Pompes Funèbres Woiry : au cœur des Ardennes, une vocation récompensée

Dominique Woiry débute sa carrière en qualité de fossoyeur indépendant. Maçon de formation, l’univers funéraire l’a toujours attiré. Le hasard faisant bien les choses et donnant un coup de pouce au destin, il réalise des creusements dans sa commune, mais également pour le compte d’autres opérateurs aux environs de Charleville-Mézières. De fil en aiguille, son activité prend de l’essor, plus de 300 creusements par an, mais également des ouvertures, des consolidations de caveaux.

Le passage du fossoyage aux opérations funéraires est presque le fait du hasard. Le menuisier du village faisait office de pompes funèbres et réalisait lui-même un certain nombre de cercueils pour les besoins alentour. "J’avoue que je n’y connaissais rien, mais il m’a rassuré et bien accompagné dans mon installation. C’était en 1992, une époque charnière pour le funéraire. Lors de ma reprise, l’entreprise traitait une trentaine de décès par an, nous sommes passés immédiatement à 50, et l’année suivante, nous étions déjà à 80, et nous sommes aujourd’hui à plus de 110, et 300 opérations funéraires.

Ce qui a fait la différence, c’est que les cérémonies d’obsèques fonctionnaient auparavant avec des porteurs du village, et le corps était transporté dans un fourgon. C’était l’usage à la campagne et une autre époque. J’ai immédiatement mis en place des porteurs habillés pour la circonstance, et, à la place du fourgon, un corbillard a pris le relais. Le milieu rural n’avait pas l’habitude de tout ça, mais il faut reconnaître que ça a bien pris, comme quoi, il y avait une véritable attente", souligne Dominique Woiry, et d’ajouter : "Deux années plus tard est venue se greffer la marbrerie, et là, tout a changé."

"Du temps où je faisais du fossoyage, personne ne voulait faire cette activité, j’ai donc été sous-traitant pour bon nombre d’entreprises avec un certain succès. Un jour, dans mon village, j’ai été interrogé pour mettre en place un monument sur une sépulture. Un autre opérateur de Charleville en a pris ombrage et a cessé ses commandes… ça a fait tache d’huile. Croyant me fermer la porte, en réalité, ils m’en ont ouvert une bien plus grande.

Je n’avais plus le choix, je suis devenu opérateur funéraire à 100 % du service funéraire possible à rendre. Organisation d’obsèques, transport de corps, cérémonies, creusements pleine terre ou pose de caveaux, marbrerie, prévoyance funéraire, transport de corps avant et après mise en bière, tout est réalisé en interne, la seule chose que je sous-traite est la thanatopraxie. En analysant attentivement les cérémonies pratiquées dans la région, j’ai été amené à acquérir une limousine Mercedes, que je mets en place pour les cérémonies d’obsèques. Ce véhicule est très apprécié et je constate avec sourire que mon innovation a été copiée par d’autres confrères, comme quoi…

Une entreprise indépendante comme la mienne se doit d’être autonome dans ses ressources matérielles et humaines. Nous disposons d’un parc de véhicules de cérémonie – corbillards et limousines –, d’un véhicule PL grue pour les opérations de marbrerie ou de levage, de 2 camions grues 3T5 et, pour les ressources humaines, nous sommes une belle équipe très pro de quatre ETP (équivalent temps plein) et deux partiels, qui fonctionne bien. En 30 années, nous avons consolidé une position dans un territoire rural mais dynamique, et apporté aux familles un service de qualité ainsi que des coûts justes de funérailles."

Lorsqu’on parle de milieu rural, on a toujours l’impression qu’on se trouve au milieu de nulle part. C’est une fausse idée. Il y a certes des petites communes, mais elles sont nombreuses, et toutes de proximité. Les besoins sont les mêmes pour tous, surtout en matière funéraire. "Le bouche-à-oreille fonctionne bien dans nos campagnes et, lorsqu’on fait bien son travail, avec sérieux et de façon loyale, la demande est nombreuse et pérenne.

C’est pourquoi, après avoir débuté de façon la plus modeste possible, j’ai construit moi-même mon complexe funéraire sur la commune de Tremblois-lès-Rocroi, avec les locaux commerciaux et d’accueil des familles, la partie technique et le stock, la pièce d’exposition des fournitures funéraires mais également, par une entrée séparée, une chambre funéraire de trois salons plus un salon de reconnaissance des corps. Je dispose également d’une cellule réfrigérée de trois cases positives", précise Dominique Woiry.

"Je suis adhérent depuis l’origine du Groupement des Opérateurs Funéraires Indépendants (GOFI). J’ai été séduit par l’approche du Groupement et les contacts que j’ai pu avoir à l’époque avec Denis Lourdelet et Valérie Touchard. Il y a un réel besoin pour les entreprises indépendantes d’être représentatives auprès des pouvoirs publics, mais également des banques-assurances pour ce qui est de la gestion de la prévoyance funéraire et notamment le respect du choix par les familles de confier leurs obsèques à tel ou tel opérateur funéraire.

Il y a de gros efforts de communication à faire pour l’information loyale du grand public qui, il faut bien le reconnaître, est très souvent vulnérable lorsqu’un décès survient dans son environnement et ignore la réglementation en la matière concernant le libre choix et le respect de celui-ci. Le GOFI, c’est aussi et surtout la réunion d’opérateurs indépendants et l’occasion d’échanger librement sur les grands sujets qui nous rassemblent, mais aussi sur ceux qui pourraient nous éloigner. La vie des entreprises n’est pas simple comme on pourrait le penser. On ne peut pas planter un arbre dans le jardin et ramasser des pommes l’année suivante. Il faut de la patience, de la volonté et beaucoup d’efforts. Le GOFI, c’est un peu tout ça", conclut Dominique Woiry.