Les chiffres
Ils ont été publiés en juin 2012 dans Résonance n° 81. Rappelons-les rapidement.
Le nombre de contrats d'assurance obsèques en cours dans les sociétés d'assurances à la fin de l'année 2011 s'élève à près de 3 millions, en progression de 7 % sur un an. Les contrats en capital (non adossés à un contrat de prestations funéraires) représentent 74 % du portefeuille (soit 2,2 millions de contrats), les contrats adossés à un contrat de prestations funéraires (contrats en prestations) représentant un quart du portefeuille.
Les cotisations de l'ensemble des contrats en portefeuille fin 2011 s'élèvent à 1 044 millions d'euros, soit une progression de 4 % par rapport à 2010.
Le nombre de personnes décédées et détentrices d'un contrat d'assurance obsèques ayant fait l'objet d'un règlement dans l'année, en 2011, représente 18,3 % de l'ensemble des personnes décédées en France, soit une part relative qui augmente chaque année.
Leur signification
Nous sommes passés de 8,5 % décès couverts par un contrat obsèques en 2003 à 18,3 % en 2011, soit une progression de 9,8 points en 8 ans. C’est une progression moyenne de 1,22 points par an. Si cette progression se maintient nous allons vers un taux de 50 % des décès couverts par un contrat obsèques en 2040.
Mettons cette prévision en parallèle avec l’évolution passée et future des décès.
Depuis 10 ans nous assistons, à la suite de la perturbation de la canicule de 2003, à une quasi-stabilité du nombre annuel des décès dans notre pays. Nous pouvons déjà dire que les entreprises qui n’ont pas un portefeuille important de contrats obsèques, au moins 18,3 % en 2011, voient obligatoirement leur activité décroître.
Chacun sait que le baby-boum des naissances que la France a connu au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale va se transformer en papy-boum. Nous allons passer de 532 000 décès en 2011 à plus de 700 000 en 2040, ce qui représente une progression de 39 % en 28 ans, soit une progression annuelle moyenne de 1,13 points. Nous pouvons donc en déduire que la progression des décès en France risque d’être inférieure à celle des décès couverts par un contrat obsèques.
Conséquence pour la stratégie des entreprises indépendantes de proximité
Cette analyse nous amène à plusieurs constatations :
- Toute entreprise qui ne veille pas, non seulement à avoir un portefeuille de contrats obsèques suffisant, mais à le faire progresser au moins au même rythme que la progression des décès couverts par un contrat obsèques, ne pourra que voir son activité diminuer, au mieux stagner. En tout cas, elle aura du mal à bénéficier de l’augmentation d’activité attendue dans le secteur.
- Au-delà du nombre de contrats obsèques il faut encore se poser la question de quel type de contrats. Les chiffres de l’étude citée ci-dessus indiquent que les contrats en capital, c’est-à-dire les contrats non adossés à un contrat de prestations funéraires, représentent 74 % des contrats en cours. Ces contrats ne comportent pas d’obligation pour les bénéficiaires de consacrer le capital assuré au financement et à l’organisation des obsèques. 25 % des contrats en cours sont des contrats en prestations qui se divisent en contrats standardisés et contrats personnalisés. Donc l’essentiel des contrats obsèques sont gérés par des institutions financières. Seuls les contrats en prestations personnalisés sont une garantie pour les opérateurs funéraires de se voir confier l’organisation des obsèques.
- Pour préserver leur indépendance, les opérateurs funéraires indépendants doivent veiller à éviter une interférence trop forte des grandes institutions financières. Ils doivent rester maîtres de leurs tarifs et de leur portefeuille de contrats obsèques. Le marché des pompes funèbres est un marché de proximité. Pour sauvegarder leur liberté d’entreprendre, il leur faut aussi agir pour défendre leur vision du métier. Il est essentiel de conserver la dimension locale du marché des prestations funéraires, de garder le caractère de commerce de proximité des entreprises de pompes funèbres et de préserver leur mission de service public auprès de leurs clients. Leur clientèle attend d’eux attention, assistance, respect, et services personnalisés quand elle est frappée par un deuil. Il leur faut donc privilégier à tout prix le contrat obsèques en prestations personnalisées qui implique nécessairement un dialogue du souscripteur avec un professionnel du service funéraire.
- La financiarisation des obsèques reste une menace pour le plus grand nombre des opérateurs. Il faut que les chefs d’entreprises indépendantes de proximité se mobilisent pour expliquer à leurs clients que seul un opérateur funéraire est capable de garantir un service conforme aux choix détaillés du souscripteur avec une garantie financière apportée par un assureur. À chacun son métier !
Les prospectivistes ont l’habitude de dire que l’avenir ne se prévoit pas, il se construit. Alors c’est aux opérateurs funéraires de défendre et préserver leur vision du métier, de construire l’avenir qu’ils souhaitent pour leurs entreprises. Ils doivent aussi pour conforter leur position, demander aux pouvoirs publics de réglementer et de réguler afin que “Liberté” n’aille pas de pair avec “loi du plus fort”.
Ils ont été publiés en juin 2012 dans Résonance n° 81. Rappelons-les rapidement.
Le nombre de contrats d'assurance obsèques en cours dans les sociétés d'assurances à la fin de l'année 2011 s'élève à près de 3 millions, en progression de 7 % sur un an. Les contrats en capital (non adossés à un contrat de prestations funéraires) représentent 74 % du portefeuille (soit 2,2 millions de contrats), les contrats adossés à un contrat de prestations funéraires (contrats en prestations) représentant un quart du portefeuille.
Les cotisations de l'ensemble des contrats en portefeuille fin 2011 s'élèvent à 1 044 millions d'euros, soit une progression de 4 % par rapport à 2010.
Le nombre de personnes décédées et détentrices d'un contrat d'assurance obsèques ayant fait l'objet d'un règlement dans l'année, en 2011, représente 18,3 % de l'ensemble des personnes décédées en France, soit une part relative qui augmente chaque année.
Leur signification
Nous sommes passés de 8,5 % décès couverts par un contrat obsèques en 2003 à 18,3 % en 2011, soit une progression de 9,8 points en 8 ans. C’est une progression moyenne de 1,22 points par an. Si cette progression se maintient nous allons vers un taux de 50 % des décès couverts par un contrat obsèques en 2040.
Mettons cette prévision en parallèle avec l’évolution passée et future des décès.
Depuis 10 ans nous assistons, à la suite de la perturbation de la canicule de 2003, à une quasi-stabilité du nombre annuel des décès dans notre pays. Nous pouvons déjà dire que les entreprises qui n’ont pas un portefeuille important de contrats obsèques, au moins 18,3 % en 2011, voient obligatoirement leur activité décroître.
Chacun sait que le baby-boum des naissances que la France a connu au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale va se transformer en papy-boum. Nous allons passer de 532 000 décès en 2011 à plus de 700 000 en 2040, ce qui représente une progression de 39 % en 28 ans, soit une progression annuelle moyenne de 1,13 points. Nous pouvons donc en déduire que la progression des décès en France risque d’être inférieure à celle des décès couverts par un contrat obsèques.
Conséquence pour la stratégie des entreprises indépendantes de proximité
Cette analyse nous amène à plusieurs constatations :
- Toute entreprise qui ne veille pas, non seulement à avoir un portefeuille de contrats obsèques suffisant, mais à le faire progresser au moins au même rythme que la progression des décès couverts par un contrat obsèques, ne pourra que voir son activité diminuer, au mieux stagner. En tout cas, elle aura du mal à bénéficier de l’augmentation d’activité attendue dans le secteur.
- Au-delà du nombre de contrats obsèques il faut encore se poser la question de quel type de contrats. Les chiffres de l’étude citée ci-dessus indiquent que les contrats en capital, c’est-à-dire les contrats non adossés à un contrat de prestations funéraires, représentent 74 % des contrats en cours. Ces contrats ne comportent pas d’obligation pour les bénéficiaires de consacrer le capital assuré au financement et à l’organisation des obsèques. 25 % des contrats en cours sont des contrats en prestations qui se divisent en contrats standardisés et contrats personnalisés. Donc l’essentiel des contrats obsèques sont gérés par des institutions financières. Seuls les contrats en prestations personnalisés sont une garantie pour les opérateurs funéraires de se voir confier l’organisation des obsèques.
- Pour préserver leur indépendance, les opérateurs funéraires indépendants doivent veiller à éviter une interférence trop forte des grandes institutions financières. Ils doivent rester maîtres de leurs tarifs et de leur portefeuille de contrats obsèques. Le marché des pompes funèbres est un marché de proximité. Pour sauvegarder leur liberté d’entreprendre, il leur faut aussi agir pour défendre leur vision du métier. Il est essentiel de conserver la dimension locale du marché des prestations funéraires, de garder le caractère de commerce de proximité des entreprises de pompes funèbres et de préserver leur mission de service public auprès de leurs clients. Leur clientèle attend d’eux attention, assistance, respect, et services personnalisés quand elle est frappée par un deuil. Il leur faut donc privilégier à tout prix le contrat obsèques en prestations personnalisées qui implique nécessairement un dialogue du souscripteur avec un professionnel du service funéraire.
- La financiarisation des obsèques reste une menace pour le plus grand nombre des opérateurs. Il faut que les chefs d’entreprises indépendantes de proximité se mobilisent pour expliquer à leurs clients que seul un opérateur funéraire est capable de garantir un service conforme aux choix détaillés du souscripteur avec une garantie financière apportée par un assureur. À chacun son métier !
Les prospectivistes ont l’habitude de dire que l’avenir ne se prévoit pas, il se construit. Alors c’est aux opérateurs funéraires de défendre et préserver leur vision du métier, de construire l’avenir qu’ils souhaitent pour leurs entreprises. Ils doivent aussi pour conforter leur position, demander aux pouvoirs publics de réglementer et de réguler afin que “Liberté” n’aille pas de pair avec “loi du plus fort”.
Maurice Abitbol,
directeur Obsèques Prévoyance.
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