Élu en mai dernier, Aubin de Magnienville s’est tout d’abord fortement investi dans la préparation des 1res Assises du Funéraire, qui se sont tenues, le 3 octobre dernier, au Palais du Luxembourg à Paris. Etant le dirigeant dynamique que l’on sait (ndlr : Productions Hyodall), il nourrit un certain nombre d’ambitions et de projets pour la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF), qu’il entend mener à bien avec l’aide de toute l’équipe qui l’entoure, de même qu’avec le soutien de l’ensemble des adhérents de la CSNAF.
Aubin de Magnienville, président de la CSNAF. |
Résonance : Depuis le mois de mai dernier, comment s’est déroulée votre prise de fonction à la présidence de la CSNAF, où, par ailleurs, vous avez toujours été très présent et actif au sein de son conseil d’administration. Êtes-vous encore plus impliqué, et quelles ont été vos principales actions depuis lors ?
Aubin de Magnienville : Bien entendu, l’événement majeur a été la préparation des 1res Assises du Funéraire. Elles ont nécessité beaucoup de temps et Anne Tourres (ndlr : la permanente de la CSNAF) a été d’une aide vraiment précieuse, et je tiens d’ailleurs à la remercier.
La préparation du salon Funéraire Paris 2017 est également au cœur des travaux à poursuivre. Cette édition apportera son lot de nouveautés qui aura pour but de susciter l’intérêt de nos visiteurs. Je tiens à préciser que la direction de la CSNAF se fait en cohérence avec son conseil d’administration sous l’impulsion de son président.
R : Vous vous êtes beaucoup investi dans ces 1res Assises du Funéraire, quel bilan en tirez-vous ? L’évènement était-il à la hauteur de vos attentes ?
AdM : Les retours que nous avons eus grâce à notre enquête de satisfaction montrent que les prestations des intervenants ont été très appréciées pour leur grande qualité et leur pertinence, et que la richesse des interventions a apporté un éclairage très intéressant sur la profession des pompes funèbres vis-à-vis du deuil. Je pense notamment à l’importance du rôle des pompes funèbres dans l’accompagnement et dans la préparation au travail de deuil des familles. Même si cela pouvait sembler évident, cela a été clairement démontré par l’étude.
R : Et qu’est-ce qui, selon vous, pourrait être amélioré ? Quels points ou quels aspects seraient à développer ?
AdM : Nous allons analyser en détail ces retours et nous débrieferons en conseil d’administration. À partir de là, nous conduirons une réflexion concernant les prochaines éditions.
R : Revenons à la CSNAF, on connaît votre dynamisme et votre esprit novateur. À l’horizon 2017, outre Funéraire Paris 2017, quels sont vos projets pour la Chambre syndicale ?
AdM : Le marché est entré dans une mutation inédite pour notre secteur. Dopé par l’espoir d’expansion du marché dû aux papy-boomers, le secteur tend à se financiariser lourdement. Cela a pour conséquence la montée en puissance de grands groupes financiers. Ces concentrations rendent les industriels fabricants du funéraire que je représente inquiets sur leur avenir par manque de visibilité. Il va falloir que l’on sache s’adapter à ces évolutions.
Nos métiers font l’objet d’un savoir-faire que nous devons préserver pour le bien de tous, et surtout des familles. Je vous engage vivement à aller sur la chaîne YouTube de notre site deces-info.fr pour voir les vidéos qui ont été réalisées sur chacun de nos métiers. Pour l’instant, il y a celles des monuments, des fleurs, de la thanatopraxie et des cercueils, suivront ensuite celles des capitons, des plaques, des registres… Vous vous rendrez ainsi compte du savoir-faire qui se dégage de ces métiers, et vous comprendrez pourquoi on les appelle les "arts funéraires".
Le "fabriquer local" sera poussé en avant également pour montrer ses avantages : qualité de la création, faibles stocks, rapidité de réaction… plus de 73 % des Français sondés sont prêts à payer plus pour acheter français (source : Étude CSNAF-Crédoc 2014 : "Les Français et les obsèques").
R : En termes de communication, la CSNAF s’appuie sur ses sites Internet - "csnaf.fr" (BtoB) et "décès-info.fr" (grand public) -, de même que sur sa page Facebook, sans oublier la presse pro. Y a-t-il, selon vous, encore d’autres solutions pour sensibiliser vos interlocuteurs aux problématiques que rencontrent les fournisseurs de la branche, et, plus généralement, les professionnels funéraires dans leur ensemble ?
AdM : Vous oubliez notre chaîne YouTube que je viens d’évoquer. Nous voulons, bien entendu, nous faire connaître plus. Faire connaître nos métiers. Les sites csnaf.fr et décès-info.fr, quoique de création récente, rencontrent déjà un vif succès en termes de visites. Nos clients doivent comprendre nos métiers afin de vendre nos produits aux familles en transmettant un peu de l’amour que nous avons eu à les réaliser. À cet égard, les vidéos produites sont très instructives, et nous sommes particulièrement impatients que vous les découvriez.
R : L’une des vocations de la CSNAF est le financement d’études visant à aider la profession quant aux axes qu’elle peut ou doit donner à son développement et à sa progression. Avez-vous des souhaits ou des projets quant au thème d’une prochaine étude ?
AdM : Les études d’opinion du Crédoc seront reconduites. C’est vraiment au cœur de ce que recherche la CSNAF : comprendre les évolutions du comportement des familles face au deuil et aux obsèques, et ainsi comprendre comment évolue le marché funéraire. Ce qui est intéressant pour nous, c’est de connaître les évolutions et tendances. Nous continuerons à mener ces études de fond sur le long terme, et les questions ne varient globalement que très peu. C’est en reposant ces questions d’année en année que nous arrivons à comprendre les évolutions. Toutes ces études sont disponibles sur notre site csnaf.fr, chacun peut les consulter et bénéficier de leurs enseignements. À consommer sans modération.
Steve La Richarderie
Résonance n°125 - Novembre 2016
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