La Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF) est à l’écoute des professionnels et les accueille avec plaisir dans ses rangs. Nous continuons nos entretiens avec des adhérents venus de tous horizons, qui nous parlent de leur parcours, de leur vision du métier et du lien qu’ils ont tissé avec la FFPF. Toutes les professions du funéraire trouvent auprès de la Fédération un accompagnement quotidien dans tous leurs questionnements juridiques, et bien plus encore… Témoignage de Lucas Michel, des Pompes Funèbres Michel à Illkirch-Graffenstaden.
Résonance : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Lucas Michel : Je m’appelle Lucas Michel, j’ai 37 ans, je suis la 4e génération d’une entreprise de pompes funèbres située à Illkirch-Graffenstaden (67), une ville accolée à Strasbourg. Nous avons également une agence à Ostwald, une ville voisine.
R : Quel a été votre parcours professionnel, et pourquoi ce choix du funéraire ?
LM : J’étais conducteur offset dans une petite imprimerie durant 7 ans, et, travaillant en équipe et étant disponible les après-midi une semaine sur deux, j’ai découvert ce métier en étant porteur lors des cérémonies, et je faisais également les transferts avant mise en bière les soirs et les week-ends avec mon père. C’est en voyant le contact que mon père avait avec les différentes familles que j’ai très vite compris que ce domaine m’intéressait et que je souhaitais moi aussi pouvoir accompagner les familles.
R : Quelle est votre vision du métier ?
LM : Pour moi, ce n’est pas un métier, mais une vocation, on ne doit jamais oublier que nous sommes là pour accompagner et conseiller des familles en deuil, qu’elles nous font confiance en choisissant nos établissements et c’est important de ne jamais rompre cette confiance.
R : Quand et comment avez-vous intégré la profession ?
LM : J’ai intégré la profession quotidiennement depuis maintenant 11 ans déjà grâce à mon père qui a pu m’offrir cette reconversion.
R : Ce que vous, vous avez apporté à ce métier ?
LM : Mon arrière-grand-père était menuisier et, quand il y avait un décès, les familles du défunt venaient le voir pour qu’il fabrique un cercueil. Comme il n’y avait pas de pompes funèbres dans la commune à l’époque, dans le but de rendre service aux familles, avec des voisins, il a commencé à transporter les défunts aux cérémonies puis à faire les inhumations au cimetière. Ensuite, il a arrêté son activité de menuisier pour se consacrer uniquement au funéraire.
Dans cet esprit de continuité, je suis très fier d’œuvrer au service des familles endeuillées et de les accompagner à chaque étape des obsèques tout en restant toujours le plus discret possible, mais réactif. Tous les jours, je remercie mon arrière-grand-père, Albert, que je n’ai malheureusement pas connu et qui m’a permis d’être épanoui professionnellement et grâce à qui je n’ai pas l’impression de travailler un seul jour.
R : Comment avez-vous recruté votre équipe, et quel est le rôle de chacun ?
LM : Nos équipes sont composées de 10 porteurs, intermittents pour certains, pour nous accompagner pour les transferts et les convois. Nous avons un agent funéraire, Jean-Paul, depuis 26 ans à plein temps qui est également chauffeur lors des convois, s’occupe des toilettes et habillages, des différents transferts, d’aller récupérer les documents en mairie ainsi que tout le travail dans l’ombre que les familles ne voient pas, comme la préparation des cercueils, graver les plaques d’identité, la préparation et l’entretien des véhicules.
Nous avons également 2 conseillères funéraires, Nadine, avec nous depuis 18 ans, et Sandrine, depuis 5 ans, qui accompagnent chaque famille qu’elles reçoivent, de la préparation des obsèques en agence jusqu’à la mise en terre du défunt. Elles sont présentes à chaque étape des obsèques avec les familles et ont la responsabilité de gérer toutes les tâches administratives pour le bon déroulement des obsèques.
Puis il y a mon père, Christophe, le gérant, qui s’occupe de toute la partie gestion comptable, du stock et de toutes les tâches d’un chef d’entreprise, et qui accompagne également encore des familles. Et moi, Lucas, cogérant, qui m’occupe de la partie communication, de la gestion du planning et des équipes, mais je préfère avant tout être au contact des familles pour également les accompagner et j’apprécie énormément faire des cérémonies civiles. Sans oublier ma maman, Paty, qui s'occupe de la gestion et suivi des différents contrats d’assurances, mutuelle, forfait téléphonique, gaz, électricité ect. et qui s’occupe également de toutes les commandes vestimentaires pour toute notre belle équipe.
C’est moi qui m’occupe du recrutement, je n’apporte pas d’importance à l’expérience professionnelle et, avant de chercher une personne avec un bagage intéressant, je cherche avant tout un état d’esprit à avoir. Il est important que les membres de notre équipe aient une empathie naturelle, des valeurs de respect, une humanité, ainsi que de la sensibilité. Nous devons être à l’écoute de nos familles et les accompagner selon les volontés du défunt et de la famille, et nous plier en 4 pour que les obsèques se déroulent comme cela a été choisi.
R : Quels sont vos équipements et installations ?
LM : Nous avons un bureau à côté de la maison familiale ainsi que notre atelier avec le stock et tout le nécessaire à notre bonne organisation. Et également le garage avec 2 corbillards et un véhicule frigorifique. Depuis maintenant 5 ans, nous avons ouvert deux agences funéraires, au centre de notre commune, et une dans la commune voisine, avec un espace plus important pour recevoir nos familles lors d’organisation des obsèques ou de la mise en place de contrats obsèques et également présenter des articles funéraires tels que fleurs artificielles, plaques souvenirs, urnes, bijoux avec empreinte du défunt, livre hommage… et nous utilisons la chambre funéraire de notre commune installée dans le cimetière.
R : Quelle est la place de la FFPF dans votre activité ?
LM : C’est notre "Google à nous", quand on ne sait pas ou qu’on a un doute, la FFPF est toujours là pour répondre à nos questions, nous rassurer, voire nous conseiller, le tout toujours avec le sourire qu’on ressent à travers le téléphone. C’est une sécurité incroyable dont je ne me passerais pas.
R : Pour conclure, quelque chose à ajouter ?
LM : Je tenais vraiment à remercier mon arrière-grand-père, le fondateur de notre entreprise, mon grand-père, Pierre, dont j’ai pu observer tout le respect qu’il avait envers les différentes familles lorsque je le croisais à l’extérieur du bureau, qu’il raccompagnait les familles au portail de la cour, et surtout mon père, pour m’avoir montré l’exigence qu’il fallait avoir pour accompagner les familles, pour m’avoir tout appris du domaine, je voulais également remercier ma mère de toujours faire en sorte de nous offrir les meilleures conditions pour que mon père et moi-même soyons toujours disponibles pour les familles et ne pas nous rajouter du stress dans notre organisation, et surtout ma compagne d’être présente et compréhensive quand je suis appelé à tout moment.
Résonance n° 203 - Mai 2024
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