Qui peut prétendre que notre époque est ennuyante ? Une révolution culturelle est en cours. Les accents que je prends rappellent peut-être à certains d’entre vous ceux d’Alain Peyrefitte quand il évoquait la Révolution culturelle chinoise des années 60 et 70. Mao voulait créer l’homme nouveau, tout entier consacré à la révolution prolétarienne. Aujourd’hui, il s’agit d’évoquer le salarié "nouveau".
Yves Messier, responsable |
Un salarié et trois carrières
Une réalité se manifeste depuis quelques années. Nombre de salariés ne connaîtront pas ce que leurs aînés ont connu : mener toute une vie professionnelle dans la même entreprise. En effet, il est rare de rencontrer désormais des personnes qui exerceront le même métier ou qui se retrouveront toute leur vie professionnelle dans le même secteur économique. Dans les années 1980, des observateurs du monde professionnel estimaient à 3 ou 4 le nombre de secteurs d’activité dans lesquels un salarié allait travailler au cours de sa vie active. Ceci apparaissait à l’époque comme de la science-fiction.
La mouvance économique, répercussions sociales et professionnelles
Force est de constater que ces observateurs avaient vu juste. Il est facile de se rendre compte de cette situation quand on regarde le profil et l’histoire professionnelle des personnes inscrites en formation professionnelle. Ces réorientations sont dues à l’évolution de la vie économique. Parfois, des emplois disparaissent, parfois, une simple mise à jour des compétences est nécessaire. Les salariés sont alors dans l’obligation soit d’intégrer un nouvel emploi au sein de leur secteur économique, soit d’intégrer un nouveau secteur. Dans le funéraire, nous sommes en bonne position pour observer ce type de situation. Les centres de formation voient régulièrement dans leurs effectifs des anciens de la finance, du monde hospitalier, de l’informatique qui intègrent nos formations.
Le monde économique change, et ceci amène le salarié à se transformer. En effet, les possibilités de carrières sont nombreuses aujourd’hui. Il est désormais loin le temps où les choix se limitaient à "l’usine, le notariat, la médecine ou la profession d’instituteur". La multiplicité des offres ouvre à l’infini le "champ des possibilités", et le salarié peut exercer sa liberté en optant pour l’orientation de son choix. Pour terminer, paraphrasons Montesquieu, qui affirmait que le rôle du citoyen en démocratie est de savoir et de s’impliquer. Dans le monde du travail, le salarié doit utiliser sa liberté et faire des choix stratégiques et réfléchis. Rappelons-nous qu’avoir la possibilité de faire ce que l’on veut ne donne pas le droit de faire n’importe quoi !
Le salarié, pour exercer cette nécessité de regarder sa réalité et opérer des choix stratégiques, peut utiliser les certifications qualité obligatoires depuis le 01-01-2017. Un certification est basée sur une série de critères qui sont plus stricts que la législation en vigueur, et qui sont vérifiables. Les modalités de contrôle sont particulièrement importantes, pour en garantir la fiabilité. Ce contrôle est effectué par une organisation indépendante pour l’exécution des vérifications spécifiques. Cette certification apporte la preuve objective que le produit ou le service acheté ou fourni dispose des caractéristiques définies dans un référentiel, et qu’il fait régulièrement l’objet de contrôles.
Si Mao voulait créer l’homme nouveau, la réforme de la formation et la certification des organismes de formation auront mis au monde le citoyen prudent et averti dans son choix d’une carrière et d’un centre de formation pour accéder à la carrière qu’il convoite.
Yves Messier
Responsable du centre de formation EFFA
Résonance n°127 - Février 2017
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :