Alain Hoffarth et Roger Schvartsman, coprésidents de la FFPF. |
Alain Hoffarth et Roger Schvartsman, aussi complices que complémentaires, se partagent la présidence de la Fédération Française des Pompes Funèbres, et ont réussi, depuis 2004, à insuffler à cette Fédération l'esprit et les valeurs qui la caractérisent aujourd'hui. Outre un bref bilan des 10 années passées, c'est surtout du présent et de l'avenir qu'il va être question : nouveaux locaux, réouverture de la section DOM TOM, formation et actions en cours, sans oublier bien sûr la préparation du salon Funexpo, sont autant de sujets sur lesquels MM. Hoffarth et Schartsman, coprésidents de la FFPF, ont souhaité s'exprimer.
Résonance : Messieurs, cela fait 10 ans que vous assurez la coprésidence de la Fédération Française de Pompes Funèbres. Depuis 2004, quelle aura été selon vous la caractéristique de votre tandem, et quel bilan dresseriez-vous de cette décennie ?
Roger Schvartsman : Aussi bien Alain Hoffarth qui est actif, que moi qui suis retraité, avons en commun cet attachement très fort à la profession ainsi que le souci de la transmission. C'est ce qui nous a animés, jour après jour, dans notre engagement pour la formation professionnelle, notamment au travers de l'E.NA.ME.F (École NAtionale des MÉtiers du Funéraire), afin que nos métiers soient reconnus, diplômants et valorisants, aussi bien pour les salariés que vis-à-vis des familles. Voilà 10 ans que nous œuvrons en ce sens, Alain et moi, et c'est encore vrai aujourd'hui.
Alain Hoffarth : Nous avons innové en instaurant une présidence bicéphale, ce qui ne me paraissait pas si évident au départ. En effet, l'alliance d'un "ancien" et d'un "moins ancien" ne semblait pas être chose facile, et pourtant, après 10 ans de "vie commune", d'échanges, de coopération et de coordination, nous nous rendons compte que nous avons toujours agi comme un seul homme.
Plus frappant encore, même dans nos interventions individuelles, nos propos respectifs convergent pour exprimer à l'unisson les attentes et les valeurs que nous entendons défendre au quotidien.
Roger et moi dialoguons beaucoup, nous ne comptons plus les heures passées au téléphone ou en réunion, l'un avec l'autre, mais aussi avec l'ensemble des membres du CA et avec nos adhérents afin d'agir de façon cohérente et de défendre au mieux les intérêts de ceux qui nous font confiance.
Si on regarde ce qu'était la FFPF en 2004 et ce qu'elle est aujourd'hui, je pense que nous pouvons être fiers du travail accompli, et quand je dis nous, ce n'est pas seulement de Roger et de moi que je parle…
R : Outre votre souci permanent pour la transmission du savoir et de l'expérience, outre votre affection pour ce secteur professionnel, il transpire dans vos propos une réelle volonté de satisfaire et d'être au plus près des adhérents de la FFPF, n'est-ce pas ?
AH : Depuis 10 ans, nous allons sur le terrain, au-devant de nos adhérents, mais pas que… Nous ne comptons plus les merveilleuses rencontres qu’il nous a été donné de faire, parfois dans des lieux improbables. En fait… le territoire français est très vaste, nous en parlons en connaissance de cause, et, en fonction de la zone géographique, les professionnels funéraires sont parfois très demandeurs, d'informations bien sûr, mais aussi et surtout de contacts francs avec les instances nationales représentatives de leurs métiers.
RS : Effectivement, nous ne concevons pas notre rôle autrement. Peut-être cela pourrait-il être considéré comme notre marque de fabrique, mais ces moments d'échanges avec les professionnels, adhérents ou non, nous y sommes, Alain et moi, très attachés. Cette proximité, ce travail de terrain, nous permettent, non seulement cette transmission d'information qui nous est si chère, mais surtout de rester au plus près des attentes de chacun.
De plus, et ce n'est pas pour nous déplaire, nombre de professionnels indépendants, qui jusque-là n'avaient adhéré à aucune fédération, font le choix de nous rejoindre car ils se retrouvent dans cette démarche humaine et militante. Ce sont d'ailleurs là, parmi d'autres, des valeurs que nous défendons au sein de la FFPF.
R : Vous évoquez les nombreux kilomètres parcourus… À ce propos, lors de Funexpo 2012, avait été évoquée la possible réouverture de la section "Antilles-Outremer" de la FFPF. C'est aujourd'hui chose faite, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
RS : En effet, lors de Funexpo 2012, une délégation antillaise avait fait le déplacement pour venir nous rencontrer à l'occasion du salon. À l'époque, après de nombreux échanges, nous nous étions laissé deux ans pour remettre en place une section FFPF dédiée aux territoires ultramarins.
Depuis novembre 2013, c'est chose faite… Une section "Antilles-Outremer" a vu le jour. Et pourquoi "Antilles-Outremer me direz-vous ? Parce que la demande est telle qu'elle ne concerne pas seulement les Antilles et que d’autres territoires ultramarins devraient prochainement intégrer cette section. Disposant de son propre conseil d'administration placé sous la présidence de Fabrice Biras, celle-ci s'est d'ores et déjà attelée à la tâche en organisant, les 2 et 4 décembre 2013 des réunions qui avaient pour but de présenter la FFPF ainsi que certains de nos partenaires, à savoir : Funéris, Lomaco ou encore Fape Obsèques, aux professionnels locaux de même qu'aux personnes désireuses d'embrasser une carrière dans la branche.
AH : Comme l'a laissé entendre Roger, depuis Funexpo 2012, nous avons eu beaucoup d'échanges avec l'équipe de Fabrice et nous avons pris du temps afin de répondre au mieux aux attentes des professionnels ultramarins car leurs besoins sont nombreux, aussi bien en termes de formation que de réglementation ou de représentation. On n'imagine pas vraiment l'isolement dans lequel se trouvent les professionnels funéraires antillais, ils se sentent délaissés. Roger, Chantal Golliet, Jean-Claude Simon et moi-même étions présents aux réunions de décembre dernier. Nous avons tous été frappés par l'affluence de personnes et leur soif d'informations. L'attente est réelle, c'est d'ailleurs pour répondre à cette forte demande que Fabrice s'est entouré d'un vice-président Martinique et d'une vice-présidente Guadeloupe. Enfin, je peux d'ores et déjà vous annoncer une présence massive de leur part au prochain salon Funexpo 2014.
R : Justement, à propos de Funexpo 2014… 10 ans de coprésidence, ça se fête ! Auriez-vous quelques indiscrétions à l'intention de nos lecteurs ?
RS : Sans trop en dire, nous voulons effectivement que cette édition 2014 soit festive. Pour ce qui est des animations, rien n'est encore validé, hormis notre soirée de gala, programmée pour le vendredi 21 novembre.
AH : Comme vous le savez certainement, Roger et moi restons toujours très discrets quant aux surprises que nous réservons aux visiteurs de Funexpo. Cela étant, nous avons le souhait cette année, et nous y travaillons, d'amener les divers professionnels du secteur funéraire à voir les choses différemment, sous d'autres angles… Pour en savoir plus, rendez-vous à Lyon les 20, 21 et 22 novembre prochains ! Salon qui, rappelons-le, est le seul à proposer la gratuité de l'entrée.
R : La FFPF a inauguré ses nouveaux locaux le 14 décembre dernier en présence de nombreuses personnes et notamment de Fabrice Biras qui, pour l'occasion, avait coupé le ruban. Nous voilà deux mois plus tard, vous, toute l'équipe de la FFPF ainsi que les nombreux stagiaires de l'E.NA.ME.F, avez pu à loisir éprouver leur fonctionnalité. Quels sont les retours ?
RS et AH : Tout d'abord, nous tenons à adresser nos vifs remerciements à tous ceux qui ont répondu présent à notre invitation pour ce grand moment dans la vie de notre fédération. C'est à cette occasion que beaucoup nous ont confié leur enthousiasme quant à ces nouveaux locaux. Accueillants, lumineux, fonctionnels… Voilà les appréciations qui ont été les plus fréquentes et auxquelles nous adhérons volontiers.
Ensuite, depuis que les cours de l'E.NA.ME.F y sont dispensés, là encore les avis sont très positifs. Que ce soit nos formateurs, nos intervenants professionnels ou nos stagiaires, tous ne tarissent pas d'éloges sur le cadre - propice à l'enseignement -, l'espace, la convivialité et même, chose très rare à Paris intra-muros, le jardin qui se trouve à l'arrière. Cela peut sembler anecdotique, et pourtant, stagiaires et permanents apprécient beaucoup ce petit coin de nature.
Enfin, souhaitant être bien dans nos locaux et dans notre quartier, toujours fidèles à nos valeurs et afin d'aider les élèves et futurs élèves de l'E.NA.ME.F, nous sommes allés à la rencontre des restaurateurs et autres hébergeurs de notre quartier, afin de négocier, pour tous ceux qui souhaitent suivre une formation à l'E.NA.ME.F, des tarifs préférentiels en adéquation avec leurs attentes et leurs budgets. Au risque de nous répéter, tout comme les intervenants professionnels que nous sollicitons dans le cadre de nos formations, c'est là une valeur ajoutée pour les prestations que nous proposons au sein de l'E.NA.ME.F…
Cela aussi fait partie de notre conception des services que nous avons à rendre à nos adhérents et à nos stagiaires.
R : Pour conclure, y a-t-il une précision que vous souhaitiez apporter ?
RS : Nous avons beaucoup parlé de notre militantisme, de notre présence sur le terrain et de la proximité que nous avons voulue avec nos adhérents, et, plus largement, avec tous les professionnels indépendants, parce que ce sont là des valeurs qui nous tiennent particulièrement à cœur, mais nous sommes tout autant impliqués et actifs dans notre devoir de représentation au niveau national…
AH : À la FFPF, nous sommes des besogneux plutôt discrets et Roger a parfaitement raison de faire cette petite piqûre de rappel. Certes nous aimons le contact et la proximité avec les professionnels, mais nous n'en oublions pas pour autant que, si ces derniers rejoignent la FFPF, c'est avant tout pour être représentés et entendus au plus haut niveau.
RS et AH : C'est ainsi que depuis dix ans, jour après jour, avec l'aide et le soutien de notre conseil d'administration, de Florence notre déléguée générale, de Sandra notre permanente ainsi que de toute l'équipe de la FFPF, grâce à ces relations étroites que nous avons su instaurer avec ceux qui font notre métier, nous sommes en mesure de défendre au mieux les intérêts des professionnels du funéraire qui nous font confiance et par là même des familles…
C'est là, notre plus grande fierté !
Propos recueillis par
Steve La Richarderie
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