A été publié au Journal officiel du 13 septembre 2014 l’arrêté fixant le taux de l’indemnité forfaitaire annuelle d’entretien des sépultures militaires perpétuelles.
Il importe de ne pas confondre la situation juridique d’une concession funéraire appartenant à une famille, dans laquelle a été inhumée une personne dont l’acte de décès porte la mention "Mort pour la France", et celle des sépultures militaires fournies gratuitement par l’État et présentes, le plus souvent, sous la forme de "carrés militaires", dans les cimetières communaux. En effet, ces dernières connaissent un régime spécifique (alors que la seule différence concernant la première avec les autres concessions réside dans le délai de reprise pour état d’abandon qui passe de trente à cinquante ans ; art. R. 2223-22).
Régime spécifique
Pour les sépultures militaires se trouvant dans le cimetière communal, le Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT, art. L. 2223-11) opère un renvoi aux articles L. 498 et suivants du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre.
Ce Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre invite au regroupement (par nationalité dans la mesure du possible) des sépultures perpétuelles des militaires français et alliés "Morts pour la France" dans les cimetières nationaux ou dans les carrés spéciaux des cimetières communaux (C. pens. mil., art. L. 498, art. L. 505 et art. R. 564).
Compensation financière
Les communes ont droit à une compensation financière de la part de l’État pour les frais supportés en raison de la présence de ces sépultures, de l’agrandissement du cimetière que leur présence a imposé et pour leur entretien (C. pens. mil., art. L. 507 à art. L. 509 et A. 222).
Droits des familles
Les familles des personnes inhumées peuvent déposer des fleurs naturelles (le caractère naturel est expressément indiqué, les agents devant les retirer une fois les fleurs fanées) et objets destinés à honorer la mémoire des morts sur les sépultures, mais n’ont aucun droit de construire un monument (C. pens. mil., art. D. 424 et A. 221 bis). Les familles peuvent également demander à ce que soit apposé, sur le monument individuel d’un modèle uniforme figurant sur la sépulture, un emblème confessionnel. Il importe de noter que les corps pouvaient être revendiqués et que, si les défunts se trouvent dans des carrés militaires, c’est indirectement mais nécessairement que la famille en avait décidé ainsi.
Obligation d’entretien
L’obligation d’entretien des sépultures contenues dans le carré militaire du cimetière communal incombe à l’État, qui en demeure le seul responsable – même si cet entretien a été confié par l’État à la commune (CE, 30 nov. 1934, Minart : Rec. CE 1934, p. 1130. – CE, 18 avr. 1956, min. Anciens combattants c/ Balique : AJDA 1956, p. 332).
Damien Dutrieux,
consultant au CRIDON Nord-Est, maître de conférences associé à l’Université de Lille 2.
Annexe : ARRÊTÉ NOR : DEFF1419396A |
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