Il a recommandé notamment le maintien des précautions relatives aux décès issus de pathologies telles que VIH, hépatites virales B et C, maladie de Creutzfeldt-Jakob, états septiques graves à streptocoques A et virus VIH, en interdisant les soins de conservation sur les défunts atteints par l’une de ces maladies. Ce maintien provoque une vive émotion de la part des associations de lutte contre le VIH. Entre principe de précaution et prosélytisme associatif, que faut-il retenir ?
Entretien avec Corinne Loiodice, présidente de l’Union du Pôle Funéraire Public…
Résonance : Il semble qu’un débat houleux s’ouvre autour de l’avis du Haut conseil de la santé publique. Quel est le sentiment de l’Union du Pôle Funéraire Public (UPFP) face à ce qui prend la forme d’une polémique ?
Corinne Loiodice : Avant toute chose, nous comprenons l’émotion des familles ou des proches éprouvés par la perte d’un être cher, qui plus est après la douloureuse épreuve que constitue une pathologie VIH déclarée dont nous connaissons tous les développements pour celles et ceux qui en sont atteints.
La thanatopraxie, qu’il faut distinguer des soins "esthétiques" aux défunts, consiste en une série d’actes qui s’effectuent toujours avec d’infinies précautions tant pour le respect et la dignité du corps de la personne défunte, que pour préserver le praticien qui opère. Ces pratiques sont encadrées de façon stricte, avec un savoir-faire issu d’une formation spécifique sanctionnée par un diplôme national.
Cette opération comporte des incisions et des manipulations très précises où le risque de piqûres et de coupures est réel, risque potentiel aggravé par la réalité d’une pathologie sévère.
Ainsi, l’avis du Haut conseil de maintenir l’interdiction de soins de thanatopraxie pour diverses pathologies, dont le VIH, nous semble fondé ; en effet, on ne saurait exposer les thanatopracteurs, qui exercent leur pratique dans des conditions souvent pénibles, à un risque non négligeable pour leur propre santé.
Il ne peut y avoir polémique sur ce sujet, compte tenu des risques encourus de transmission accidentelle du ou des virus.
Résonance : Entre principe de précaution et exigences des familles, où se trouve la voix de la raison ?
Corinne Loiodice : La question est la suivante : pouvons-nous accepter que les thanatopracteurs prennent le risque de contracter accidentellement une pathologie infectieuse telle que le VIH, alors que, et il est important de le souligner :
Il s’agit désormais d’actes facultatifs puisque le prolongement de la durée pour transporter un défunt avant mise en bière de 24 h à 48 h n’est plus assujetti à la réalisation de soins de thanatopraxie.
Il existe d’autres moyens de conservation des défunts, soit en chambre mortuaire ou funéraire, soit au domicile avec des appareils de réfrigération.
Les soins de présentation du défunt (toilette mortuaire, soins esthétiques, etc.) ne sont évidemment pas visés par cette disposition, donc tout à fait réalisables.
Il ne s’agit en rien de mesures discriminatoires, mais bien d’une mesure de préservation sanitaire des professionnels intervenants, ce qui est le moins que l’on puisse faire me semble-t-il.
En effet, malgré toutes les précautions prises par les thanatopracteurs, et les règles d’hygiène et de sécurité qu’ils appliquent pour chacune de leurs interventions, ils ne sont pas exempts d’une piqûre ou d’une coupure accidentelle lors d’une opération.
De surcroît, n’oublions pas que les chefs d’entreprise sont tenus de tout mettre en œuvre pour préserver la santé et la sécurité de leur personnel.
La voix de la raison est de toute évidence de penser à celles et à ceux qui interviennent avec compétence, précision, humanité et éthique pour présenter dignement aux familles leur défunt, notamment lorsque celui-ci était atteint d’une de ces pathologies.
Ils effectuent toujours leur mission avec respect et empathie, et nous nous devons de les prémunir dans l’exercice de leur profession.
Résonance : La réglementation évolue significativement depuis quelques années, cette mesure semble cependant plus ou moins comprise ?
Corinne Loiodice : La réaction des diverses associations est en effet surprenante, car la nouvelle réglementation de janvier 2011 assouplit les dispositions applicables jusque-là, lesquelles n’ont jamais à ma connaissance suscité les positions que nous constatons aujourd’hui.
Il semble donc qu’il y ait une incompréhension sur l’avis du Haut conseil de la Santé publique, car nous le soulignons, les soins de thanatopraxie ne sont pas indispensables pour la présentation d’un défunt, ni pour sa conservation.
En revanche, cette mesure est parfaitement comprise et même saluée par l’ensemble des professionnels du funéraire.
S’agissant de l’UPFP, nous considérons que la mission et le devoir des professionnels sont de faire œuvre pédagogique envers les familles, en leur expliquant avec tact et mesure les opérations qu’il est possible ou non, de réaliser en fonction du contexte du décès.
Dans ces conditions, les arguments des associations sont difficilement justifiables au regard du risque évident de transmission accidentelle de ce type de virus aux thanatopracteurs.
Corinne Loiodice : Avant toute chose, nous comprenons l’émotion des familles ou des proches éprouvés par la perte d’un être cher, qui plus est après la douloureuse épreuve que constitue une pathologie VIH déclarée dont nous connaissons tous les développements pour celles et ceux qui en sont atteints.
La thanatopraxie, qu’il faut distinguer des soins "esthétiques" aux défunts, consiste en une série d’actes qui s’effectuent toujours avec d’infinies précautions tant pour le respect et la dignité du corps de la personne défunte, que pour préserver le praticien qui opère. Ces pratiques sont encadrées de façon stricte, avec un savoir-faire issu d’une formation spécifique sanctionnée par un diplôme national.
Cette opération comporte des incisions et des manipulations très précises où le risque de piqûres et de coupures est réel, risque potentiel aggravé par la réalité d’une pathologie sévère.
Ainsi, l’avis du Haut conseil de maintenir l’interdiction de soins de thanatopraxie pour diverses pathologies, dont le VIH, nous semble fondé ; en effet, on ne saurait exposer les thanatopracteurs, qui exercent leur pratique dans des conditions souvent pénibles, à un risque non négligeable pour leur propre santé.
Il ne peut y avoir polémique sur ce sujet, compte tenu des risques encourus de transmission accidentelle du ou des virus.
Résonance : Entre principe de précaution et exigences des familles, où se trouve la voix de la raison ?
Corinne Loiodice : La question est la suivante : pouvons-nous accepter que les thanatopracteurs prennent le risque de contracter accidentellement une pathologie infectieuse telle que le VIH, alors que, et il est important de le souligner :
Il s’agit désormais d’actes facultatifs puisque le prolongement de la durée pour transporter un défunt avant mise en bière de 24 h à 48 h n’est plus assujetti à la réalisation de soins de thanatopraxie.
Il existe d’autres moyens de conservation des défunts, soit en chambre mortuaire ou funéraire, soit au domicile avec des appareils de réfrigération.
Les soins de présentation du défunt (toilette mortuaire, soins esthétiques, etc.) ne sont évidemment pas visés par cette disposition, donc tout à fait réalisables.
Il ne s’agit en rien de mesures discriminatoires, mais bien d’une mesure de préservation sanitaire des professionnels intervenants, ce qui est le moins que l’on puisse faire me semble-t-il.
En effet, malgré toutes les précautions prises par les thanatopracteurs, et les règles d’hygiène et de sécurité qu’ils appliquent pour chacune de leurs interventions, ils ne sont pas exempts d’une piqûre ou d’une coupure accidentelle lors d’une opération.
De surcroît, n’oublions pas que les chefs d’entreprise sont tenus de tout mettre en œuvre pour préserver la santé et la sécurité de leur personnel.
La voix de la raison est de toute évidence de penser à celles et à ceux qui interviennent avec compétence, précision, humanité et éthique pour présenter dignement aux familles leur défunt, notamment lorsque celui-ci était atteint d’une de ces pathologies.
Ils effectuent toujours leur mission avec respect et empathie, et nous nous devons de les prémunir dans l’exercice de leur profession.
Résonance : La réglementation évolue significativement depuis quelques années, cette mesure semble cependant plus ou moins comprise ?
Corinne Loiodice : La réaction des diverses associations est en effet surprenante, car la nouvelle réglementation de janvier 2011 assouplit les dispositions applicables jusque-là, lesquelles n’ont jamais à ma connaissance suscité les positions que nous constatons aujourd’hui.
Il semble donc qu’il y ait une incompréhension sur l’avis du Haut conseil de la Santé publique, car nous le soulignons, les soins de thanatopraxie ne sont pas indispensables pour la présentation d’un défunt, ni pour sa conservation.
En revanche, cette mesure est parfaitement comprise et même saluée par l’ensemble des professionnels du funéraire.
S’agissant de l’UPFP, nous considérons que la mission et le devoir des professionnels sont de faire œuvre pédagogique envers les familles, en leur expliquant avec tact et mesure les opérations qu’il est possible ou non, de réaliser en fonction du contexte du décès.
Dans ces conditions, les arguments des associations sont difficilement justifiables au regard du risque évident de transmission accidentelle de ce type de virus aux thanatopracteurs.
Propos recueillis par Résonance
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