus vif intérêt.
Le règlement de cimetière passe de l’obscurité à la lumière s’il répond à la réalité. Il devient un guide tant qu’il clarifie le quotidien. Mais attention, l’adoption d’un règlement peut être source de confusion. Je me rappelle être intervenu dans des communes qui avaient adopté le règlement d’une autre commune. L’importation fut une idée géniale. Elle fit gagner du temps, mais elle avait introduit les dysfonctionnements qui prévalaient dans les communes d'origine. En effet, au lieu de régler des problèmes, les communes en ont créé en légiférant sur des problèmes qui ne s’étaient jamais posés.
Une question fondamentale naît de ce constat : les situations sont-elles compliquées, ou bien les complique-t-on ? J’ai un début de réponse : la réglementation et la gestion sont, somme toute, lorsqu’on adopte le regard qu’il faut et que l’on comprend la place qui est la nôtre.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement
Donc, le règlement de cimetière permet d’éviter les procès d’intention venant d'administrés mécontents de ne pas voir leur demande aboutir favorablement. Pour arriver à rédiger ce "document miracle", connaître la réglementation est un préalable entre autres choses et connaître la nature de ce que l’on veut encadrer. Ceci est le chemin le plus sûr pour éviter les plaintes au tribunal administratif.
Le règlement de cimetière est un outil qui peut être conçu et rédigé assez simplement. Rappelons-nous que, pour rédiger simplement, il faut savoir ce que l’on veut dire avant de l’écrire. Il faut connaître la conclusion avant d’écrire l’introduction.
Yves Messier
Consultant et formateur
Résonance n° 201 - Mars 2024
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