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Le 3 mai 2012 est paru au Journal officiel le décret relatif aux diplômes dans le secteur funéraire. Les publics concernés sont les personnes souhaitant exercer les fonctions de maître de cérémonie, de conseiller funéraire ou de dirigeant gestionnaire au sein d’une entreprise, d’une régie ou d’une association de pompes funèbres. Ce décret, après avis du Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF) où la profession est représentée, prévoit le contenu et les modalités de délivrance des diplômes instaurés pour certaines professions du secteur funéraire. Il entrera en vigueur le 1er janvier 2013.
Notre objet n’est pas de faire une analyse détaillée de ce nouveau décret mais de livrer les principaux changements et d’essayer d’en déterminer la signification profonde.

Les principaux changements

Depuis quelques années de nombreuses voix dans la profession réclament une amélioration de la formation des personnels du secteur funéraire. En effet notre secteur est d’abord un secteur de services et donc la qualité de ces services dépend en grande partie de la qualification des personnels. Améliorer leur formation ne peut être qu’un bien en soi. Mais nous ne pouvons que nous étonner qu’un gouvernement sur le départ à la veille d’élections importantes pour le pays n’ait rien trouvé de mieux à faire que de sortir un texte aussi  lourd de signification pour la profession.

Jusqu’à ce jour il était possible de devenir conseiller funéraire en suivant une formation de 96 h. Une simple attestation d’un organisme de formation déclaré donnait la possibilité d’exercer. Tout le monde s’accordait pour regretter l’absence de formation pratique. Nous étions passés d’une formation “sur le tas” à une formation uniquement théorique.  À partir du 1er janv. 2013 il faudra d’une part suivre une formation théorique de 140 h et d’autre part une formation pratique de 70 h. L’attestation de suivi de stage ne sera pas suffisante. Il faudra passer un examen écrit et un examen oral. Au regard des résultats de l’examen théorique  et de l’évaluation de la formation pratique, un jury de 3 membres, choisis dans une liste de personnes habilitées établie par le préfet du département, délivrera un diplôme national.

C’est indéniablement une valorisation de la profession. Mais c’est aussi rendre l’accès à la profession plus difficile. Nous pouvons espérer des professionnels ainsi formés une meilleure connaissance de la législation funéraire, des rites funéraires, des règles d’hygiène et de tout ce qu’il est indispensable de savoir pour exercer cette profession. Mais si le savoir-faire est important, le "savoir-être" l’est au moins autant, sinon plus. Nous pouvons regretter qu’il n’y soit pas fait allusion au moins dans le préambule. Un niveau de formation de base, sans que cela soit une garantie de "savoir-être" mais cela peut y aider, aurait pu être exigé.

Les contenus

Nous retrouvons les matières qui  étaient déjà dans la formation précédente. Hygiène, sécurité et ergonomie, psychologie et sociologie du deuil, pratiques et rites funéraires, législation funéraire, déroulé d’une cérémonie sont au programme, souvent pour des durées plus longues.
De nouvelles matières apparaissent : connaissances administratives générales, règlementation commerciale et droit de la consommation, techniques d’encadrement, produits, services et conseil à la vente.

Prévoyance funéraire et financement des obsèques disparaissent au moins apparemment. Il était prévu précédemment 16 h sur l’intitulé “Prévoyance funéraire et tiers payant“. Rien n’est prévu à ce niveau dans le nouveau décret. Nous pouvons toujours supposer que ces éléments sont inclus dans le chapitre “Produits, services et conseils à la vente“ mais ne pas en faire un point particulier du métier est regrettable. Il est évident que la crémation et la prévoyance funéraire sont les éléments déterminants de l’évolution du secteur funéraire pour les années à venir.  Ne pas faire de la prévoyance funéraire et d’une connaissance élémentaire de l’assurance-vie une composante à part entière de la formation des conseillers funéraires est au mieux une erreur. Mais nous pensons au pire c’est-à-dire entériner déjà l’idée que le funéraire va être de plus en plus financiarisé et phagocyté par la prévoyance funéraire et l’assurance-vie. En conséquence la formation à la prévoyance est exclusivement du ressort des assureurs.

La place de la prévoyance dans la formation funéraire
 
Tous les analystes s’accordent pour considérer que le marché des prestations funéraires va être considérablement modifié par le développement de la crémation et le développement de la prévoyance funéraire. Aujourd’hui déjà 18,3 % des décès en moyenne au niveau national sont couverts par un contrat obsèques. Dans quelques années cette proportion va atteindre les 50 %. Il est donc indispensable de mieux armer les professionnels du funéraire non pas seulement pour vendre les produits standards élaborés par les assureurs, mais pour qu’ils soient capables d’exiger des assureurs des produits qui correspondent aux besoins de leurs clients.

La pratique que nous avons des formations de conseillers funéraires depuis plus de 10 ans nous montre que les professionnels du funéraire sont souvent rebutés par la complexité des règles de l’assurance en général et de l’assurance-vie en particulier.
Pourtant, il est indispensable d’y voir clair si l’on veut valablement conseiller ses clients. Un contrat obsèques n’a de sens pour le souscripteur que s’il lui permet de décider de l’organisation de ses obsèques et d’éviter tous soucis administratifs et financiers à ses ayants droit. C’est donc une fois un devis détaillé et personnalisé établi, un pari que les produits financiers servis par l’assureur, en contrepartie de cotisations versées, vont compenser l’augmentation des prix des prestations funéraires. Alors autant réduire le risque représenté par ce pari en maîtrisant toutes les données du problème lorsque l’on choisit tel ou tel type de contrat d’assurance à proposer à ses clients.

Conclusion

En conséquence nous plaidons pour que la prévoyance funéraire et le financement des obsèques conservent une place importante dans la formation des conseillers funéraires même si c’est au sein du module “Produits, services et conseils de vente”. Vu son importance pour l’avenir de la profession il aurait été souhaitable de leur réserver la place d’un module ou au moins les citer comme sous-module de manière à s'assurer que cet aspect ne sera pas sous-estimé par les formateurs. La formation n’explique pas tout mais cela peut  donner des indications sur des choix plus globaux.
L’enjeu est de taille : voulons-nous conserver une caractéristique importante de l’offre de services en matière funéraire dans notre pays, c’est-à-dire des entreprises de proximité indépendantes éventuellement regroupées en réseaux pour mieux répondre aux attentes de leurs clients, ou favoriser l’émergence de grands groupes centralisés liés aux grandes sociétés financières à l’initiative de la bancassurance ?

Maurice Abitbol,
directeur Obsèques Prévoyance.
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Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations