Cette année, sur la quarantaine de diplômes décernés en 2018, une vingtaine de lauréats a réussi à faire le déplacement à Lyon lors du salon FUNEXPO pour recevoir son carton, souvent avec émotion et fierté.
C’est le cas pour Guillaume Desmons, grand gaillard de vingt printemps, qui officie déjà avec sérieux comme maître de cérémonie pour les pompes funèbres Dhenaut à Pecquencourt (59), et que ses employeurs étaient gentiment venus soutenir et applaudir.
C’est aussi le cas pour un autre Guillaume, Loiseau celui-là, et un peu plus âgé. Pour son premier contact avec l’E.NA.ME.F. (École Nationale des Métiers du Funéraire), l’école de la FFPF (Fédération Française des Pompes Funèbres), Guillaume, alors en reconversion professionnelle, vient participer en décembre 2017 à une journée "portes ouvertes" sur les métiers funéraires organisée par l’école, en présence d’opérateurs funéraires, de marbriers et de thanato-practeurs. Conquis, il suit avec passion la formation de conseiller funéraire, puis celle de responsable en janvier et février 2018, et tient en main son contrat de travail quelques semaines plus tard.
Témoignage Guillaume Loiseau
Aujourd’hui, à mi-parcours professionnel, j’étais depuis plusieurs mois à la recherche d’un métier qui me permettrait d’utiliser au mieux l’ensemble de mes compétences. J’ai été conseiller d’éducation, enseignant, puis attaché aux relations publiques dans l’événementiel, et enfin directeur commercial. Lors d’une formation d’anglais dans une école de langues proche du cimetière du Montparnasse, l’équipe des enseignants me fit savoir qu’une agence de pompes funèbres non loin recherchait un conseiller funéraire, et qu’ils m’y verraient bien. Comment devais-je le prendre ? Bien, puisque j’ai décidé de les rencontrer. Rapidement, ils me confirmèrent que mon profil était idéal pour la profession. De mon point de vue, le projet était insolite, mais enthousiasmant. Et le secteur funéraire est riche en offres d’emploi.
Quatre semaines plus tard, après un stage de découverte dans un centre funéraire en Bretagne, je commençais à l’E.N.A.M.E.F. la formation de conseiller funéraire et celle de responsable d’entreprise funéraire. Après vingt-cinq ans d’activité professionnelle, je redevenais "élève" sur les bancs de l’école, avec théorie, ateliers dirigés, visites sur le terrain, interrogations écrites et orales, stage en entreprise...
Une fois mon diplôme fraîchement obtenu, je fus immédiatement employé comme conseiller funéraire et maître de cérémonie par L’Autre Rive® à Paris, une "pompe", comme on dit dans la profession.
C’est avec joie que je me suis rendu à Eurexpo Lyon samedi 17 novembre pour recevoir mon diplôme "papier" sur le stand de la FFPF à FUNEXPO. Ce fut un moment fort, dans une ambiance conviviale et festive entre conseillers funéraires, maîtres de cérémonie et enseignants : des professionnels heureux d’exercer ce métier bien vivant.
Guillaume Loiseau
"Dès le premier jour de leur formation, j’explique aux stagiaires qu’ils n’auront pas tous le diplôme, qu’il faut travailler et réviser les cours, mais que, si tout va bien, il y aura un travail au bout", explique Florence Fresse, directrice de l’E.NA.ME.F.
Aujourd’hui, tout le monde parle de niche pour désigner notre secteur d’activité, mais certains croient qu’il suffit de s’asseoir dans une salle de cours pour être diplômé et trouver du travail, ce qui est globalement faux. Beaucoup d’employeurs sont alarmés lorsqu’ils reçoivent des candidats se prévalant d’être diplômés ici ou là… Une dirigeante nous a raconté que la stagiaire "major" de sa promotion était incapable de remplir une déclaration préalable et n‘en avait jamais vu de sa vie…
Depuis septembre 2017, date à laquelle nous avions été reçus au ministère de l’Intérieur avec les coprésidents de la FFPF pour faire le point sur ces problématiques liées aux cursus de formation et aux différents niveaux des diplômes délivrés, il y a eu plusieurs séances de groupes de travail, et bientôt, sans doute courant 2019, nous pourrons constater des changements, tant en matière de contenu, qu’en termes de déontologie et de suivi des diplômes". De bonnes nouvelles pour les entreprises qui recrutent, en somme.
Remise des diplômes – 17 novembre 2018 Maître de cérémonie Conseiller funéraire |
Florence Fresse
Directrice de l’E.NA.ME.F.
Résonance numéro spécial - Décembre 2018
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