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La crise sanitaire qui frappe notre pays impacte l’ensemble de la filière funéraire et cette 2e vague de la Covid-19 conduit à une nouvelle sollicitation des opérateurs funéraires qui, regroupés ou totalement indépendants, doivent s’adapter à cette situation inédite. Pour FUNERIS, l’important est de préserver la dignité des accompagnements funéraires et la qualité des services rendus. Échange avec Benoît Fourquet, président du réseau.
FUNERIS 2015 1

Fourquet Benoit 1Résonance : Comment les opérateurs adhérents au réseau FUNERIS organisent leurs activités pendant cette crise sanitaire ?

Benoît Fourquet : Les adhérents au réseau FUNERIS représentent des entreprises de tailles différentes et sont totalement indépendants dans leur management, leurs achats et leurs offres de services. La crise sanitaire que nous traversons depuis ce début d’année fait prendre conscience à tous qu’ensemble, nous sommes plus forts que seuls sur notre territoire et qu’ensemble, nous construisons des projets et des actions que chacun ne peut mener seul.

En effet, le réseau constate une implication grandissante de ses adhérents comme ceci a encore pu être constaté lors de la dernière Assemblée générale tenue dans les conditions particulières que tout le monde connaît.

Depuis le mois de mars, FUNERIS a informé en temps réel ses adhérents des évolutions réglementaires, a mis à la disposition de chacun les affichages de sécurité préconisés pour le respect des règles sanitaires en agence lors de l’organisation des obsèques, dans les funérariums et lors des cérémonies d’obsèques. Aussi, nous avons partagé un guide de la mise en bière immédiate afin de permettre à chaque entreprise de disposer d’un support pour préserver la santé de l’ensemble des collaborateurs et aussi les rassurer devant cette situation nouvelle et inédite.

R : Vous parlez de la mise en bière immédiate, quelle est votre position sur le sujet et les difficultés que vous avez pu rencontrer ?

BF : Avant de parler de mise en bière immédiate des personnes atteintes ou probablement atteintes par le virus de la Covid-19 au moment de leur décès, j’ai une pensée pour l’ensemble des personnes, et Dieu sait si elles sont nombreuses, qui n’ont pas pu reconnaître leur défunt avant la fermeture définitive du cercueil. En effet, en cas de décès dans un centre hospitalier, il n’est pas possible d’entrevoir son proche défunt alors que certains EHPAD le permettent ; ceci pose un réel problème d’équité.

Les difficultés d’organisation que nous rencontrons le plus fréquemment portent sur les mairies structurées qui ne mettent pas en place de service de permanence pour la délivrance des autorisations de fermeture de cercueil en vue de la pratique des mises en bière immédiates. Ces dernières indiquent à l’opérateur funéraire que régularisation sera faite ultérieurement ; ceci est interdit et doit être dénoncé.

Par ailleurs, FUNERIS a rappelé à l’ensemble de ses adhérents que malgré l’urgence de ces situations et les délais courts imposés, la signature du devis et celle de la commande demeurent obligatoires. C’est grâce à cette précaution que les indépendants du funéraire que nous sommes ne feront pas partie de ceux qui seront taxés d’avoir abusé de la situation… en imposant tel ou tel cercueil par exemple.

Enfin, je tiens à souligner que, sur proposition de notre réseau, un grand nombre d’adhérents ont sollicité leur préfet respectif en s’indignant suite à l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) du 24/03/2020 qui remettait en cause la mise en bière immédiate. Nous nous réjouissons de cette obligation qui a été rappelée dans le décret du 16 octobre dernier. Elle est nécessaire pour préserver la santé de tous et permet de ne pas saturer les funérariums.
 
R : Dans ce contexte sanitaire, votre dernière Assemblée générale a-t-elle statué sur de nouvelles orientations ?

BF : L’Assemblée générale de FUNERIS s’est déroulée le 26 septembre dernier au pied de la basilique Notre-Dame de L’Épine, à quelques kilomètres de Courtisols (51), nouveau siège du réseau. Cette assemblée restreinte a été organisée dans le strict respect des mesures sanitaires au cours d’une seule journée, sans le traditionnel salon des fournisseurs référencés du vendredi soir et sans sa partie ludique, détente et découverte afin de minimiser au maximum les risques encourus.
À la suite de l’approbation des comptes et de l’adoption de nos résolutions, nous avons présenté les projets de FUNERIS pour l’année à venir et les travaux en cours. Sans trahir nos secrets, je peux vous indiquer que nous sommes en cours de finalisation et de mise en place de différents outils supplémentaires au service des adhérents en matière de communication, de cérémonies civiles, de e-commerce, de diffusion de cérémonies en direct et d’autres modules sur les sites Internet de chacun.

R : Comment décide-t-on des travaux à engager dans un réseau d’indépendants ?

BF : Ce qui est indéniable chez FUNERIS, c’est la totale liberté de parole des adhérents et l’entière considération qui leur est faite. Au regard des spécificités de chaque région, les attentes des familles ne sont pas les mêmes à Marseille, à Sens ou à Grandville. Il en est de même pour les entreprises qui ont des attentes différentes de leur réseau et c’est ensemble que nous décidons de prioriser tel ou tel chantier, tel ou tel investissement afin d’apporter à tous des outils profitables à chacun. La richesse est de conjuguer l’effort et le collectif…
Nos ateliers organisés l’après-midi de notre assemblée autour des thèmes des cérémonies civiles, de la communication et du développement du réseau ont généré un certain nombre de propositions d’orientation et dévoilé de nouvelles attentes que FUNERIS considère et s’efforcera de satisfaire.

R : Comment imaginez-vous FUNERIS dans l’échiquier funéraire de demain ?

BF : Ne partageant pas l’approche financière des groupes et franchises ainsi que les partenariats et pratiques qui en résultent… je souhaite, à l’inverse, perpétuer les valeurs historiques et fondamentales du réseau à savoir le respect et la qualité. Le respect, c’est tout d’abord le respect de la loi et la réaffirmation qu’il revient aux familles de choisir leur opérateur funéraire en toute circonstance y compris quand un capital décès a été souscrit. Il est encore fréquent de constater que des plateaux d’assistance orientent les familles vers tel ou tel opérateur ou groupe funéraire sous couvert de partenariats… mais celles-ci en sont-elles toujours informées ? Il est nécessaire que la loi soit réaffirmée au titre de la liberté et ce, dans l’intérêt de stopper l’envol du coût des obsèques en France.

FUNERIS sélectionne et unit ses adhérents autour d’une charte de qualité qui se doit d’être respectée par l’ensemble de notre famille. Je ne transigerai jamais sur cette valeur d’excellence et continuerai à prendre toute décision utile à la préserver. La qualité est un critère important au moment du choix de l’opérateur funéraire. Elle implique le respect, la transparence et la dignité ; c’est un état d’esprit !

La reconnaissance de l’ensemble des familles qui nous témoignent leur confiance me laisse penser que le marché du funéraire a besoin de notre modèle souvent cité en exemple et l’histoire nous dira si la concentration des opérateurs que nous constatons est une fin en soi ou un cycle duquel on dira qu’il a été plus facile de laisser faire que d’agir.

FUNERIS reste dans l’action avec de formidables collaborateurs et d’admirables adhérents qui exercent dans l’ombre notre beau métier au service des familles endeuillées.
 
Résonance n°165 - Novembre 2020

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations