La numérisation des pratiques et les objets connectés modifieront notre avenir. C’est une certitude. Notre rapport à l’espace change, notre conception de la vitesse évolue et notre expérience de la vitesse se transforme. Les objets connectés deviennent progressivement des assistants de la vie quotidienne. Certains les trouvent encombrants d’autres utiles. Peu importe notre appréciation de la chose, ils induisent des transformations sociales, mentales et économiques qui modifieront aussi notre rapport aux autres, à la distance et la conception de notre rôle dans la société. Ces transformations sont-elles bien anticipées ?
Yves Messier. |
Numérisation et adulte en formation
La formation comme les bases de notre économie et les fondements de notre société sont appelés à poursuivre leur transformation. L’imprimerie, la découverte des Amériques ou le passage de la campagne à la ville au XXe siècle ont impliqué des transformations du même type. La digitalisation des moyens de formation suppose pour l’apprenant l’exercice d’une grande autonomie. Gérer son emploi du temps, se connecter et étudier à toute heure du jour et de la nuit, définir ses objectifs et méthodes d’apprentissage sont au cœur de l’exercice de l’autonomie de chacun. Compte tenu de cette réalité, les acteurs de la formation évoluent.
Postulons certains éléments qui façonneront la formation de demain :
- Des adultes en formation qui ont pour responsabilité de s’informer et choisir. La réputation d’un centre de formation, les contenus et les techniques de formation répondent-ils aux besoins du marché du travail et à une conception à jour des comportements de la clientèle ?
- Des centres de formation qui sont conscients des enjeux d’aujourd’hui et des préoccupations de demain : redéfinition du rôle des professionnels, évolution des clients, utilisation des moyens numériques disponibles comme les objets et services connectés.
- Des pouvoirs publics et partenaires sociaux qui ont pour responsabilités de mettre en place des standards de qualité et de traçabilité des formations. Il importe aussi d’améliorer le pilotage des parcours de formation pour une meilleure efficacité. D’autres dispositifs peuvent être mis en place pour assurer aux apprenants et aux professionnels une visibilité efficace sur les formations délivrées par les centres de formation.
Signalons, au titre des initiatives qui pourraient être mises en place :
- La mise en place d’une certification qualité obligatoire ;
- La promotion de l’efficacité de la formation à travers des critères comme la compétence et l’employabilité ;
- La conformité avec les directives ministérielles tant sur les contenus que sur les modes pédagogiques.
Ces éléments peuvent constituer des critères utiles aux apprenants pour évaluer l’offre de formation et choisir celle qui répond aux besoins de compétences et d’employabilité. L’apprenant et son sens du discernement seront au centre de tout le processus de la formation professionnelle.
La IIIe République avait une ambition : faire de l’école le lieu de formation d’adultes responsables qui sauraient prendre les décisions qui s’imposent dans toutes les situations. Le programme éducatif avait, entre autres buts, la promotion de l’analyse, l’exercice du jugement et l’apprentissage de l’autonomie. Ces compétences sont au cœur des besoins du citoyen du XXIe siècle.
Je vous souhaite de bonnes fêtes.
Yves Messier
Responsable du centre de formation EFFA
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :