ENAMEF : les nouveaux candidats aux diplômes

Beaucoup d’entre eux affirment spontanément avoir choisi ce métier parce que confrontés à un deuil, et précisent "je veux pouvoir donner un sens à mon activité et accompagner les autres, comme je l’ai été moi-même", indique Nathalie, qui vient de la grande distribution et ajoute "en avoir fait le tour".

Le diplôme a aussi donné du sens et une réalité à ces métiers, qui sont désormais "choisis" par celles ou ceux qui vont les pratiquer au quotidien : "c’est une formation courte et assez accessible et cela correspond à mes envies : être avec du public, organiser, faire preuve de bienveillance…". Mais ils sont prêts à en respecter les conditions, formation mixte, à distance et sur place, remise en question de certains acquis et idées reçues sur le métier, envers du décor entre leur situation personnelle et leur futur métier.

Si la majorité d’entre eux sont franciliens, plus de 25 % viennent de province, et même des départements d’outre-mer. C’est pour certains un gros effort de venir en région parisienne, de se loger pendant toute une semaine. Un effort qu’il faut saluer pour leur implication.

- Aurore était journaliste avant de rejoindre le secteur funéraire où elle s’épanouit avec les familles qu’elle accompagne ;

- Marine veut absolument apporter sa touche en conjuguant son expérience de comédienne diplômée du cours Florent et les cérémonies personnalisées qu’elle réalise ;

- ou encore Céline, qui après des années dans l’Éducation nationale décide finalement de rejoindre l’entreprise familiale, alors qu’elle s’était juré pendant longtemps de ne pas travailler en famille ni d'intégrer le secteur funéraire !

- Professeur, c’est aussi le métier de Maryline, qui a profité des vacances scolaires pour effectuer son stage pratique, car elle avait épuisé tous ses congés et disponibilités dans "la grande maison" qu’est l’Éducation nationale. "J’ai apprécié que l’école ait une bibliothèque, c’est un vrai plus en matière de connaissances, des cultes, du deuil ou encore de la législation".

L’époque où intégrer le secteur était d’abord lié à l’acte de vente et à l’aspect commercial du métier semble révolue dans la mentalité des nouveaux arrivants. Comme celle où l’on tombait dedans par hasard.

Il ne s’agit pas seulement de dispenser de la formation mais pour la plupart des élèves, de retrouver un emploi, et pour le coup, un emploi véritablement choisi. Quitte à y perdre financièrement, pour "être bien dans sa peau et se sentir utile" déclare Paul, ancien agent immobilier.

Et Les entreprises ne s’y trompent pas : elles sollicitent de plus en plus l’école pour recruter les stagiaires qu’elles ont accueillis pendant le stage pratique d’un mois nécessaire à l’obtention du diplôme, sur le salaire à envisager notamment. Car les grilles de salaires de la branche ne sont pas toujours en adéquation avec les CV des candidats à l’embauche.

Des questions d’autant plus pertinentes que certains nouveaux diplômés sont susceptibles de mettre leurs compétences liées à leur expérience passée au service de l’entreprise : révision de la documention générale, refonte du site Internet, rédaction de courriers aux familles ou aux instances locales…

"Ces échanges entre les recruteurs et l’école sont précieux, ils permettent de rassurer les entreprises non seulement sur le niveau des candidats mais également, dans la mesure où nous dispensons la formation pour partie en présentiel, d’avoir une idée de leur aptitude à respecter des consignes, sur la tenue, la ponctualité ou encore la posture. C’est vraiment gratifiant de se dire qu’un élève est embauché et va pouvoir commencer sa nouvelle vie professionnelle", conclut Florence Fresse, directrice de l’ENAMEF.