Ayant intégré il y a plus de cinq ans le Groupe FUNECAP, plus particulièrement la filiale Sud-Est, Tania Lederlin en est la responsable de la formation professionnelle continue. C'est dans ce cadre-là que nous nous sommes entretenus sur les différents aspects que revêt la formation au sein du Groupe.
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| Tania Lederlin, responsable de la formation professionnelle continue. |
La responsabilité de Tania Lederlin en matière de formation est exercée aujourd'hui pour l'ensemble du Groupe FUNECAP. Mais elle est également référent "santé et sécurité au travail" et le relais RH entre Paris et le Sud-Est. Mais globalement, l'un des axes de son activité concerne la formation professionnelle continue et sa complémentarité avec la formation diplômante.
Importance de la formation continue
"Les fonds de la formation professionnelle continue sont très peu utilisés. La plupart des entreprises, quel que soit leur secteur, se servent en priorité des aides disponibles pour les formations diplômantes dont elles ont besoin dans le cadre de leur métier (chauffeur, porteur, maître de cérémonie, conseiller, etc.). De ce fait, on oublie souvent que la formation n'est pas seulement diplômante, mais également qualifiante. Elle peut être continue tout au long du parcours du salarié, qui doit pouvoir bénéficier d'apprentissages lui permettant de maintenir, voire d'améliorer ses compétences, afin d'accéder à un niveau de qualification supérieur. C'est vraiment une démarche, une culture d'entreprise à instaurer. Compte tenu de ce qu'a apporté la dernière réforme, cela fait partie des objectifs que je veux réaliser : que les dirigeants mettent en œuvre ce type de formation, ce qui les oblige à établir un véritable plan de formation dans leur établissement", nous indique tout d'abord Tania Lederlin.
Se pose aussi actuellement la question du financement de la formation en fonction de la taille des entreprises. "Cela n'a pas changé pour celles de moins de 10 salariés. Il y a une enveloppe forfaitaire de 2 800 € hors taxes par an et par entreprise. Cette somme provient de l'ensemble des fonds financés par les différentes entreprises, dont celles de plus de dix salariés. On est donc dans un acte de solidarité imposé par la nouvelle réforme. Sur ce forfait, les sociétés de moins de 10 salariés peuvent avoir un coût horaire pédagogique de 50 €, et l'accès à l'espace des formations OPCALIA permet des prises en charge à 100 % pour certaines formations. Malheureusement, cet espace est très peu connu", poursuit-elle.
Appréhender la valeur ajoutée d'une formation
Il est vrai que les petites structures dans le funéraire (70 à 80 % du tissu économique du secteur) n'ont pas les moyens d'un Groupe comme FUNECAP. "Sans la bonne information adéquate, sans un réel partenariat avec leur OPCA régional, elles ne bénéficient pas de cet avantage leur permettant d'accéder à ces fonds, ces prises en charge leur offrant la possibilité de former leurs personnels. Nous effectuons un accompagnement pour tout ce qui touche les formations diplômantes, mais dans le domaine de la formation continue, je commence à imaginer une assistance pour le réseau ROC•ECLERC, dans un esprit de partenariat. Le but est de les aider à monter des plans de formation selon les besoins et les souhaits de chacun. Sachant que, même si cela est compliqué pour les agences n'ayant qu'un ou deux employés, nous essayerons de faire passer le message de la valeur ajoutée pour l'entreprise lorsque le salarié est en développement de compétences. D'autant plus que la société évolue extrêmement vite et que le marché du funéraire et ses métiers ne sont pas épargnés."
Les changements dans les différentes professions funéraires appellent aujourd'hui de nouvelles pratiques qui passent par l'adaptation des techniques de vente, la gestion des plannings et des priorités, la connaissance de la réglementation ou de l'entretien technique de ses outils pour un marbrier et/ou un fossoyeur, etc. Concrètement, cela appelle une réelle variété de formations pour certaines éligibles au Compte Personnel de Formation (CPF).
"Le CPF est entré en vigueur le 1er janvier 2015 et le nombre d’heures de DIF acquis par chaque salarié a été transféré sur son compte. Celui-ci n’est mobilisable que par le salarié mais il est extrêmement intéressant aussi pour l’employeur. En effet, cela concerne les différents “socles“ existants. Le "socle" pompes funèbres comprend le diplôme de thanatopracteur, de conseiller funéraire, de maître de cérémonie et la formation de dirigeant d’entreprise. Ensuite il y a un socle plus “technique“ intégrant les CACES (Certificat d'Aptitude à la Conduite En Sécurité) engins, chariot, manutention, grue, mini-pelle, et autres habilitations, le SST (Sauveteur Secouriste du Travail), les CFP (Certificat de Formation Professionnelle ou TP (Titre Professionnel) conducteur, etc.
Enfin, s'occuper de formation dans le contexte économique actuel oblige à entretenir des relations avec des organismes tels que les sociétés d'interim. J'ai développé une véritable coopération avec les agences d'intérim. En effet, du fait de la flexibilité inhérente à notre profession, avec des périodes de fortes activités imprévisibles, le monde du funéraire fait appel régulièrement aux intérimaires (chauffeurs, porteurs). Dans le Sud-Est, cette collaboration est effective avec deux sociétés d'intérim, entrainant l'obligation de passer la formation de chauffeur porteur de 16 heures pour les candidats afin qu'ils soient bien en phase avec la qualité de prestation de services nécessaire et obligatoire liée à la réalisation des obsèques et en accord avec notre éthique et nos valeurs", conclut Tania Lederlin.
Résonance n°122 - Juillet 2016
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