Isabelle Méheust, directrice de Parcours F

Résonance : Pourriez-vous vous présenter et retracer brièvement votre parcours ?

Isabelle Méheust : Je travaille depuis 12 ans dans le domaine de la formation pour adultes. J’ai exercé différentes fonctions : formatrice, création de dispositifs de formation, missions de conseils ou de gestion de projets tels que la création d’universités d’entreprise, la mise en place des nouvelles technologies dans les schémas d’apprentissage de l’adulte. J’ai également accompagné des organismes de formation afin de les repositionner sur leur activité. En antériorité, 17 ans de fonctions managériales au sein de deux grands groupes français auprès d’équipes commerciales.

Je suis passée par deux parcours de formation certifiante lorsque j’ai entamé ma reconversion professionnelle, convaincue de la nécessité de ce passage académique pour endosser et légitimer ces nouvelles compétences. Aujourd’hui, j’associe ces deux pans de ma vie professionnelle à la direction de Parcours F.

R : Quelles compétences clés cherchez-vous à développer chez les stagiaires inscrits chez Parcours F ?

IM : Cela commence par une écoute des chefs d’entreprise et une identification des besoins dans l’évolution des équipes. Au-delà des savoirs classiques inscrits dans les référentiels de formation, nous souhaitons ouvrir à des compétences de savoir-être nécessaires au monde de l’entreprise.

Nous mettons en avant la curiosité : nos formations sont construites de manière que les stagiaires soient également dans la réflexion, à la recherche d’informations, plutôt que dans une modalité descendante d’apprentissage. Nous prônons l’adaptabilité : en s’ouvrant à des outils, aux différents modes opératoires avec des échanges de pratiques. Nous priorisons aussi la capacité à monter en autonomie, capacité fondamentale plébiscitée par les entreprises.

R : Quels sont les critères d’accès aux formations proposées ?

IM : Au-delà des prérequis classiques, nous incitons nos stagiaires à rencontrer un ou des professionnels(elles) du métier visé et ainsi à appréhender une vision juste de la profession envisagée. Lorsque l’on est en phase avec le métier, la formation qui y mène paraît logique et la motivation est moteur. Le besoin de recrutement du secteur est fort et la formation doit amener à une meilleure connaissance de notre monde parfois méconnu.

R : Selon vous, qu’est-ce qui distingue les formations de Parcours F des autres formations dans le domaine du funéraire ?

IM : L’interactivité, l’écoute, le sens pratique. Répondre au besoin par un programme structuré et complet tout en éveillant aussi la curiosité, ce qui renforce finalement la compétence globale du stagiaire. Nous offrons aussi la possibilité du présentiel ou du distanciel afin de répondre à toutes les organisations possibles.

R : Comment Parcours F garantit la qualité des formateurs et la pertinence des formations ?

IM : Parcours F sélectionne évidemment ses formateurs. Dans une première prise de contact, je m’attache à ce que le formateur ait mis en place pour lui-même une démarche d’acculturation au métier. L’expertise métier en lien avec le funéraire doit être évidente. Ils doivent aussi avoir les compétences de formateur. Ce n’est pas l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. Les cinq derniers formateurs ayant intégré notre équipe ont suivi une formation de formateur, soit à titre personnel, soit accompagnés par Parcours F.

Par la suite, ils suivent un parcours d’intégration, avec la remise d’un livret formateur, un accompagnement individualisé avec notre ingénieur pédagogique sur nos outils et nos méthodologies, et une possibilité de passer une journée avec l’un de nos formateurs experts. Nous proposons également des rencontres avec des thématiques spécifiques. Par exemple en janvier, un atelier dédié aux outils d’animation digitaux pensés et créés pour de l’animation de formation.

Le prochain atelier portera sur la psychologie du deuil et les deuils particuliers afin d’accompagner nos formateurs dans l’actualisation de leurs connaissances et de développer leur légitimité sur le sujet. Une communauté de pratique forte se doit d’être mise en place afin de tisser un lien entre l’organisme et les formateurs, et entre les formateurs entre eux.

R : Parlez-nous de la certification Qualiopi, comment renforce-t-elle vos approches ?

IM : Pour rappel, depuis 2018, Qualiopi est une certification attestant d’un processus qualité mis en place par un organisme de formation. Ce processus est balisé par 32 critères examinés par un organisme accrédité par le COFRAC. L’examen de ces critères oblige un organisme de formation à mettre en place une organisation efficiente et pérenne. Notre structure peut se targuer d’avoir un pôle commercial, un pôle administratif, un pôle examen et un pôle pédagogique. Ces quatre axes réunis représentent l’avant, le pendant et l’après d’une formation. Et Qualiopi représente également ces quatre phases.

Notre fil conducteur d’action est d’être dans un processus d’amélioration continue et de lier les principes clés de la formation au formalisme d’un référentiel. Le digital n’est plus nouveau dans la formation et aide à automatiser un certain nombre d’actions. Cette automatisation nous permet de gagner en organisation dans nos processus qualité et de gagner du temps sur nos actions pédagogiques.

R : Quel est votre bilan de cette première année et quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?

IM : Cette première année a été rythmée par l’arrivée de nouveaux visages dans l’équipe, dont un ingénieur pédagogique qui a réalisé le travail obligatoire d’actualisation des formations et la création d’une signature pédagogique propre à Parcours F. Nous allons dans un second temps créer une bibliothèque digitale afin de personnaliser nos formations phares et créer des formations sur mesure à la demande du client. Cette bibliothèque nous permettra également de travailler en “adaptative learning“, en français, proposer à l’apprenant un parcours individualisé.

Nous avons ouvert le volet de l’apprentissage en février dernier avec une première promotion. L’objectif est d’accompagner les chefs d’entreprises dans une réflexion de valorisation des compétences : accompagner un collaborateur de leur équipe, dont ils pressentent un potentiel évolutif, au travers d’un parcours certifiant d’un an les amenant à un niveau V (bac + 2).

Nous développons également notre catalogue à destination des dirigeants et des marbriers, sur le modèle de la formation continue. Le sujet de la marbrerie est sensible puisque c’est un métier sous tension pour lequel il y a de forts besoins de compétences et de valorisation du métier. Nous avons d’ailleurs lancé une première formation pour des opérateurs du Sud-Ouest autour de la prise de côtes. Et le succès fut au rendez-vous. Les compétences doivent s’entretenir tout au long de la vie professionnelle et pour tous les métiers.

R : Comment vous adaptez-vous aux évolutions du secteur funéraire ?

IM : Nous sommes proches de nos clients fidèles et historiques, avec des rencontres régulières par le biais de déplacements dans leur structure, de rencontres régionales auxquelles nous participons, ainsi que d’une veille continue.

Notre équipe participe régulièrement à des événements, ce qui nous permet de rencontrer d’autres structures, d’envisager des évolutions métiers et des collaborations. Sans oublier des événements hors funéraire afin de rester en veille des métiers de la formation. Nos formateurs sont également source d’échanges permanents, car ils sont à la base des professionnels passionnés.

R : Comment mesurez-vous le succès de vos formations ?

IM : Déjà au travers du nombre d’inscriptions qui, significativement, nous donne un premier indicateur encourageant, car nous touchons un large spectre de personnes : nous travaillons avec différents réseaux d’opérateurs et de différentes tailles, ce qui est une marque de confiance, ainsi que sur l’accompagnement de personnes en reconversion. Cette mixité de public est très bien vécue par nos clients en amenant diversité et regards croisés.

Qualiopi nous amène à mettre en place une démarche d’amélioration continue, avec de l’analyse de data, un suivi du vécu de nos stagiaires en aval d’une formation chez Parcours F, une proximité également avec nos formateurs. Nous les sollicitons à l’issue de chaque formation pour identifier d’éventuelles actions à mettre en place.