LifeArt/Ecocerc par Alterco : homologation totale de la gamme !

Résonance : Pascal Défossé, il semblerait qu’il y ait un certain flou autour du cercueil dit "en carton", qu’en est-il exactement ?

Pascal Défossé : Il convient d’être très clair sur le sujet, il existe une réglementation très précise en droit français sur la commercialisation des cercueils. Ceux-ci doivent obéir à un certain nombre de contraintes imposées par le législateur, et c’est une excellente chose. La protection des consommateurs et donc des familles n’est pas négociable de mon point de vue. Pour mémoire, les cercueils alternatifs, réalisés en fibres de cellulose, autrement dénommés "cercueils en carton", sont autorisés depuis 1995.

Comme tout nouveau produit arrivant sur un marché, il y a eu débat, et surtout des critiques. Fort heureusement, un décret en date du 8 novembre 2018 est venu éclaircir ce qui devenait une polémique lassante avec le traditionnel discours : "Ça ne marchera jamais". De plus, en décembre 2021, donc tout récemment, changement de paradigme : un arrêté ministériel institue le carton recyclable en matière première. L’économie circulaire et la protection de l’environnement sont devenues au passage une préoccupation majeure, des élus, mais aussi une véritable prise de conscience irréversible de l’ensemble de nos concitoyens.

RES : Donc l’horizon s’éclaircit, et malgré tout, il existe encore certains produits sur le marché qui n’obéissent pas à l’obligation d’homologation telle qu’exigée par le législateur ?

PD : Dans tout texte de loi, il existe deux façons de l’entendre. Il y a ceux qui vont appliquer à la lettre les dispositions législatives et réglementaires, nous sommes de ceux-là, et puis il y a ceux qui sont tentés de contourner l’obstacle. Il n’y a qu’une seule façon d’être conforme à un texte de loi. C’est d’être dans les clous imposés par le législateur. Un point c’est tout. C’est ce que nous faisons, et à cela, de bonnes raisons.

La première est de regarder vers l’avenir d’un texte qui dans le temps évoluera, c’est une évidence. Il faut donc se mettre en perspective d’une telle évolution en proposant dès à présent des produits qui s’inscrivent sans conteste dans l’esprit et la lettre du législateur. Seconde raison, le respect de l’environnement, il y a encore quelques années considéré comme un débat idéologique, aujourd’hui, une prise en compte généralisée de notre société. Alterco, loin des appartenances idéologiques, se place sur le plan du bon sens.

Nous devons obéir à une nécessité d’économie circulaire basée sur le recyclage des matières premières afin de préserver notre capital naturel qui s’érode de jour en jour. Les exemples sont tragiques et trop nombreux. Citons notamment pour mémoire le cas bien connu de la surexploitation de nos ressources sylvestres au profit de pays comme la Chine, qui, elle, met en œuvre une politique très stricte d’exploitation a minima de ses ressources.

La liste est longue, et tout ceci appelle une réaction des pouvoirs publics tant en France qu’en Europe. Le cercueil en fibres de cellulose avait donc toute sa place, à condition d’être homologué par le droit français. Les produits LifeArt accompagnés des cercueils EcoCerc de retour sur le marché et qui seront désormais fabriqués en France à partir de 2023 sont donc tous homologués, et ce sont les seuls à l’être à ce jour, et ce, sans discussion possible.

RES : Y a-t-il toujours des freins dans certains crématoriums ?

PD : Pour lever les doutes, nous avons fait réaliser une batterie de tests par le laboratoire d’essais FCBA, seul laboratoire accrédité COFRAC pour délivrer la norme AFNOR et dont le sérieux et l’intégrité ne sauraient être mis en doute. Les produits distribués par Alterco sous les marques LifeArt et Ecocerc ont tous obtenu la norme NF D80-001-1. De grandes enseignes du funéraire ainsi que des métropoles hexagonales gestionnaires d’équipements de crémation ne s’y trompent pas, et pratiquent également des essais in situ.

RES : Quels sont les enjeux socio-économiques pour le cercueil proposés par Alterco, mais également pour les opérateurs funéraires ?

PD : Ils sont importants, et surtout déterminants pour l’avenir. Le risque vient des effets de mode – made in USA –, une tendance désastreuse que je qualifierai de "syndrome de la boîte à archives". Vous visualisez bien ce que je veux dire. Aujourd’hui, rejeter le cercueil en carton en France, c’est oublier que le pays a la chance de disposer, lorsqu’elle est respectée, d’une réglementation exigeante, et surtout d’une norme qui permet d’orienter l’offre de cercueils en carton vers des produits crédibles qui, certes, ne sont pas vendus à un prix dérisoire (quoique attractif), parce que leur fabrication nécessite un soin particulier afin d’en faire de véritables cercueils.

C’est notamment le cas du cercueil LifeArt, qui peut être proposé à un prix acceptable aux familles et qui, de surcroît, ne met pas en péril la politique tarifaire appliquée sur une gamme de cercueils traditionnels en bois, bien au contraire... Il faut être honnête et admettre que le matériau proposé en entrée de gamme n’affecte nullement l’image et la réputation des pompes funèbres et ne vient pas phagocyter les cercueils à plus forte valeur ajoutée.

Restons objectifs autant que faire se peut. Le cercueil LifeArt distribué par Alterco se positionne comme une réponse dimensionnée face à trois facteurs qu’il faut définitivement intégrer, à savoir qu’il répond aux demandes des familles soucieuses de préservation de l’environnement et d’écogestion des ressources. Il se positionne également comme une réponse adaptée qui permet d’éviter une déstabilisation des ventes de cercueils en général, et donc d’impacter négativement les marges des opérateurs funéraires.

D’ailleurs Personifia, l’acteur incontournable du cercueil à la demande ne s’est pas trompé. De plus en plus, lorsque Serge Clapier exerce son art de la personnalisation, il fait le choix du modèle de cercueil LifeArt en finition kraft "Earthcare" qu’il décore à sa guise, ce qui procure un succès commercial grandissant aux pompes qui lui font confiance. Quel meilleur ambassadeur Alterco peut-il espérer lorsqu’il s’agit de rassurer la profession sur la pertinence et la qualité intrinsèque de ses produits ?

Enfin, dernier argument de poids, le cercueil en fibres de cellulose LifeArt, homologué ainsi que toute sa gamme, est un obstacle à la vulgarisation émergente de produits du genre "boîte à archives", où la dignité, le respect et l’hommage à la personne défunte seront à n’y prendre garde plus qu’un lointain souvenir, si nous laissons s’installer ce type de dérive néfaste. Aucun professionnel du funéraire ne souhaite voir ce jour, n’en doutons pas.