Le combat pour la liberté des familles dans le choix de leur opérateur funéraire se poursuit avec le Mouvement "Je Choisis Mes Pompes Funèbres". Plusieurs documents, comme les recommandations de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ou encore le courrier de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, viennent réaffirmer cette liberté fondamentale. Comment agir ? Rencontre avec Ophélie Chauffert, porte-parole du Mouvement "JCMPF".
R : Ophélie Chauffert, pouvez-vous nous rappeler l’historique et les objectifs du Mouvement "JCMPF" ?
Ophélie Chauffert : Le Mouvement "Je Choisis Mes Pompes Funèbres" a été créé en 2018 dans le but de dénoncer et d’interdire les partenariats, quels qu’ils soient, entre les banques, assurances, mutuelles, plateaux d’assistance et groupements funéraires.
De plus en plus de personnes souscrivent un contrat auprès de leur banque, assurance ou mutuelle, afin de décharger leurs proches du financement de leurs obsèques. Au moment d’un décès, de nombreuses familles se font diriger par les plateaux d’assistance vers certains groupements funéraires "partenaires", ce qui n’est pas forcément leur choix, ni celui du défunt. Elles ne sont pas au courant de ces pratiques dans la grande majorité des cas et signent parfois sans le savoir des documents contre leur vraie volonté.
Il devient urgent de stopper ce phénomène. En plus de défendre les intérêts des familles en deuil, il est question, non seulement de l’avenir de nos entreprises de pompes funèbres indépendantes – qui pourraient devenir des exécutants ou, pire, qui pourraient être exclues de ce système –, mais aussi de celui de toute une filiaire funéraire.
Bien qu’initié par les indépendants du réseau FUNÉRIS, nous avons vite compris que ce combat concerne toutes les entreprises de pompes funèbres indépendantes, les fournisseurs, et surtout les familles et les souscripteurs de contrats obsèques. Le Mouvement n’est aucunement une initiative commerciale ; bien au contraire, il vise à défendre les intérêts des familles et la liberté d’entreprendre.
Nous avons fait le choix d’une image "forte" pour incarner le Mouvement, afin d’interpeller les familles et toutes les parties prenantes. Les couleurs du Mouvement ont été choisies pour que tout le monde puisse participer à ce combat. C'est l'affaire de tous.
R : Quelles sont les récents documents sur lesquels vous vous appuyez dans vos dernières déclarations ?
OC : Plusieurs documents officiels récents nous confortent dans notre combat.
Dans ses recommandations publiées le 18 février 2021, l’ACPR – qui est le gendarme des banques et assurances – recommande aux organismes financiers "de faire savoir au souscripteur que le choix du prestataire chargé de l’organisation des funérailles reste libre jusqu’au dénouement du contrat, et ce, même dans le cas où ce dernier fait explicitement référence à un opérateur funéraire spécifique".
Monsieur le ministre Bruno Le Maire précise, dans un courrier du 18 juin 2021 destiné à madame la députée Frédérique Meunier, que les partenariats sont "limités à la mise à disposition de coordonnées […]. Le choix du prestataire reste libre même en cas de contrat référençant un opérateur funéraire". Il faut se servir de ces documents pour communiquer ; la communication étant une arme de taille dans ce combat.
R : Vous ne semblez pas totalement satisfaite des réponses apportées.
OC : Ces différents écrits vont dans le sens de ce que nous défendons et rappellent tout simplement... la loi. Il est donc important de les communiquer. Et pourtant, de nombreuses dérives sont toujours à constater. La seule façon, pour les stopper, est d’interdire purement et simplement les partenariats entre organismes financiers et groupements funéraires. Cela doit passer par la loi. Différentes actions – individuelles et collectives – doivent être menées simultanément.
R : Le site internet du Mouvement a entièrement été refait. Pouvez-vous le présenter ?
OC : Le site Internet est une véritable source d’informations et de conseils pratiques. On y retrouve les rubriques :
S’informer : avec les pratiques que nous dénonçons, les textes de loi en vigueur et les pièges à éviter pour les souscripteurs de contrats obsèques et les familles en deuil. Une famille informée ne se laissera pas influencer. Cette page est très utile, et doit être partagée.
Agir :
- en rejoignant le Mouvement : il suffit aux professionnels concernés de compléter le formulaire en ligne. Le nom de leur entreprise apparaîtra alors dans la liste des professionnels qui soutiennent le Mouvement ;
- en communiquant : les outils de communication sont téléchargeables sur le site ;
- en collectant des exemples et témoignages de familles. Ne pas hésiter à encourager les familles en deuil victimes de ces dérives à écrire à l’organisme financier en question, en envoyant une copie à l’ACPR (gendarme des banques et assurances) et aux associations de défense des consommateurs ;
- en signant la pétition en ligne ou en la faisant signer aux familles que vous recevez (format papier à poser sur le bureau téléchargeable sur le site) ;
- en interpellant vos politiques locaux et départementaux.
Actualités : où vous retrouvez les différentes actions menées, échanges politiques, interventions à la radio ou plateaux télé…
R : Le Mouvement est également présent sur les réseaux sociaux, n’est-ce-pas ?
OC : Nous sommes évidemment présents sur Facebook, avec la page "Je Choisis Mes Pompes Funèbres – Le Mouvement" où nous publions régulièrement diverses informations et actions menées. Il est alors facile d’aimer ou de partager cette page, et de diffuser ainsi l’information. Nous allons également mener des actions sur Twitter.
R : Le Mouvement "JCMP" sera-t-il présent au salon FUNÉRAIRE PARIS 2021 ?
OC : Le salon est l’endroit idéal pour se mobiliser, échanger, recueillir les bonnes idées, transmettre les différents outils, dévoiler les plans d’action… Un pôle sera consacré au Mouvement sur le stand FUNÉRIS (G57). Pour l’instant, c’est le réseau indépendant FUNERIS qui abrite gratuitement le Mouvement ; cela permet de lui donner une présence au salon afin qu’il soit accessible à tous et que tous les professionnels puissent s’informer.
Résonance n° 174 - Octobre 2021
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :