Au départ était une Peugeot 203 corbillard, celle du père de Patrice Vallon accompagnant les familles endeuillées de Montmeyran à une époque où les communes avaient le monopole des services funéraires. C’est ce métier pratiqué par son père qui lui donne envie de le reprendre quelques années plus tard, lui donnant aussi la possibilité d’exprimer, de mettre en pratique ses valeurs et sa philosophie de la vie. Aujourd’hui, fier de ses six agences et de son indépendance, il est membre du GOFI, qui représente pour lui l’expression de la fraternité et de la solidarité.
L’aventure des établissements Vallon commence en 1989, lorsque Patrice Vallon s’installe comme menuisier dans une ancienne écurie. Il prend alors la succession de René Chastaing, également menuisier et fabricant de cercueils, ce qui l’amène assez logiquement à se lancer dans une activité de pompes funèbres. Très vite, il embauche son premier salarié et achète un corbillard. En 1996, la construction d’un bâtiment abritant un atelier, un bureau et un magasin marque la concrétisation du siège social des services funéraires Vallon dans le quartier Franconnet à Montmeyran.
Un développement permanent, tant géographique qu’en matière d’équipements
Deux ans plus tard, à Portes-lès-Valence, le dynamique opérateur funéraire drômois crée sa première agence de pompes funèbres. Puis, en 1999, il met en place à Montmeyran la partie marbrerie et gravure, posant manuellement, avec son équipe, les premières pierres tombales, avant de s’équiper de camions-grues. Le développement se poursuit avec la reprise à Crest des PF Bonnefoy en 2004. Cette agence se voit compléter un an plus tard d’une chambre funéraire, avec trois salons de présentation et une salle de cérémonie. Cette dernière répond aux demandes naissantes des familles en matière de cérémonies civiles.
Ainsi, au fil des années, l’entreprise s’est peu à peu déployée et trois nouvelles agences naîtront, à Valence (2014), Chabeuil (2019) et Loriol-sur-Drôme (2021). Certaines d’entre elles déménageront par la suite dans de nouveaux locaux construits par l’entreprise, souvent sur des emplacements plus stratégiques, comme près d’un nouveau cimetière. Aujourd’hui, les édifices bâtis par les établissements Vallon sont facilement reconnaissables, tant du point de vue de l’architecture que de l’enseigne (avec un logo très graphique) et de la couleur des façades, blanc crème, teinte adoptée pour les nouveaux corbillards venus renouveler le parc en 2019.
Le funérarium, une pièce maîtresse dans l’accompagnement des familles
Les établissements Vallon, ce sont actuellement trente-deux salariés et une moyenne de 700 convois par an, trois corbillards, trois transports avant mise en bière et un véhicule d’accompagnement (minibus de neuf places). Patrice Vallon travaille avec son fils Martin qui est amené à lui succéder. Comme souvent pour les pompes funèbres adhérentes au GOFI, celui-ci n’envisage pas le métier d’opérateur funéraire sans avoir à sa disposition un funérarium, équipement pour lui essentiel dans l’accompagnement qu’il souhaite proposer aux familles.
"Nous ne concevons pas notre métier de pompes funèbres sans une chambre funéraire. Nous en avons six, une attachée à chacune de nos agences et cinq salles de cérémonie. Seul notre siège social de Montmeyran n’en a pas, car le site ne permet pas sa construction. Au sein de notre équipe, nous avons deux maîtres de cérémonie extrêmement compétents qui assurent une préparation minutieuse de l’hommage avec les familles et la réalisation complète du cérémonial."
La partie marbrerie comprend une dizaine de marbriers, maçons et graveurs, avec un parc d’une vingtaine de véhicules (10 utilitaires et 10 camions-grues) pouvant intervenir sur tout le département pour la réalisation de l’ensemble des travaux de fondation, de pose, de gravure et de motif ; et assurant la mise en place de caveaux ou de columbariums, la gravure sur la stèle, la plaque (avec de nombreuses possibilités de personnalisation) ou la pierre tombale… et bien sûr la rénovation de sépultures.
Des valeurs communes à défendre
Dirigeant d’une entreprise familiale attachée à ses valeurs – basées sur l’écoute, un accompagnement de qualité et attentif, une empathie discrète et constructive, la mise à disposition de savoir-faire de qualité et de prestations toujours améliorées –, c’est dès les premiers jours d’existence du Groupement des Opérateurs Funéraires Indépendants (GOFI) en 2018 que Patrice Vallon s’est intéressé à celles défendues par le Groupement. À l’occasion d’échanges avec d’autres membres, il s’est rapidement reconnu dans l’esprit de fraternité, la lutte pour l’indépendance et le libre choix pour les familles de son opérateur revendiqués par le Groupement.
"Évidemment, on aimerait toujours que les choses avancent plus vite, que de plus en plus d’indépendants nous rejoignent. Mais il faut savoir que les administrateurs sont des opérateurs funéraires bénévoles qui donnent de leur temps pour agir au mieux, pour élargir notre réseau, pour mettre en place de nouvelles actions ou une plateforme comme SOFI. Ce type d’organisation est très important. Ce qui est essentiel pour moi et mon fils, c’est en premier l’indépendance mise en avant et défendue par le GOFI et en deuxième, c’est indéniablement l’esprit de fraternité qui prévaut entre les membres."
"Un exemple concret pour nous concerne le transport de corps. Lorsqu’une famille nous demande de l’accompagner pour assurer le transfert d’un défunt d’une ville à une autre au niveau national, le premier réflexe que nous avons est de consulter la carte du GOFI pour voir avec quel OFI on peut travailler. Cela est naturel, c’est aussi ce qui fait la force du rassemblement. Nous adhérons également à cette volonté des OFI de vouloir respecter un label soudé et de qualité, et permettre aux familles de choisir son opérateur grâce à la plateforme SOFI."
Gil Chauveau
Résonance n° 182 - Juillet 2022
Résonance n° 182 - Juillet 2022
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