Créée en 2002 par la Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF), l’École NAtionale des MÉtiers du Funéraire (E.NA.ME.F.) est l’un des centres de formation de référence pour les métiers du funéraire. Chaque année, elle met en place de nombreuses sessions, notamment les formations obligatoires de maître de cérémonie, conseil en funéraire, gestion comptabilité, etc.
Florence Fresse, déléguée générale de la FFPF et directrice de l’ E.NA.ME.F. |
Nous avons décidé de passer quelques heures en complète immersion dans l’un des modules les plus emblématiques : celui de "conseil en funéraire"*. Quoi de mieux pour prendre la température… et en percevoir l’ambiance !
Neuf heures tapantes, j’arrive au 100 rue de Ménilmontant où est installée, depuis décembre 2013, l’école de la FFPF. Accueil chaleureux de Florence Fresse, directrice ; prise de café en compagnie de la formatrice Sylviane Othman… avant une première prise de contact et de connaissance avec les 16 stagiaires. Ce nombre est ici important car c’est la jauge "idéale" définie par Florence Fresse pour qu’une transmission des savoirs s’effectue dans les meilleures conditions possibles. L’un des autres points importants, récurrents dans les formations délivrées par l’E.NA.ME.F., est le profil "terrain" des intervenants. En effet, la majorité de ceux-ci sont des opérateurs funéraires en exercice.
L’intervenante du jour est Sylviane Aru-Othman, gérante de la société "Pompes funèbres des Oliviers" à Carros (06), dont le module concerne l’organisation des obsèques (et l’accueil des familles). Ce thème sera principalement abordé par le biais de mises en situation avec jeux de rôles. De par l’importance que donnent Florence Fresse et ses formateurs à la psychologie, celle-ci est toujours abordée de manière frontale quels que soient les exercices effectués ou les savoirs transmis. Dans ce cas précis, qui aborde, au plus près, la relation du conseil en funéraire avec les familles, Sylviane Othman a à cœur d’être particulièrement vigilante à l’analyse psychologique que font les apprenants face aux situations présentées (parfois compliquées) et aux "personnages familiaux" interprétés, qui peuvent simuler des comportements excessifs voire caricaturaux.
Dans l’approche effectuée par Sylviane Othman, mais ceci est valable pour tous les intervenants, dont Florence Fresse, tout est pris en compte :
- les attitudes (psychologie, humeur, réactivité, capacité d’écoute, bienveillance, etc.),
- le langage (vocabulaire, expressions, tonalité),
- le déroulement temporel de la situation (scénario choisi), la gestuelle…
Tous ces paramètres sont analysés et notés par les élèves ne participant pas au jeux de rôles (divisés en petits groupes de contrôle) afin d’être partagés lors du débriefing. La méthode est réellement efficace, générant beaucoup d’attention des non-participants et une vraie concentration des "acteurs".
Les stagiaires de la session de septembre 2015.
D’une manière générale, l’ensemble des stagiaires, après que j’en ai discuté avec eux lors de la pause, reconnaissent l’importance de ce type d’apprentissage et, surtout, la manière dont il est organisé, tant dans sa forme que dans son fond. Tous remarquent la richesse du contenu et la qualité de la structuration des thématiques.
Le fait que la plupart des formateurs soient des chefs d’entreprises qui pratiquent leur métier au quotidien et quittent leurs entreprises pour venir faire partager leur passion du métier, via le module qu’ils enseignent, fait l’unanimité de la promotion rencontrée. Pour la majorité des apprenants, c’est un critère de qualité et le meilleur moyen d’être en connexion avec la réalité de la profession. Et cela permet d’aborder toutes les problématiques administratives, réglementaires (comme ce jour-là le problème des scellés, les soins du mort à domicile, le rapatriement, par exemple), sociologiques, commerciales, etc.
Quinze heures sonnantes… fin de l’immersion… Et un agréable souvenir de cette promotion "septembre 2015", joyeuse, attentive et chaleureuse.
La formation "Conseil en funéraire" fait l’objet de cinq sessions par an, composées de 15 stagiaires en moyenne. Ceux-ci viennent de toute la France et environ 60 % sont des inscrits "Pôle emploi". Tous, a priori, sont capables d’avoir leur diplôme, mais tous n’exerceront pas forcément ce métier. Sur ce type de stage, il y a au moins trois professionnels du funéraire en activité. Le quota de chaque session est aujourd’hui obtenu grâce à la notoriété de la FFPF et de l’E.NA.ME.F., ainsi qu’à son solide réseau d’adhérents.
Gil Chauveau
Nota :
*Formation de niveau 4 comportant 140 heures réparties en général sur 4 semaines.
Résonance n°114 - Octobre 2015
Suivez-nous sur les réseaux sociaux :