Première année d’activité pour FUNÉFOR créée par Mario Metta, en collaboration avec Christian Caron… et premiers enseignements sur l’état du marché de la formation B to B et ses potentialités. Le moment est opportun, moins de deux mois avant FUNÉRAIRE PARIS, pour partager avec son créateur un retour d’expérience issu des quelques mois écoulés depuis la présentation faite à FUNEXPO 2016.
Mario Metta. |
Après un parcours professionnel reconnu dans une entreprise leader dans la distribution des contrats obsèques commercialisés par les pompes funèbres, Mario Metta a fondé en juillet 2016 FUNÉFOR, une société de consulting dont les objectifs sont l’audit (économique, financier, ou de gestion), la formation à la vente de contrats et à la mise en avant de ceux-ci (mais également à la mise en place et à l’utilisation des NTIC(1), au management, à l’apprentissage réglementaire), l’accompagnement et l’aide au développement des TPE et EPF(2).
"Par rapport à des typologies de formation qui apparaissent normalisées, FUNÉFOR veut privilégier la personnalisation des apprentissages, avec une vraie préoccupation de la montée en compétences des chefs d’entreprise et de leurs collaborateurs. Notre secteur comporte des structures très différentes, composées de petits réseaux, de grandes enseignes rassemblées dans quelques grands groupes, et des indépendants. C’est pour ces derniers que nous pouvons apporter des connaissances en matière de techniques commerciales, de management, de communication et de marketing, etc., avec en finalité une véritable valorisation de leur savoir-faire et un déploiement pérenne de leur société", précise tout d’abord Mario Metta.
Aujourd’hui, le contexte est difficile, avec notamment un changement de donne en matière de financement. Il n’est pas simple non plus de toucher les opérateurs funéraires indépendants, qui ont peu de temps disponible entre l’accompagnement des familles en deuil et la vente de contrats. "En matière de prévoyance, on peut capter des parts. Mais il faut vendre la prévoyance autrement. J’ai effectué pour le groupe UDIFE (Le Choix Funéraire) plus de soixante jours de formation pour des petits indépendants. Dans ce cadre-là, il faut que l’entrepreneur de pompes funèbres soit impliqué directement, il faut qu’il soit le porteur du projet afin de réaliser l’épanouissement de ses employés en préparant son plan de formation et en utilisant les budgets."
Rappelons que la loi du 5 mars 2014 confie à tous les financeurs de la formation professionnelle le suivi et le contrôle de la qualité des organismes de formation avec lesquels ils travaillent. Pour cela, le décret du 30 juin 2015 répertorie 6 critères (concernant notamment la qualification des formateurs et le programme de formation). Depuis le 1er janvier 2017, tous les centres de formation ont l’obligation d’être conformes à ces critères pour être référencés par les offices de financement et bénéficier d’une prise en charge des formations. Ces derniers, afin de ne pas multiplier les contrôles de conformité, ont décidé de "la jouer collectif" et ont créé une base de données unique accessible à tous les organismes de formation, le DataDock.
Cet outil commun intègre les six critères qui sont traduits en indicateurs de qualité et présentés sous forme de questions (21 indicateurs au total). Les réponses doivent être accompagnées d’éléments de preuve à fournir pour chaque indicateur (pièces justificatives à transmettre en téléchargement), le tout s’effectue via Internet par les instituts de formation et est consultable par l’ensemble des organismes de financement. C’est la démarche qu’effectue actuellement Mario Metta au nom de FUNÉFOR (le but étant de définir sa société comme un institut de formation), validant au fil des mois les réponses nécessaires pour certifier la totalité de son habilitation. "Je tiens à préciser que, dans ce parcours d’habilitation, je bénéficie d’un réel soutien de l'E.NA.ME.F., l'école de la Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF)", indique Mario Metta.
La volonté de l’État est d’assainir ce secteur où certains usaient abusivement de budgets pour des formations pas toujours pertinentes. "Pour notre part, nous sommes vigilants sur la qualité et la rigueur de nos projets pédagogiques ; et nous ne distribuons nos attestations de formation que lorsque cela est véritablement justifié. Nous voulons vraiment qualifier l’apprenant, et celui-ci doit savoir par lui-même et par la validation des connaissances acquises s’il est vraiment fait pour ces métiers difficiles."
"Dans le secteur funéraire en général, il y a beaucoup de sessions sur les formations réglementaires, mais peu de sessions orientées vers le développement de la rentabilité de l’entreprise (tout en conservant bien sûr le côté humaniste obligatoirement associé). Sur ce dernier point, on sait que les grands groupes sont rompus à ce type d’exercice, mais il en est rarement de même pour les TPE. Et c’est dans ce domaine que nous avons vocation à intervenir."
Les interventions de Mario Metta se font à proximité des entreprises, ou directement sur site, car FUNÉFOR n’a pas encore ses propres locaux pour accueillir les stagiaires ; mais également du fait que cela est souvent indispensable pour des professionnels ayant peu de temps libre ou pas suffisamment de personnels pour en libérer un pour qu’il suivre une formation. Afin de développer son activité et d’être réactif par rapport au marché, il envisage d’élaborer une version MOOC(3) - un type ouvert de formation à distance capable d’accueillir un grand nombre de participants - de ses différentes sessions, cela permettrait d’offrir aux TPE des formules de formation et d’accompagnement adaptées à leur manque de disponibilité pour des temps d’apprentissage (et surtout la difficulté à fixer des horaires fixes réguliers).
Cette première année d’expérience incite favorablement Mario Metta à poursuivre son déploiement, tout en continuant à effectuer des sessions et à reconduire tout un plan de formation pour l’UDIFE. Il espère être présent lors de FUNÉRAIRE PARIS pour communiquer auprès de la profession sur l’ensemble de ses réalisations et de ses projets.
Gil Chauveau
(1) NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.
(2) EPF : Établissement de Pompes Funèbres.
(3) MOOC : Massive Open Online Course, en anglais, que l’on peut traduire par "cours en ligne ouvert et massif".
Résonance n°133 - Septembre 2017
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