Marbrerie Bletteranoise - Pompes Funèbres Regard : le GOFI est porteur d’espoir pour les indépendants

Résonance : Pouvez-vous tout d’abord nous présenter vos entreprises funéraires, qui concernent à la fois les secteurs de la marbrerie et des pompes funèbres avec, je crois, un certain nombre d’agences ?

Dominique, Manuel et Johan Andrique : Le Groupe PF Regard est composé de trois sociétés :

- la SARL Marbrerie Bletteranoise - PF Regard qui compte trois établissements dans le Jura (une marbrerie à Villevieux et deux agences de pompes funèbres à Lons-le-Saunier et Bletterans) et deux funérariums (à Bletterans et à Domblans) ;

- la SARL PF du Massif Jurassien qui comprend deux établissements dans le Jura (une marbrerie-pompes funèbres à Champagnole et une agence de pompes funèbres à Morez-Hauts de Bienne) ;

- la SARL PF Andrique-Regard qui est composée de deux établissements de marbrerie-pompes funèbres-funérariums à Pierre-de-Bresse (71) et Chaussin (39).

R : Votre implantation dans le Jura est importante, vous êtes restés volontairement indépendants - vous le revendiquez, notamment en tant qu’adhérent au réseau Funéplus - et préservez depuis plus de trente ans votre structure familiale. On imagine aisément que vous souhaitez transmettre vos entreprises à vos fils. Pensez-vous l’envisager prochainement ?

Manuel et Johan Andrique : Les SARL nous ont été transmises par notre père il y a quatre ans. Le Groupe PF Regard reste donc familial.

R : Cette indépendance se lit aussi dans le choix que vous avez fait de rejoindre le Groupement des Opérateurs Funéraires Indépendants (GOFI), d’y adhérer. Quelles sont les raisons de ce choix ? Quelles ont été les valeurs du Groupement qui vous ont intéressés, vous ont convaincus de le rejoindre ?

Dominique Andrique : Mes enfants et moi-même nous nous retrouvons parfaitement dans les valeurs du GOFI qui est un "regroupement" plus qu’un "groupement". Il n’a d’autre objectif que de permettre aux indépendants du funéraire de se fédérer, permettant une couverture nationale afin d’offrir une alternative aux donneurs d’ordres que sont les assureurs, banquiers, mutuelles, etc. ayant besoin de professionnels de qualité, responsables, pour réaliser l’exécution des contrats obsèques dans des conditions optimales.

R : L’objectif du GOFI se découpe en trois phases : rassemblement, captation et pérennisation. Qu’en pensez-vous ?

DA : Effectivement, il y a eu un rassemblement quasi instantané à la création du GOFI. Malheureusement, trop de dirigeants de PME se sont dit : "L’idée est bonne, mais on va attendre d’en voir l’évolution." Or, pour être crédible et avoir un certain impact, le GOFI a besoin de chacun pour permettre un maillage correct sur toute la France.

R : Que vous apporte aujourd’hui cette participation ? Vous sentez-vous soutenus ? Pensez-vous que, pour certains opérateurs funéraires, le GOFI peut les accompagner dans des situations délicates, notamment lors d’une crise sanitaire comme nous l’avons récemment connue, avec des modifications ou des injonctions réglementaires permanentes ?

Dominique, Manuel et Johan Andrique : Oui, faire partie d’un Groupement d’indépendants, de collègues qui, au quotidien, rencontrent les mêmes problèmes, est porteur d’espoir, générateur de solutions, face à la concurrence de groupes organisés. Concernant la crise sanitaire, nous avons beaucoup échangé, surtout en 2020, sur les applications des consignes gouvernementales, et comment essayer d’apaiser la douleur des familles lors des mises en bière immédiates.

Nous avons entre autres permis de réaliser une deuxième cérémonie en présence de l’urne funéraire ou devant la sépulture pour un grand nombre de défunts déclarés "décès Covid-19" (avéré ou non), durant l’été en période d’accalmie. Le GOFI mais également Funéplus (nous tenons à le préciser, car ces deux entités sont complémentaires) ont été d’un précieux soutien. Ils nous laissent entièrement libres de nos décisions, nous aident à réfléchir et à avancer dans le bon sens.

Cette crise sanitaire a suscité une prise de conscience du fait que la petite entreprise locale de pompes funèbres/marbrerie est bien plus à même de répondre à la demande d’écoute, de compréhension, de compassion, de disponibilité totale qu’attendent les familles dans ces périodes très difficiles et anxiogènes.

R : Compte tenu des mutations que connaît depuis quelques années le marché du funéraire, que souhaiteriez-vous que le GOFI fasse demain pour vous et l’ensemble de ses adhérents ?

D M et J A : Le GOFI a déjà fait beaucoup. Le bureau est composé exclusivement de bénévoles qui ont chacun une entreprise à faire évoluer. La mise en place de la plateforme SOFI étant opérationnelle, chaque indépendant devrait maintenant se poser la question de quoi faire pour le GOFI, et, par incidence, celui-ci devrait encourager le partenariat avec certains apporteurs d’affaires soucieux de la qualité de leurs prestataires de services.

R : Quels sont, à votre sens, les grands combats à mener pour conforter et pérenniser au mieux les Opérateurs Funéraires Indépendants (OFI), qui représentent près de 60 % du marché national ?

D M et J A : Le plus grand combat est de faire prendre conscience à chaque indépendant, où qu’il soit, qu’il n’y a pas d’autre alternative que de se fédérer afin de pouvoir continuer à exister face aux grands groupes funéraires nationaux. Il est encore temps, car le seuil des 40 % d’obsèques préfinancées n’est pas encore atteint, mais il approche à grands pas. Agissons vite !

Par ailleurs, il apparaît judicieux de privilégier l’intervention d’un confrère adhérent au GOFI ou au réseau Funéplus, qui sont deux entités réunissant des indépendants du funéraire. Pour cela, il ne faut pas hésiter à consulter la liste des adhérents.