J'étais présente à la réunion du 26 février, organisée par la CPFM et qui portait sur les recommandations du HCSP en tant que porte-parole de l'Association des Thanatopracteurs de France (ATF) mais également en tant que thanatopracteur, puisque toute la profession avait été conviée.
J'ai d'ailleurs été surprise, et c'est une réflexion que nous sommes plusieurs à nous être faite, du petit nombre de nos confrères qui avaient fait le déplacement. Je pensais y rencontrer un certain nombre de thanatopracteurs parisiens, mais hormis notre trésorière adjointe, Léa Messaoudi, et la délégation
d'Hygéco, nous venions tous de province. Nous avons également unanimement regretté l'absence du Syndicat Professionnel des Thanatopracteurs Indépendants et Salariés (SPTIS), que nous n'avons pas comprise.
L'ordre du jour a été respecté et chacun a pu s'exprimer librement. Les échanges ont été tout à fait courtois et nous sommes tous d'accord pour saluer l'initiative de la CPFM. Amener les différents acteurs de la profession à dialoguer et à participer à des travaux communs a été extrêmement positif.
Notre président, Gaëtan Connant, s'est longuement exprimé sur chaque point important pour nous et notamment sur l'autorisation des soins en cas de HIV. Ce sujet en particulier fait encore débat, y compris parmi les membres de l'association. Concernant l'interdiction des soins à domicile en revanche, une opinion majoritaire s'est clairement dégagée. Chacun est d'accord pour aller dans le sens de l'amélioration des conditions de travail des thanatopracteurs. Il faut favoriser au maximum les soins en morgue et en funérarium dans la mesure où cela est possible, cependant interdire totalement les domiciles semble très compliqué, voire impossible dans certains secteurs.
La question de l'information aux familles sur les soins de conservation a également fait consensus. Cette information doit être délivrée avec des mots choisis et les assistants funéraires devraient être davantage formés tant sur la psychologie que sur la thanatopraxie.
La formation continue sur l'hygiène et la sécurité ne rencontre pas vraiment d'enthousiasme. J'ai pour ma part signalé que ce n'est pas sur ces sujets que nous avons besoin d'être formés, les vraies lacunes au niveau de la formation des thanatopracteurs se trouvent davantage sur les soins particuliers type autopsiés ou accidentés.
Nous avons poussé les discussions au-delà de l'ordre du jour et notre confrère Dominique Lepape a soulevé le problème des soins bâclés qui portent préjudice à l'ensemble de la profession et évoqué la mise en place d'un Code de déontologie et d'un Conseil de l'ordre des thanatopracteurs, intervention qui a rencontré un certain écho.
La réunion a été menée dans un esprit de neutralité totale et le compte-rendu que la CPFM en a fait est absolument objectif. L'ATF répondra encore présent si une nouvelle réunion est organisée. Nous attendons la suite.
Claire Sarazin
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