Au mois de juin dernier, nous sollicitions un entretien auprès de monsieur Gérard Collomb, notre nouveau ministre de tutelle, pour parler formation professionnelle et dresser un premier bilan.
Message reçu au ministère, puisque nous avons été reçus par madame Dorliat Pouzet, cheffe du bureau des collectivités locales le 19 septembre dernier. Et, d’entrée, l’accueil étant bienveillant, nous posons notre première question : "Savez-vous combien de personnes sont titulaires du diplôme de conseiller funéraire ou de maître de cérémonie ?"
Bien sûr, tout comme nous, le ministère n’a aucune donnée sur la question. Et pour cause. À l’heure d’hier, quand la branche funéraire gérait le CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) de conseil funéraire, non seulement les écoles étaient référencées paritairement - rappelons qu’il y en avait une dizaine à tout casser - mais les dossiers des candidats étaient archivés et publiés à tous les membres de la commission paritaire de la branche… Le contenu du CQP, c’était un dossier d’une quinzaine de pages, un oral devant un jury de professionnels… mais ça, c’était avant !
La mise en place des diplômes date de janvier 2013. Les diplômes fêteront donc leurs cinq ans d’existence en janvier 2018. Qu’un premier bilan soit dressé tombe donc sous le sens car combien d’établissements proposent aujourd’hui une formation funéraire ? Combien d’écoles se targuent d’avoir 100 % de réussite alors que le public est totalement hétéroclite et son niveau disparate ?
Les stagiaires lors d’un stage de formation à l’E.NA.ME.F.
école de la FFPF.
Pointe alors la deuxième question de la Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF) : "Ne vous semble-t-il pas anormal de voir sur votre bureau des diplômes "nationaux" de toutes formes, de toutes couleurs, certains signés par les candidats, d’autres comportant même des fautes d’orthographe ou des renvois au décret de 1995 ? Un diplôme comme le baccalauréat n’est-il pas identique sur tout le territoire ?..."
Puis la troisième question : "Notre métier a attiré des profiteurs, dont la vocation n’est pas de faire de la qualité et de valoriser nos métiers. Leur engagement dans la professionnalisation n’est pas le nôtre. Hier ils faisaient autre chose et demain, si ce n’est plus rentable, ils tourneront les talons à notre secteur d’activité sans remords. On compte plus d’une centaine de centres de formation sur le territoire ; tout le monde se prévaut d’être formateur. Pour prouver nos propos, nous avons même posé sur le bureau du ministère une page internet d’un centre de formation vantant "100 % de réussite et aucune session de formation"…
Les conséquences, ce sont les entreprises qui vont les payer et les familles, et nous ne voulons pas être complices alors que nous étions si fiers de participer aux groupes de travail au ministère lors de la mise en place des diplômes. Nous avons conscience que le ménage doit venir de nous et des professionnels et nous sommes engagés à travailler pour élaborer de vraies solutions pour que notre diplôme soit reconnu par la profession mais surtout par le public.
Dont acte, un groupe de travail a vu le jour le 26 octobre sur ce sujet qui détermine la crédibilité de nos personnels et la reconnaissance de notre profession. Et nous étions au rendez-vous, vous pouvez compter sur nous !
Florence Fresse
Déléguée générale de la FFPF
Résonance n°134 - Octobre 2017
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