Un salon est l’occasion pour une entreprise d’offrir à ses clients un moment privilégié d’échanges, de présentation de nouveaux produits, de prises de commandes... mais il offre également la possibilité de tester différentes innovations, d’effectuer des études d’opportunités ou d’attentes sur la base de nouveautés envisagées ou de créations en cours. Ce sont ces dernières démarches, qu’affectionne Sylvestre Olgiati et qu’il a mises en pratique lors du dernier salon FUNÉRAIRE PARIS.
Ses deux sociétés phares que sont France Funéraire et Mémograv présentent dans les salons chaque année (alternativement à Paris et à Lyon) une écrasante majorité de nouveautés. Ces dernières le sont autant à titre définitif qu’expérimental. En effet, Sylvestre Olgiati profite de la présence d’un grand nombre de professionnels (clients ou futurs clients) pour avoir un retour sur celles-ci, voir comment elles sont perçues et déceler leur avenir commercial.
"Les modèles exposés, créations inédites récentes, sont déclinés dans un maximum de versions et de couleurs différentes. Le but du jeu est ici de proposer, de montrer des produits plus innovants que d’habitude et en grand nombre. Les nouveautés que nous sortons dans l’année sont visibles en photo. Là, au salon, les clients les voient en vrai. Donc, l’intérêt pour nous est d’en faire découvrir un maximum en direct", nous indique-t-il.
"De plus, nous mettons en avant plus d’articles en 3D, en volume, avec effets visuels... Plus originaux et novateurs que ceux que nous sortons tout au long de l’année. On tente plus de choses car nous avons les réactions immédiates de nos clients qui sont là. Nous savons tout de suite ce qui plaît et ce qui ne plaît pas", précise-t-il encore.
Cela est d’autant plus important que Sylvestre Olgiati a développé, au sein de ses entreprises, le principe du marché de l’offre et non celui de la demande. Il est donc important pour lui de présenter le plus de choix possible afin que les professionnels donnent leur avis. Il s’agit d’un véritable pari qui permet de tester les propositions les plus étonnantes ou originales. Ainsi, pour cette édition, des petites plaques composées d’un socle granit, d’un arceau en métal et de mobiles en suspension ont été soumises à l’avis des visiteurs. Au départ le challenge n’était pas gagné mais cette création a beaucoup plu et semble promise à un bel avenir commercial. Ainsi, après avoir amené la lumière avec l’utilisation de la peinture fluorescente, de LEDS alimentées par l’énergie solaire (voir Résonance HS Spécial cimetière), c’est aujourd’hui le mouvement qui va arriver dans les cimetières.
Cette capacité à effectuer des essais grandeur nature est très importante pour France Funéraire et Mémograv car cela rassure tant les créateurs que les commerciaux qui seront conduits à vendre ces articles. Souvent, les nouveaux modèles vus en photo ne sont pas forcément bien perçus alors qu’en démonstration, ils acquièrent une appréciation positive. Et on les retrouve en bonne place dans les ventes.
Toutes ces pistes suivies par Sylvestre Olgiati, dont beaucoup se concrétisent (objets exposés à FUNÉRAIRE PARIS 2015), participent à une mutation du métier de "transformateur de granit". Aujourd’hui, celui-ci considère que sa profession est et doit être de plus en plus tournée vers la transmission d’un message (généré par les familles en deuil pour leurs proches disparus), la perpétuation du souvenir… Et le granit - le minéral - n’est plus le seul support disponible. Sans tomber dans le virtuel et le numérique, d’autres voies (d’autres matériaux, d’autres aspects, d’autres concepts) sont envisageables.
"C’est à nous d’inventer les futurs outils rituels du souvenir, ceux-ci peuvent être conçus différemment. Les supports de la mémoire peuvent changer. Même si cette évolution est lente, elle n’en existe pas moins. Et nous devons l’accompagner. Bien sûr, nous n’avons pas encore trouvé la manière idéale d’avancer sur ce sujet mais cela reste un champ d’expérimentation indispensable au cœur de l’entreprise. C’est une vraie réflexion pour nous et nous savons que, demain, avec la croissance régulière de la crémation, nous avons la responsabilité d’adapter de nouveaux instruments pour de nouvelles formes de cérémonies et de nouveaux lieux du souvenir", conclut Sylvestre Olgiati.
Gil Chauveau
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