Aujourd’hui, devenir conseiller funéraire passe obligatoirement par l’obtention du diplôme national de "Conseiller funéraire" résultant d’une formation préalable de 140 heures minimum. Le projet qui sera présenté lors de la convention nationale du groupe ROC•ECLERC n’est ni plus ni moins que la possibilité de suivre ce cursus dans le cadre (nouveau pour le funéraire) d’un contrat de professionnalisation. Rencontre avec Éric Percheminier, responsable pédagogique ROC•ECLERC ACADÉMIE.
Éric Percheminier, responsable pédagogique ROC•ECLERC ACADÉMIE. |
Résonance : Inhabituel dans le milieu funéraire, ROC•ECLERC ACADÉMIE envisage de mettre en place le contrat de professionnalisation pour l’obtention du diplôme de conseiller funéraire. Est-ce exact ?
Éric Percheminier : Tout à fait. Nous avons pensé qu’il était possible d’adapter la formation diplômante de conseiller funéraire au contrat de professionnalisation.
Le constat est très simple : actuellement les entreprises de pompes funèbres ne recrutent que du personnel déjà formé. Tous les centres de formation vous diront la même chose, aucune (ou très peu) n’envoie des salariés se former. Cette formation étant de 140 heures réparties sur 20 jours, cela représente au final un mois d’absence, et un salaire à payer de toute façon. Il faut ajouter à cela les frais d’hébergement et de restauration. Le coût total de cette formation pour un salarié va représenter pour l’entreprise un budget de 5 000 à 6 000 €.
De plus, nous constatons tous les jours que nous sommes face à un déficit très important de candidats formés à ce métier. Nous avons donc décidé de proposer une solution adaptée aux besoins des professionnels du secteur.
R : D’où l’idée d’imaginer un autre cadre pour ce cursus diplômant reconnu ?
EP : Oui. Nous avons mené une réflexion sur une solution adaptée avec Franck Mesmin, directeur général adjoint du Groupe ROC•ECLERC qui nous a menés à créer le principe de l’alternance. Le diplôme de conseiller funéraire n’est pas inscrit au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) et n’est pas pour l’instant éligible au CPF (Compte Personnel de Formation). L’étude est en cours. En revanche, il est reconnu par le métier et c’est une formation véritablement diplômante. L’idée est donc de créer une alternance, non pas sur deux ans (car non enregistré au RNCP) mais sur un an débouchant sur l’acquisition du titre.
Dans cette perspective, les objectifs sont, pour ROC•ECLERC ACADÉMIE, de travailler étroitement avec Pôle emploi pour bien qualifier les demandes de formation et présenter des candidats motivés et répondant au profil de conseiller funéraire aux chefs d’entreprises de pompes funèbres. Les 1res actions sont planifiées en Île-de-France.
R : Qui dit Île-de-France dit votre centre de formation de Créteil ?
EP : Oui. La formation est organisée de la façon suivante : 25 % du temps (soit une semaine par mois) se déroule dans notre centre de formation de Créteil qui a le grand avantage de jouxter notre magasin pilote ROC•ECLERC de Créteil. Le reste du temps est consacré à la vie en entreprise. À noter : le programme peut être étendu de 104 à 400 heures.
L’un des atouts pour l’entreprise est notamment le coût moindre du salaire à verser : pour les moins de 26 ans, c’est de 60 à 85 % du SMIC. Un autre concerne les connaissances transmises car au-delà des 140 heures théoriques minimum, il est possible d’ajouter des modules supplémentaires permettant d’étudier la marbrerie, la gestion et l’établissement des devis, les connaissances en psychologie du deuil, les risques psycho-sociaux, etc.
R : Concernant le financement, comment cela se passe-t-il ? Et quel est le calendrier de mise en route prévu ?
EP : Étant donné que nous sommes dans le cadre du contrat de professionnalisation, ce ne sont plus les Aides Individualisées à la Formation (AIF) qui sont concernées mais un financement émanant de l’OPCALIA à hauteur de 15 € de l’heure.
Le but, dans un premier temps, est de lancer cette opération en Île-de-France.
La volonté affirmée de ROC•ECLERC ACADÉMIE est de ne pas être simplement reconnue comme organisme formateur, mais aussi comme recruteur.
Nous prévoyons de démarrer en septembre.
À suivre donc.
Résonance N°111 - Juin 2015
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