Une citation de l’Évangile selon Matthieu comme titre d’un article dont l’objet sera, in fine, la vie en classe et la formation des adultes. Si la Bible est un livre sacré pour les croyants, il est aussi une source importante de réflexions et d’inspiration.
Yves Messier, responsable du centre de formation EFFA |
À l'École de Formation Funéraire Alyscamps (EFFA), une partie de notre travail de formation est de séparer le bon grain de l’ivraie. Nous le faisons toutes les fois quand, dans l’étude d’un cas, l’analyse se nourrit exclusivement d’éléments du type : culture locale ou nationale, habitudes sociales, points de vue personnels, émotions.
L’analyse du cas se trouve rapidement dans une impasse
En effet, d’une part, comment arriver à analyser efficacement une situation si autant de paramètres inutiles sont pris en compte ? Je vous sens déjà sursauter. Ne vous méprenez pas ! Je ne dis pas que les aspects culturel, local ou personnel sont à négliger. Il ne s’agit pas de cela. D’ailleurs, n’ai-je pas déjà affirmé qu’il fallait inviter la personne qui commande des obsèques à parler et qu’il fallait savoir l’écouter ?
Mon propos est le suivant : comprendre la personne qui commande les obsèques, la valeur qu’elle confère aux obsèques et qu’elle attache aux objets et rituels est essentiel. En revanche, la solution à toute demande est à trouver dans le cadre de la réglementation.
Un exemple me revient en mémoire
Un jour, lors d’une discussion, j’ai affirmé qu’en France le carton était un des matériaux admis par la réglementation pour la fabrication des cercueils. Je ne faisais alors que donner une information totalement vérifiable par la lecture de la réglementation. J’ai aussitôt fait l’objet de protestations indignées venant d’individus outrés qui ont alors demandé au "ciel" de me pardonner autant de vulgarité et espéré, dans le même élan lyrique, que la nation ne serait pas propulsée dans l’abîme par la faute de mes propos.
Nous étions à la veille des grandes vacances, et je me suis dit qu’un peu de repos, bien mérité sans doute, ferait du bien à mes interlocuteurs. En effet, il était clair qu’ils confondaient "possibilité réglementaire" et "obligation réglementaire". Ils confondaient aussi "choix personnel" et "vérité subjective" conditionnée par la culture (personnelle, locale, ethnique, religieuse…), les impressions et les "qu’en dira-t-on".
Je leur ai répondu que le choix entre cercueil de bois et cercueil de carton relevait de dispositions relatives à chacun. J’ai ajouté que l’amour et la considération portés au défunt n’en étaient impactés que dans la mesure où l’on y voyait un impact. Éprouver une quelconque culpabilité, motivée par le choix du cercueil, était inutile, mais chacun avait tout de même le droit de se sentir mal quand il en avait envie. J’ai poursuivi en disant que le carton était un matériau réglementaire, et j’étais à l’affût de toute explication sur la nature "blasphématoire" de ce qui relevait d’une possibilité. J’ai terminé en leur disant : "Accepteriez-vous que l’on vous dicte votre conduite ?" Aussitôt, l’émotion est remontée à son comble et j’ai souri.
Yves Messier
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