Rencontre avec Guillaume Fontaine, président de la Fédération Nationale du Funéraire, et Élisabeth Charrier, nouvelle déléguée générale. Explications…
Résonance : Monsieur Fontaine, vous êtes à la tête de la Fédération Nationale du Funéraire (FNF) depuis 2021. Quel bilan pouvez-vous dresser de ces dernières années ?
Guillaume Fontaine : Depuis ma prise de fonction en 2021, nous avons accompli beaucoup de choses. Je suis particulièrement fier de l’augmentation du nombre de nos adhérents, qui a grimpé de plus de 50 % en 2022. C’est un signal fort de confiance de la part des professionnels du secteur, et je tiens à les en remercier.
Nous avons aussi modernisé la Fédération en révisant nos statuts pour permettre la mise en place d’une nouvelle gouvernance, rendant ainsi la FNF plus solide et mieux équipée pour défendre les intérêts du secteur.
R : Le changement de nom de la Fédération a marqué un tournant. Quelles en étaient les principales raisons et en quoi ce nouveau nom incarnait-il l’évolution de la Fédération ?
GF : Le changement de nom était une étape cruciale. Le terme "Confédération" ne reflétait plus la réalité de notre organisation, et pouvait prêter à confusion. Nous voulions une identité claire, moderne. C’est ainsi que la Fédération Nationale du Funéraire (FNF) est née, symbolisant à la fois notre évolution et notre engagement à fédérer l’ensemble du secteur funéraire.
R : Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez dû faire face durant votre présidence ?
GF : Le principal défi a été de rendre la Fédération plus représentative de la diversité du secteur funéraire. Il existe une grande pluralité parmi nos adhérents : des petites structures familiales aux grandes entreprises, et il était important de refléter cela dans notre gouvernance et nos actions. Nous avons également intensifié nos efforts pour influencer les réglementations en cours et à venir, en dialoguant constamment avec les pouvoirs publics.
La mise en place de référents régionaux en 2023 a été une étape clé pour renforcer cette proximité. Ils nous permettent d’être plus proches de nos adhérents et de mieux comprendre les réalités locales.
R : 2024 marque un tournant pour la Fédération avec plusieurs décisions stratégiques. Pouvez-vous nous en dire plus ?
GF : Effectivement. 2024 représente une année de professionnalisation et de recentrage. Nous avons pris la décision de mettre fin aux activités de GIMOSETH, qui gérait des contrats obsèques, et nous avons également arrêté l’Association MPF, le Médiateur des Professions Funéraires. Nous avons focalisé nos efforts sur des initiatives qui apporteront une valeur ajoutée directe à nos adhérents.
R : Ces décisions ont-elles eu un impact sur les adhérents, et comment les avez-vous accompagnés dans cette transition ?
GF : Oui, ces changements ont eu un impact, mais nous avons veillé à ce que cela se fasse en douceur. Par exemple, nous avions noué un partenariat avec ANM Conso, un organisme spécialisé dans la médiation professionnelle, afin de répondre aux obligations légales tout en fournissant un service de qualité. Nous voulions nous assurer que nos adhérents bénéficient d’un accompagnement adapté et restent en conformité avec les réglementations en vigueur.
R : Madame Charrier, vous venez de rejoindre la Fédération en tant que déléguée générale, succédant à Olivier Vérité. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours et sur vos ambitions pour ce nouveau rôle ?
Élisabeth Charrier : Merci de me donner cette opportunité de me présenter à vous dans ce rôle si important pour notre Fédération. Mon parcours professionnel est multiple, en termes de secteurs et de fonctions.
J’ai exercé tout d’abord en entreprise dans des fonctions opérationnelles orientées gestion et marketing dans l’immobilier à la distribution spécialisée, en passant par la publicité et la communication. J’ai travaillé pendant dix ans chez CLM/BBDO, puis dans un incubateur de start-ups, où j’ai soutenu de nombreux projets innovants, dont un en particulier dans les biotechnologies pendant plusieurs années.
J’ai ensuite rejoint les organisations professionnelles, j’ai occupé des postes clés, comme déléguée générale adjointe à la FF3C – Fédération Française des Combustibles, Carburants & Chauffage –, où j’ai piloté des projets de "verdissement" des activités, et secrétaire générale des régions Île-de-France-Centre à la FNTR, où j’ai travaillé sur des enjeux de lobbying et de transition écologique.
Mon dernier poste avant d’intégrer la FNF était à l’Union de la Plasturgie du Bâtiment, en tant que déléguée générale durant 4 ans. Mais il y a un fil rouge et une constante dans ce parcours très varié : travailler collectif, accompagner l’innovation et la transition, porter une vision stratégique et structurer l’opérationnel.
Je succède aujourd’hui à Olivier Vérité, et, grâce à l’excellent travail qu’il a accompli et à la formidable équipe de permanents, j’entends poursuivre et renforcer la dynamique. J’ai bénéficié d’un accueil chaleureux à mon arrivée et notamment, lors de l’Assemblée générale, où j’ai eu l’occasion de rencontrer certains de nos adhérents. Ce moment a renforcé ma conviction que la FNF est une Fédération ambitieuse, imprégnée d’un esprit de convivialité et de solidarité.
R : La diversité du secteur funéraire est un enjeu clé. Comment envisagez-vous de renforcer la représentativité de la Fédération ?
GF : Nous avons déjà commencé en nommant des référents régionaux, ce qui nous permet de capter les attentes locales. L’objectif est que la Fédération reflète la diversité des acteurs, des grandes entreprises aux plus petites structures familiales.
ÉC : Absolument ! Pour moi, il est important que chaque adhérent soit entendu et représenté. Nous allons continuer à renforcer nos relations avec nos adhérents, notamment en poursuivant nos réunions régionales en 2025. Il est essentiel que nous anticipions les évolutions du secteur pour rester une Fédération solide à l’écoute de ses adhérents.
R : Quelles sont les grandes priorités pour l’année 2025 ?
GF : Un des objectifs est que les pouvoirs publics traitent les questions funéraires comme un sujet d’intérêt général prioritaire.
ÉC : Nous avons un double objectif : affirmer le rôle central des opérateurs funéraires dans la société, tout en répondant aux attentes quotidiennes de nos adhérents. Le contact direct avec nos membres est essentiel, car c’est en étant sur le terrain que nous pouvons adapter notre plaidoyer aux besoins réels du secteur.
R : Merci à vous deux pour cet échange enrichissant. Nous vous souhaitons beaucoup de succès dans vos missions respectives pour l’année à venir.
GF et ÉC : Merci à vous.
Résonance n° 207 - Septembre 2024
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