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Louis Piazza est satisfait : son nouveau modèle de trieur-broyeur de calcius achève sa phase de test. Courant avril, la première machine doit équiper un crématorium à Rome. Il remplacera également les broyeurs d’ancienne génération actuellement installés en France, dans des établissements à Perpignan, Pont-à-Mousson et Viriat (Bourg-en-Bresse).

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La société avignonnaise Europe Metal Concept (EMC) développe donc ainsi sa troisième génération de cet appareil depuis cinq ans. Le gérant de l’entreprise explique avoir modifié et remodifié le processus pour en affiner les performances, et obtenir un produit abouti. "Aujourd’hui, poursuit Louis Piazza, il n’y a plus de mécanique à l’intérieur de la machine. Tout se fait par transfert de pression dans le cendrier. Nous envoyons des ondes de manière à ce qu’il y ait une vibration à l’intérieur de ce cendrier. Cela va broyer ce qui est friable et refroidir les calcius. Comme nous envoyons de l’air sous pression, tout ce qui est léger va être aspiré pour tomber dans l’urne placée à la sortie. Tout ce qui est lourd va rester en bas, en vrac."

Ce qui est récupéré en France y est retraité

L’opérateur du crématorium, qui avait placé les restes incandescents issus de la crémation dans le trieur-broyeur, n’a plus en fin de ligne qu’à récupérer l’urne et à la sceller. S’il est en contrat avec EMC, comme une trentaine d’établissements français, le crématorium lui confie le recyclage de ses métaux, ferreux ou non, afin de les valoriser. Louis Piazza : "Nous mettons en place des containers. Les déchets sont enlevés et entrent dans notre atelier de Graveson (Bouches-du-Rhône). Tout est inscrit dans un livre, qui sert aux contrôles réguliers de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement)."

Les métaux ferreux sont séparés des métaux non ferreux (titane, cobalt, les prothèses articulaires…) et précieux, qui partent ensuite dans des sociétés de valorisation spécialisées et labellisées "Protection de l’environnement".
"Nous facturons ensuite notre prestation au crématorium, et lui restituons le surplus. Nous fonctionnons dans une totale transparence. Tout ce qui est récupéré en France est retraité en France. À chaque gramme de déchet enlevé, un bordereau de suivi est rempli. Nous disposons de toutes les autorisations préfectorales pour le transport, le retraitement, le négoce. Pour les métaux précieux, nous sommes inscrits en douane."

Pour EMC, l’activité funéraire se conjugue également avec les pays riverains. EMC travaille en effet en Italie et en Espagne. Outre-Pyrénées, l’entreprise a conclu un partenariat avec une société locale de valorisation des métaux. En Italie, elle est implantée à Rome, et dispose d’un atelier proche, qui expédie sa production dans un laboratoire local. Elle y travaille avec un opérateur funéraire qui y gère plusieurs crématoriums.

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Le nouveau trieur-broyeur de calcius.

Leader pour les établissements de santé

Mais, si EMC est passé de deux à dix salariés en deux ans, et projette de doubler sa surface de bureaux et d’ateliers (400 m2 supplémentaires) près d’Avignon, c’est aussi la marque de l’essor pris dans une autre voie : le retraitement des déchets d’établissements de santé, hôpitaux et cliniques, surtout publics.

"Nous sommes aujourd’hui leader en France dans cette activité de valorisation de métaux divers, spéciaux et précieux", avance le gérant Louis Piazza. "Nous travaillons avec de très nombreux hôpitaux de France (Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Angers…). Nous récupérons tous les pacemakers de ces hôpitaux. En 2016, nous en avons traité plus de 20 000 venus d’établissements de santé publique. Depuis le début de 2017, nous en sommes déjà à 10 000 appareils. Nous pourrions terminer cette année à 30 000 ou 35 000 pacemakers."
Là encore, le processus est très encadré, et les contrôles sont effectués par les ARS (agences régionales de santé). "C’est auprès d’elles que nous obtenons nos autorisations. Nous avons de nombreuses normes à respecter. Nous sommes dans un environnement administratif où sont passés à chaque fois des appels d’offres. Parce que, dans notre domaine, le souci de transparence est toujours primordial."

Olivier Pelladeau

Résonance n°129 - Avril 2017

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations