Dans quelques mois, voire quelques semaines, nous parlerons de cela au passé. Tout du moins, il sera trop tard pour prétendre maîtriser le destin de notre filière funéraire en matière de législation du travail.
Avant de vous écrire ce que je pense de ce sujet, je dois préciser que ce n’est pas en tant que cadre actuel du Groupe Dabrigeon que je m’exprime ici. De manière exceptionnelle, je me recoiffe avec le chapeau d’agitateur de filière, d’auteur d’éditos "poil à gratter" comme au temps de Funéraire Magazine pour une raison et une seule : notre avenir en commun est menacé par une décision globale, au national, de regrouper les branches professionnelles pour en réduire le nombre.
Ma plume se gardera bien de vous conseiller quoi que ce soit en la matière. Mais il me semble que vous devez tous être avertis et conscients de ce qui va bientôt se passer si rien ne change.
Nous sommes probablement à la veille d’une disparition pure et simple du contenu de notre convention collective des pompes funèbres qui fera l’objet d’une fusion avec une autre convention concernant des effectifs salariés en nombre plus important que le nôtre. L’objectif des pouvoirs publics est ferme et constant depuis cinq ans : aboutir à la réduction au seuil de 100 branches professionnelles reconnues. Avec nos 20 000 salariés, nous ne pesons pas grand-chose dans la balance.
Le mécanisme des fusions à venir est déjà fixé : la branche d’accueil (comprenez "la plus importante") primera sur celle qui sera accueillie (comprenez "la nôtre"). Le Gouvernement a fixé des critères pour encadrer l’action publique dans ses décisions de fusion, et je ne les citerai pas ici car je ne connais pas à mon simple niveau comment se situe exactement la branche des pompes funèbres au regard de ces repères officiels de situation (maîtrise ou non de la formation dans la branche, par exemple).
Ce que je sais, en revanche, c’est que notre convention collective est particulièrement adaptée aux spécificités de nos activités fluctuantes (statut des temps partiels, récupération des permanences, etc.). Nos syndicats se sont battus depuis 1993 pour suivre l’évolution des textes juridiques parfois contraignants et inadaptés à nos réalités entrepreneuriales. Ils ont obtenu des tolérances que nous devrons abandonner en route une fois la fusion-absorption consommée. Certes, nous pourrons continuer à nous appuyer sur notre convention collective des pompes funèbres pendant cinq ans à compter de la date de l’arrêté de fusion, et pendant ce délai, la branche se verra obligée de négocier point par point ses spécificités en position de faiblesse. Les circonstances actuelles nous poussent donc à réfléchir sous un angle nouveau la représentation syndicale de nos activités à l’échelon patronal.
Des idées…
J’ai bien quelques idées en la matière. La première et la plus évidente à mes yeux consisterait à précéder la grande fusion avec une autre branche par une petite fusion qui regrouperait l’ensemble des trois syndicats funéraires en un seul, pour peser significativement dans toute forme de négociation.
Je ne sais pas si je suggère ici une énormité puisqu’on ne peut pas effacer de notre mémoire les histoires des uns et des autres. Mais avouez que l’enjeu à court terme nous commande d’évoluer rapidement dans notre conception de l’organisation de notre filière. Il nous faudra aussi des moyens importants en conseil juridique et en lobbying. Réunis, nous en aurions la possibilité. Le défi est-il imaginable ? Souhaitable ? Possible ? Discutez-en…
Ma plume se gardera bien de vous conseiller quoi que ce soit en la matière. Mais il me semble que vous devez tous être avertis et conscients de ce qui va bientôt se passer si rien ne change.
Nous sommes probablement à la veille d’une disparition pure et simple du contenu de notre convention collective des pompes funèbres qui fera l’objet d’une fusion avec une autre convention concernant des effectifs salariés en nombre plus important que le nôtre. L’objectif des pouvoirs publics est ferme et constant depuis cinq ans : aboutir à la réduction au seuil de 100 branches professionnelles reconnues. Avec nos 20 000 salariés, nous ne pesons pas grand-chose dans la balance.
Le mécanisme des fusions à venir est déjà fixé : la branche d’accueil (comprenez "la plus importante") primera sur celle qui sera accueillie (comprenez "la nôtre"). Le Gouvernement a fixé des critères pour encadrer l’action publique dans ses décisions de fusion, et je ne les citerai pas ici car je ne connais pas à mon simple niveau comment se situe exactement la branche des pompes funèbres au regard de ces repères officiels de situation (maîtrise ou non de la formation dans la branche, par exemple).
Ce que je sais, en revanche, c’est que notre convention collective est particulièrement adaptée aux spécificités de nos activités fluctuantes (statut des temps partiels, récupération des permanences, etc.). Nos syndicats se sont battus depuis 1993 pour suivre l’évolution des textes juridiques parfois contraignants et inadaptés à nos réalités entrepreneuriales. Ils ont obtenu des tolérances que nous devrons abandonner en route une fois la fusion-absorption consommée. Certes, nous pourrons continuer à nous appuyer sur notre convention collective des pompes funèbres pendant cinq ans à compter de la date de l’arrêté de fusion, et pendant ce délai, la branche se verra obligée de négocier point par point ses spécificités en position de faiblesse. Les circonstances actuelles nous poussent donc à réfléchir sous un angle nouveau la représentation syndicale de nos activités à l’échelon patronal.
Des idées…
J’ai bien quelques idées en la matière. La première et la plus évidente à mes yeux consisterait à précéder la grande fusion avec une autre branche par une petite fusion qui regrouperait l’ensemble des trois syndicats funéraires en un seul, pour peser significativement dans toute forme de négociation.
Je ne sais pas si je suggère ici une énormité puisqu’on ne peut pas effacer de notre mémoire les histoires des uns et des autres. Mais avouez que l’enjeu à court terme nous commande d’évoluer rapidement dans notre conception de l’organisation de notre filière. Il nous faudra aussi des moyens importants en conseil juridique et en lobbying. Réunis, nous en aurions la possibilité. Le défi est-il imaginable ? Souhaitable ? Possible ? Discutez-en…
Olivier Géhin
Professionnel funéraire Journaliste
Résonance numéro spécial n°10 - Août 2020
Professionnel funéraire Journaliste
Résonance numéro spécial n°10 - Août 2020
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