Reprendre les rênes de l’entreprise qui vous emploie : c’est ce qui est arrivé voici trois ans aux trois associés de Précase SE, spécialiste des caveaux funéraires à Vaux-en-Bugey (Ain), en région Rhône-Alpes. "On dort un peu mal au début", confie Blandine Lambert, membre du trio. Aujourd’hui, la société s’est modernisée et envisage de se diversifier.
Au départ, il y avait la volonté des propriétaires, Jean-Louis Rivolta et son épouse, de passer la main. "De grands groupes se sont proposés, mais cela n’a pas abouti", se souvient Blandine Lambert, secrétaire de direction et associée. Dès lors, la survie de cette société de huit personnes se posait. Le futur retraité voyait d’un bon œil ses salariés prendre la suite. Banque, expert-comptable : un montage en location-gérance est né pour trois ans après quoi la vente a été signé en 2013. Anciens de l’entreprise, Frédérick Colombet a pris la gérance, secondé par Philippe Gillet.
Même si occasionnellement Précase SE peut installer chez des particuliers des cuves à eau de pluie ou des caves en béton, le funéraire représente l’essentiel de son activité. Près de 1 500 caveaux annuels sont fabriqués dans ses ateliers, ce qui représente environ 1 700 m3 de béton par an. Ses clients ? "Surtout des marbriers et des pompes funèbres", répond Blandine Lambert.
Usine Précase à Vaux-en-Bugey.
Renouveler le matériel et les produits
La société intervient ainsi bien sûr dans la région Rhône-Alpes et jusque dans l’Ardèche, mais livre également en camion semi sur tout le territoire français. Son stock lui permet d’être très réactive, et d’intervenir localement avec ses véhicules adaptés (de petits camions portiques assez spécifiques) en quelques heures. Son carnet de commandes indique par exemple un gros chantier sur quatre ans dans le Sud de la France pour le compte d’un important opérateur funéraire, ou des interventions récentes dans l’Isère et en Ardèche pour le compte de marbriers.
Qu’y a-t-il de changé depuis la reprise, depuis 2013 ? Blandine Lambert fait les comptes. "Dans l’atelier, nous avons beaucoup renouvelé les moules de fabrication, qui étaient très vieillissants. Nous avons aussi bien amélioré la qualité des produits. Nous utilisons des bétons classiques, mais aussi des bétons autoplaçants très fluides, qui n’ont pas besoin de vibrations dans les moules de coffrage.
Stockage.
Monoblocs, éléments et demi-éléments à assembler
La production a aussi été élargie, avec l’apparition récente de demi-éléments réclamés par les clients. "Nous proposons donc deux gammes de produits. Les monoblocs, de gros caveaux lourds, et les éléments plus légers à assembler, parce que les marbriers sont de moins en moins équipés en gros camions. Ils ont besoins d’accéder dans les cimetières, parfois des lieux difficiles d’accès, et d’être autonomes pour poser ces caveaux avec une mini-pelle. Le jointoiement entre les modules béton encastrables est effectué par le marbrier. Le caveau funéraire peut recevoir selon sa taille de un à neuf cercueils, que l’on dépose les uns au-dessus des autres, et côte à côte ou tête-bêche selon les modèles. Un monument vient recouvrir l’ensemble.
Pose d'un caveau avec un de nos camions portiques.
"Nous avançons petit à petit, reprend la secrétaire de direction, parce que nous n’avons pas non plus des capacités de financement exceptionnelles." Améliorer l’outil de production peu à peu, agrandir les locaux, préserver l’esprit de l’entreprise. Voilà l’idée. Le chiffre d’affaires est en hausse. Une personne supplémentaire a été embauchée. "Nous investissons dans un nouveau camion, qui sera livré début 2017, pour renouveler notre parc de quatre véhicules, dont deux sont anciens. Et puis il y a le développement de l’activité. Un des axes pourrait être de développer l’activité cavurnes et columbariums. Il nous semble intéressant que Précase SE puisse se positionner sur ce marché-là dans l’avenir."
Olivier Pelladeau
Résonance n°125 - Novembre 2016
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