Aujourd'hui, les évolutions du Code du travail,Aujourd'hui, les évolutions du Code du travail,les ordonnances Macron vont rappeler patronat et salariatà la table des négociations. Dans cette perspective,la FNECS CFE-CGC(1) a choisi d'être l'un des exposantsde FUNEXPO Lyon en novembre. Afin de mieux comprendre ce qu'est ce syndicat, ses actions et l'intérêt éventuellement de s'en rapprocher, nous nous sommes entretenusavec Jean-François Lécuyer, délégué syndical.
Jean-François Lécuyer, délégué syndical. |
Depuis de nombreuses années, l'univers de l'entreprise a connu divers changements, voire de réelles transformations, qui n'ont pas toujours été favorables aux masses salariales tout en n'apportant pas forcément beaucoup de bénéfices aux dirigeants. Le funéraire n'échappe pas à cet état de fait. Un retour à une meilleure représentation des multiples collèges négociateurs pourrait s'avérer positif. Mais commençons par décrypter certains sigles qui ne sont pas très lisibles et ne facilitent pas la compréhension du citoyen lambda.Depuis de nombreuses années, l'univers de l'entreprise a connu divers changements, voire de réelles transformations, qui n'ont pas toujours été favorables aux masses salariales tout en n'apportant pas forcément beaucoup de bénéfices aux dirigeants. Le funéraire n'échappe pas à cet état de fait. Un retour à une meilleure représentation des multiples collèges négociateurs pourrait s'avérer positif. Mais commençons par décrypter certains sigles qui ne sont pas très lisibles et ne facilitent pas la compréhension du citoyen lambda.La Fédération Nationale de l'Encadrement, du Commerce et des Services (FNECS) a construit une organisation et une structure de fonctionnement par secteurs d’activité. Ainsi, les métiers du commerce sont regroupés au sein du Syndicat National de l’Encadrement du Commerce (SNEC) et les métiers des services sont regroupés au sein du Syndicat National de l’Encadrement des Services (SNES). Chaque syndicat est composé d’Unités Syndicales Nationales (USN) correspondant à des secteurs d’activité (se différenciant par leur convention collective), afin d’aborder les questions concernant chaque entreprise en toute connaissance de cause.
"Je suis à la communication de la fédération CFE-CGC Commerce et Services, laquelle essaye depuis quelques années, lorsque cela est possible, d'être présente dans différents salons professionnels afin d'être à la fois au contact des salariés mais aussi des patrons. Cela est actuellement indispensable avec les ordonnances Macron. Tout le monde est sur un pied d'égalité au départ des prochaines négociations qui vont être issues de ces dernières réformes. Et tout le monde se forme là-dessus pour savoir ce qu'il faut faire et comment le faire. Le fait d'avoir un stand nous permet déjà simplement de les rencontrer et de leur expliquer notre vision des choses."
De nouvelles idées pour de nouvelles solutions
"Globalement, nous travaillons tranquillement mais sûrement et toujours fermement. Nous nous positionnons dans un syndicalisme de construction, d'intégration des évolutions au profit de l'encadrement. Il est bien connu que celui-ci est entre le marteau et l'enclume, selon l'expression consacrée. Mais, surtout, l'encadrement participe à deux dialogues différents : au-dessus de lui avec les patrons, où les relations sont généralement proches et fortes, et, hiérarchiquement, avec ceux qui sont ses collaborateurs et les cadres de même niveau."
Ainsi, le syndicat a ici un rôle de négociateur, si nécessaire d'opposant, l'objectif principal étant de faire avancer les idées et de bâtir de nouvelles solutions qui soient les plus favorables à tous. L'agent de maîtrise ou le cadre qui rejoint l'USN Services funéraires de la FNECS peut donc se former, s'instruire, apprendre les textes de loi ou les conséquences des nouvelles ordonnances, mieux comprendre également son contrat de travail, ceux de ses collaborateurs. Tout cela afin que cet adhérent soit pleinement informé et conscient des règles qui régissent son travail salarié.
Construire une image modernedu syndicalisme
"De nos jours, il est vrai que les syndicats n'ont pas vraiment la cote, ni une image positive. Alors que notre rôle est très important, face, notamment, à la fusion des IRP(2) (Instances Représentatives du Personnel) en CSE (Comité Social et Économique). Il faut informer et rendre claire cette fusion. Nous devons donc être présents sur cet espace de mutation où les modifications sont nombreuses et pas toujours compréhensibles. C'est pourquoi l'une de nos principales activités sera prochainement d'être au contact des salariés à l'occasion de FUNEXPO Lyon 2018. Cette année, Florence Fresse – avec qui j'ai de nombreux échanges et débats constructifs dans le cadre des réunions du CNOF – et la Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF) nous ont donné la possibilité d'avoir un stand à Lyon."Bien sûr, ce type d'actions dans le cadre d'un salon professionnel n'est pas fait, pour Jean-François Lécuyer, que pour recueillir des adhésions, mais c'est aussi pour mieux faire connaître le travail syndical. Nous savons tous l'importance et l'intérêt d'avoir des élus et des négociateurs dans les pourparlers, les tractations, les accords entre patronat et salariat, et cela quel que soit le syndicat.
Une meilleure représentativité à la table des négociations
"Il faut savoir que la représentativité est primordiale pour les petites et moyennes entreprises de la branche. Celles-ci, sans délégués syndicaux, n'ont pas leurs voix représentées face aux grands groupes.
Avec cette obligation de négocier de plus en plus pressante, il est nécessaire d'avoir une vraie représentativité de l'ensemble des partenaires constituant l'univers du travail et de l'entreprise, d'avoir un tour de table complet.
"Pour communiquer au mieux ces messages, même auprès des TPE, nous utilisons aujourd'hui les réseaux sociaux – professionnel comme LinkedIn, ou Facebook – et les envois de mails. En complément de cela, il y a également les magazines spécialisés comme Résonance, qui est un support publicitaire et de communication écrite, avec une approche complète du métier, sous ses multiples aspects. C'est un véritable atout que nous devons utiliser au mieux."
Communiquer de manière innovante
Le deuxième moyen de communiquer efficacement est d'aller à la rencontre des salariés via la participation à un salon. Un stand permet d'aborder les visiteurs "passants" et, en fonction du matériel visuel, de la signalétique et, surtout, de la dynamique générée par les membres animant l'espace syndical, d'accrocher, de susciter l'intérêt de ceux-ci.
"En plus des rencontres avec les visiteurs, le salon sera aussi l'occasion de dévoiler la campagne sur la nouvelle image graphique de la FNECS CFE-CGC. Celle-ci sera assortie de phrases clés volontairement un peu provocantes, comme : "Quel est mon intérêt ?", "Ça va nuire à ma carrière", "Faut payer en plus !", "Enlevez vos œillères !", "Vous êtes des planqués !", etc. Deux livrets d'information (l'un sur la fédération et l'autre sur "devenir adhérent") seront mis à la disposition du public avec le même thème : "Agir dès demain" (demain et deux mains). L'idée est désormais d'uniformiser le message pour l'ensemble des unités syndicales composant la fédération."
Remettre le syndicatau premier plan
L'organisation se met ici à la place de ceux qui ne sont pas convaincus de l'utilité des syndicats dans le contexte social et politique actuel. Elle part aussi du principe – et le clame haut et fort – que le syndicat peut servir à autre chose que la gestion des conflits et l'organisation de grèves. Même si cela n'est pas simple, il s'agit, avec finesse et en prenant son temps, de provoquer petit à petit un changement de mentalité.
"Il faut inverser les attitudes devenues habituelles qui font passer le syndicat en deuxième position dans la négociation, une sorte de seconde alternative. Au contraire, notre vision est de dire que le syndicalisme est quelque chose de naturel, de normal. Qu'il peut devenir indispensable s'il acquiert une authentique et incontestable représentativité. Et c'est tout cela que nous allons expliquer aux visiteurs du salon à Lyon, avec une extrême simplicité, avec des mots percutants, mais sobres et sincères. Rencontrer le métier de cette façon est le meilleur moyen d'exposer ces nouvelles orientations… Et aussi d'aborder la partie formation ; mais, concernant ce dernier point, nous aurons l'occasion d'y revenir dans un prochain numéro de Résonance."
Gil Chauveau
(1) CFE-CGC : Confédération Française de l'Encadrement-Confédération Générale des Cadres.(2) IRP : Délégués du Personnel (DP), Comité d’entreprise (CE) et Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Et Délégation Unique du Personnel (DUP) si elle existe.
Résonance n° 144 - Octobre 2018
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