Pascal Robinet n’est pas arrivé dans le funéraire, il est tombé dedans quand il était petit, plus précisément, il est la troisième génération d’opérateurs funéraires, une tradition familiale au cœur du bocage normand, une magnifique région où la tradition et la fidélité sont bien ancrées. Fidèle adhérent au Groupement des Opérateurs Funéraires Indépendants (GOFI) et digne représentant de la volonté d’indépendance qui caractérise le réseau, Pascal Robinet est également un homme de projets et d’actions. Entretien…
Résonance : Pascal Robinet, comment définissez-vous votre entreprise au sein de cette belle région normande ?
Pascal Robinet : Je crois que le résumé parfait est le mot "indépendance". Le nom Robinet est très connu dans notre petite région, car, depuis trois générations, nous sommes opérateurs funéraires. Nous ne sommes donc pas des novices dans ce secteur d’activité et nous avons une parfaite connaissance de notre territoire.
Pour ce qui est de l’entreprise, nous sommes six personnes à temps plein et nous employons également cinq vacataires. Notre activité se partage entre l’organisation complète des obsèques, incluant le transport des corps avant et après mise en bière, mais aussi sur de longues distances, l’accueil et le séjour en chambre funéraire, les soins de thanatopraxie, la préparation des obsèques et de la cérémonie avec la fourniture des produits et services habituels. Cette activité représente un peu plus de deux cents décès par an. Nous mettons en œuvre également toutes les opérations de prévoyance funéraire. La gestion prévisionnelle de ce qu’il est convenu d’appeler le contrat obsèques. Sur ce dispositif, nous collaborons avec FAPE Le Vœu pour la réassurance.
R : C’est une activité de services funéraires complète, un réel apport aux familles que vous développez ?
PR : Bien sûr, mais lorsque vous êtes excentré par rapport à un gros centre urbain, Rouen en l’occurrence à 28 km, vous êtes tenu de pouvoir répondre aux attentes et surtout aux exigences des familles avec compétence et rapidité. C’est ce que nous faisons. Je tiens à souligner que nous disposons également en parallèle d’une société de transports ambulanciers qui, le cas échéant, peut nous apporter une contribution sérieuse à notre problématique. Mais le transport sous toutes ses formes et l’organisation des obsèques ne sont pas tout, la marbrerie est également une spécialité que nous exerçons auprès d’une clientèle fidèle. Ce domaine représente environ 50 % de notre chiffre d’affaires et nécessite des compétences particulières. Nous maîtrisons ces différents aspects techniques.
R : Vous parliez d’une chambre funéraire précédemment, vous pouvez nous en dire plus sur ce sujet ?
PR : Bien sûr, c’est notre grand projet, et nous sommes dans une phase de finalisation de celui-ci. Nous disposons déjà de huit cases réfrigérées positives, de deux salons de recueillement accessibles 24h/24, d’un espace technique de toilette et de thanatopraxie. Il manquait à ce dispositif la capacité de réaliser des cérémonies, qu’elles soient laïques ou confessionnelles. À la suite de ce constat, ce sont les familles qui nous ont encouragés pour l’étude et la mise en œuvre pour combler ce manque. Il y avait de véritables attentes.
En effet, les lieux de culte sont l’expression de rituels bien spécifiques, mais nous constatons une réelle demande de personnalisation des cérémonies. Les familles veulent "leur" cérémonie, et y apporter leur touche personnelle. Notre salle dédiée va dans ce sens. Respect et dignité.
R : Vous êtes adhérent au GOFI, quelle a été votre motivation pour rejoindre ce Groupement ?
PR : Nous évoquions l’indépendance, le GOFI en est l’expression parfaite. Respect des individualités, complémentarité, dialogue et partage. Le GOFI est arrivé à temps, tout simplement parce qu’il y avait une véritable attente, bien sûr, mais aussi pour rappeler aux grandes enseignes que les opérateurs indépendants sont majoritaires en France, qu’ils font bien leur travail, que leur connaissance du territoire est une valeur ajoutée supplémentaire qu’il ne faut pas négliger. Nous sommes tous très heureux de participer aux travaux du GOFI et d’apporter ainsi notre contribution pour l’épanouissement du réseau. Maintenant, le GOFI a l’âge de raison et il va pouvoir prendre son envol.
R : Prendre son envol, qu’entendez-vous par là ?
PR : Tout simplement qu’à mon avis le temps est venu de nous faire reconnaître auprès du grand public. Pourquoi ? Aujourd’hui, il est quelque peu regrettable de constater que le phénomène de marque impacte le grand public. Si vous n’êtes pas abrité par une marque nationale, il y a comme une impression de qualité de service douteuse. Bien évidemment, c’est un non-sens, mais c’est une idée reçue, d’ailleurs parfaitement bien entretenue par les enseignes, quelque part, ce n’est pas une surprise, je dirais même que c’est de bonne guerre.
Donc nous, le GOFI, devons cultiver ce phénomène de marque et faire savoir au plus grand nombre qui nous sommes, ce que nous faisons, et surtout que, ce que nous faisons, nous l’effectuons avec un sens de l’éthique et une recherche de la qualité qui représentent bien notre marque GOFI. C’est mon point de vue, mais je sais que nous sommes nombreux à le partager au sein du Groupement.
L’épisode Covid-19 est en passe de s’achever (espérons-le), il est temps de redresser la tête et de dire haut et clair que nous sommes l’un des leviers majeurs du funéraire national, et que la spécificité et l’ancrage de proximité de nos entreprises ont un sens, le bon sens, le sens propre.
R : Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux indépendants qui ne sont pas encore adhérents au GOFI ?
PR : N’ayez pas peur. Le GOFI est un espace qui respecte qui vous êtes et ce que vous faites. Votre liberté d’action est garantie, vous achetez toujours auprès de vos fournisseurs habituels, nous ne sommes pas là pour vous apprendre comment vous comporter, vous savez très bien comment le faire. Ce qui est un réel apport pour les indépendants que nous sommes, c’est avant tout ne pas être isolé, de partager nos expériences avec les collègues, de bénéficier de l’expertise du groupe pour résoudre nos cas individuels, de regarder les arrivées de corps sous un autre angle, de devenir un groupe représentatif auprès des pouvoirs publics et de pouvoir être un interlocuteur crédible auprès des tutelles, notamment pour les réquisitions, de développer une notoriété de marque qui bénéficie à l’intérêt général du Groupement et donc à vous…, de participer à une œuvre commune valorisante et pérenne. Tel est le projet GOFI.
Message reçu, M. Robinet !
Jérôme Maniaque
Résonance n° 173 - Septembre 2021
Résonance n° 173 - Septembre 2021
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