Coorganisateur avec la MAIF et le groupe VYV du colloque "LA MORT SI ON EN PARLAIT ?" qui s’est déroulé les 31 octobre et 1er novembre 2019 à Marseille, l’Union du Pôle Funéraire Public (UPFP) n’entend pas en rester là dans cette relation des plus productives qui l’unit à l’univers mutualiste. Rencontre avec Manuel Sauveplane, président de l’UPFP.
Résonance : Manuel Sauveplane, il semblerait que l’univers mutualiste s’élargisse encore un peu plus autour de l’UPFP… Après MUTAC puis l’ensemble du Groupe VYV, c’est aujourd’hui au tour de la MAIF de tisser des liens avec le "Funéraire public". Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce nouveau partenariat ?
Manuel Sauveplane : Comme vous venez de l’indiquer, le rapprochement entre l’UPFP et le monde mutualiste ne date pas d’hier. Nous avons tout d’abord collaboré avec MUTAC pour la production de contrats de prévoyance. Ensuite, lorsque celle-ci a intégré le groupe VYV, un rapprochement naturel s’est opéré de par nos valeurs communes avec la "Maison des Obsèques", le réseau d’opérateurs funéraires intégré du groupe mutualiste.
Aujourd’hui, suite à une première expérience plutôt prometteuse – je veux bien sûr parler du colloque "LA MORT SI ON EN PARLAIT ?" qui s’est déroulé les 31 octobre et 1er novembre derniers à Marseille, et pour lequel nous étions partenaire des organisateurs, à savoir le groupe VYV et la MAIF… –, il nous paraissait évident que notre collaboration avec cette dernière ne pouvait pas en rester là.
De fait, forts du succès de ce colloque, mais aussi et surtout de la qualité de nos échanges, nous nous sommes entendus avec les représentants de la MAIF pour travailler sur un projet commun. Mais la crise du Covid-19, même si elle nous a laissé du temps pour réfléchir à nos projets respectifs, nous a contraint à penser une version deux plus "digitale".
Du côté du pôle funéraire public, nous souhaitions, au sortir du confinement, organiser nos journées nationales. Il était important pour moi, malgré la gravité de la crise et certains risques, de "continuer à vivre" et le digital ne remplacera jamais le contact humain. Cet évènement, qui revêt une importance capitale dans notre fonctionnement, nous permet de faire le point sur l’avancement des divers chantiers que nous avons en cours…, d’échanger et de mutualiser nos compétences et notre expérience afin d’affiner toujours un peu plus la pertinence de nos actions.
Ensuite, nous souhaitions agrémenter ces journées, comme nous avons commencé à le faire depuis plusieurs années, d’un contenu périphérique pertinent, instructif et enrichissant qui puisse constituer une véritable valeur ajoutée pour nos adhérents, partenaires et autres sponsors.
De son côté, la MAIF, même dématérialisée, pensait que la deuxième édition de "LA MORT SI ON EN PARLAIT ?" devait naître d’un événement particulier qui permettrait de rassembler professionnels, intervenants et autres animateurs ou modérateurs autour d’un débat qui traiterait de la fin de vie, de la mort et du deuil, de façon globale, afin d’aborder, dans le même temps, la plus part des problématiques connexes.
Nos attentes et objectifs ont donc convergé très rapidement, et d’une réflexion commune, est née l’idée de créer d’abord une plateforme digitale qui s’articulerait autour d’un site dédié, abondé par de nombreux mailings que nous allons envoyer.
Sous son aspect présentiel, c’est autour de ce débat que viendront, de la plus belle des façons, s’articuler nos journées nationales, et c’est à cette occasion que se fera son enregistrement.
Dernier point, ayant l’équipe de tournage à disposition, nous entendons la mettre à profit pour la réalisation d’interviews, de portraits et/ou de micro-reportages dédiés à nos partenaires. Là encore, nous pouvons parler de valeur ajoutée pour les entreprises qui nous soutiennent. Au final, le fond rejoint la forme et ce nouveau partenariat entre l’UPFP, le groupe VYV et la MAIF devrait une nouvelle fois être gagnant-gagnant.
R : Vos journées se dérouleront à Paris, pourquoi avoir choisi la capitale ?
MS : Bien que la situation centrale de la capitale y soit pour beaucoup… effectivement, nos seules motivations n’étaient pas là. Il y a tout ce que Paris nous propose, aussi, l’attrait de nos journées réside également dans les lieux qui les accueilleront. Le MAIF Social Club dans un premier temps puis la péniche "FluctuArt" devraient constituer des cadres originaux et prestigieux qui, à n’en pas douter, marqueront les participants, notamment d’un point de vue artistique et culturel.
Ensuite, outre notre souhait de pérenniser le colloque "LA MORT SI ON EN PARLAIT ?", il y avait une réelle volonté de notre part d’organiser un évènement, en présentiel, dans ce contexte si particulier. Alors, bien sûr, il y aura les masques et la distanciation sociale avec tout le respect des règles de sécurité que cela implique, mais nous serons ensemble. Nous avons, en amont, réfléchi à une organisation qui ne fasse courir aucun risque à nos participants… même si le risque zéro n’existe pas.
Cela étant, l’humain, l’échange et le partage restent des valeurs centrales à nos métiers et aux univers funéraire et mutualiste. Enfin, heureux de revoir mes collègues des Services Funéraires de la Ville de Paris (SFVP). Bien sûr, la perte d’un tel marché est un coup dur, mais il faut l’accepter… et aller de l’avant en cherchant de nouveaux objectifs et continuer de faire ce que l’on sait faire.
R : Qu’en sera-t-il du contenu ?
MS : À l’image de nos dernières éditions, au-delà des sujets propres à nos métiers et à notre fonctionnement, nous allons élargir les débats à des thèmes, toujours en relation avec la mort, mais avec une approche très grand public. Ainsi, pour ne citer qu’eux, Christophe Fauré, psychiatre et psychothérapeute, spécialisé dans l’accompagnement des ruptures de vie, viendra nous éclairer sur le parcours du deuil, et Nathalie Paoli, cofondatrice du "Point rose", une association dédiée à l’accompagnement des personnes confrontées à la fin de vie d’un enfant, abordera, de fait, la mort enfantine. Ces intervenants n’évoluent pas dans le secteur funéraire ; pourtant, ils parlent le même langage que nous et, de surcroît, ils ont énormément à nous apporter et à nous apprendre. De même, nous entendons laisser la part belle à nos partenaires, sponsors et fournisseurs, car, sans eux, rien de tout cela ne serait possible.
Nous aurons également, lors du tournage, Boris Cyrulnik en streaming et de nombreux artistes internationaux se succèderont au cours de nos soirées comme le chanteur Tété ou le Street artiste l’Atlas. L’art est essentiel depuis toujours dans l’approche de la vie et de la mort, il est une trace, une mémoire, un échappatoire parfois, tout ce que nous côtoyons au quotidien, en fait. Et puis, il faut arriver à libérer la parole autour de la mort, pour mieux vivre avec, et pour que notre profession soit plus reconnue. Qui mieux que ces personnalités pour cela ?
R : Manuel, pour conclure, quid de l’annonce qui avait été faite à Lorient, lors de vos précédentes journées nationales, au sujet de la création possible d’une nouvelle fédération… le cadre serait idéal pour un tel événement. Où en êtes-vous concernant ce projet ?
MS : Nous avons effectivement affirmé l’an passé notre volonté, non seulement avec les acteurs mutualistes mais aussi, pourquoi pas, avec des fédérations ou associations déjà existantes, de nous rassembler sous une bannière commune. Là encore, le confinement a été propice à l’avancement de ce chantier d’envergure puisque nous en sommes à la rédaction des statuts… tout en conservant une porte grande ouverte à qui veut nous rejoindre.
Aussi, à l’évidence, avec la Maison des Obsèques et le groupe VYV, nous aurons certainement une annonce à faire sur ce sujet et, pourquoi pas…, une création à célébrer. Rendez-vous à Paris fin septembre.
Steve La Richarderie
Résonance n° 163 - Septembre 2020
Résonance n° 163 - Septembre 2020
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